C'est précisément un autre phénomène propres aux "berry-words" : la réanalyse synchronique. Je n'avais jamais pensé à to rasp ni à l'explication que tu en donnes (je consomme de framboise que celles qui viennent directement du jardin, et je n'ai pas de jardin), mais c'est sans doute celle que fait spontanément un anglophone.
En réalité, historiquement, raspberry apparaît bien avant to rasp, et on le relie généralement au respise, une sorte de vin de la même couleur, à moins que les deux proviennent d'un terme d'ancien français mal attesté (raspe) qui semble avoir désigné les framboises et qui vient d'on ne sait où. M'est avis qu'il y a du substrat celtique là-dessous, la question mériterait d'être creusée.
Il y en a un autre qui est très rigolo : gooseberry. Je ne connais pas grand-chose au régime alimentaire des oies, mais je doute qu'elles mangent des groseilles. En réalité, c'est apparenté à "kraus" en allemand (bouclé, ondulé - les tiges étant me sembe-t-il naturellement arquées sous le poid des fruits), rendu illisible et réanalysé.
Un symbole mathématique
- Sisyphe
- Freelang co-moderator
- Posts: 10923
- Joined: 08 Jan 2004 19:14
- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Re: Un symbole mathématique
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
- Chrysopale
- Membre / Member
- Posts: 1767
- Joined: 23 May 2007 22:40
- Location: Trop au nord, 'fait froid...
- Contact:
Re: Un symbole mathématique
En résumé donc, pour faire correctement de la sémantique, un bon lettré doit connaître les mathématiques et la botanique...
Essayons d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Prévert)
Ahány nyelvet beszélsz annyi ember vagy...
Save the earth, it's the only planet that has chocolate !
Ahány nyelvet beszélsz annyi ember vagy...
Save the earth, it's the only planet that has chocolate !
Re: Un symbole mathématique
En mathématiques, ces deux notions sont liées, sauf qu'on n'utilise pas le terme de perpendicularité mais d'orthogonalité , qui veut dire la même chose mais est plus général, car ne s'appliquant pas seulement à des notions géométriques. Cela se rapporte à une base de référence constituée de vecteurs mutuellement perpendiculaires (orthonormés). Cette expression est parfois utilisée dans d'autres branches du savoir pour exprimer le fait qu'un paramètre peut varier indépendamment de tous les autres. Disons autrement, que si quelque chose peut être décrit comme un ensemble de propriétés, ces propriétés sont orthogonales si la modification de l'une quelconque d'entre elles ne modifie pas les autres.leo wrote: ceci dit, je ne vois pas le rapport entre "interdépendance" et "perpendicularité"...
Désolé, mais pour l'instant je ne vois d'exemple simple à donner de cette propriété dans un domaine hors des mathématiques; si ça me reviens, je compléterai ma contribution. Je dois dire que si quelqu'un utilise cette expression devant des non-mathématiciens, il y a beaucoup de chances qu'il ne soit pas compris.
Pour essayer de trouver un exemple dans le domaine de la linguistique, une langue est décrite par un certain nombre de propriétés de typologie; on pourrait dire que la notion d'ordre des termes (sujet-verbe-objet : SVO) est orthogonale à la notion de type de structure (flexionnel-agglutinant-isolant) s'il n'y a aucun rapport de nécessité entre les deux notions (il y a des langues SVO (respectivement SOV, etc) dans chacun des types flexionnel,etc.
Ce n'est peut-être pas un bon exemple, je voudrais seulement essayer d'expliquer la notion.