Manuela wrote:Il ne s'agit pas d'un simple sms, justement, donc je ne pense pas que le journaliste "tombe dans un piège", mais plutôt que son objectif est de montrer à quel point le besoin de reconnaissance de certains les pousse à partager, avec des milliers d'inconnus, les évènements les plus intimes de leur existance.
Il est donc intéressant de se pencher sur un phénomène qui témoigne du dépassement des limites de ce que, jusqu'à il y a peu, on connaissait comme "vie privée" (très étudiée par les historiens et les sociologues).
Je suis d'accord avec toi, mais l'exemple précis de Twitter ne me choque pas plus que ça. En revanche je tombe parfois sur des blogs où des gens dévoilent toute leur vie, pas forcément leur vie intime dans le sens sexuel ou exhibitionnisme, mais de quoi faire une fiche détaillée sur eux : leur vrai nom, prénoms et photos de leurs enfants, photos de vacances, photos de leurs amis (qui n'ont pas forcément demandé à être montrés sur ledit blog), etc. Il ne manque que leur adresse, mais en recoupant les infos c'est souvent facile à trouver. Ca, c'est du vrai déballage de vie privée et ça me choque beaucoup plus que la nana qui twitte depuis sa clinique. Et je trouve ça beaucoup plus dangereux aussi, parce que l'information est une arme très puissante.
Manuela wrote:Aujourd'hui, on est témoins du délire que peut causer la mort d'un chanteur ou celle d'une vedette d'émission de télé-réalité anglaise, en détournant l'attention des vrais problèmes.
Le fait d'être conscient des problèmes du monde est surtout une question d'éducation, mais je ne suis pas sûr qu'on soit moins conscient des "vrais problèmes" aujourd'hui plutôt qu'à une autre époque. Je dirais même qu'on est de plus en plus conscients des problèmes, mais ça ne veut pas dire qu'on ait la volonté ou qu'on soit mieux armé pour les résoudre. Les gens deviennent au contraire de plus en plus blasés et individualistes, et ils trouvent leur bonheur où ils peuvent.
Time is an illusion. Lunchtime doubly so.