svernoux wrote:kokoyaya wrote:Je n'y ai pas eu droit en L je crois bieng
Ben, c'est que tu ne dois pas être de la même année que nous, alors, parce que j'étais en L aussi aussi et les Confessions étaient nationales ! Je crois que le programme changeait tous les deux ans (mais en alternance, genre 1999 = bouquin A, B, C et D, 2000 = bouquin C, D, E et F, etc.)
C'est ça : programme renouvelé par moitié ou par tiers, chéplu, et c'était cumulatif : les séries technos avaient un livre, les S et ES deux, les L trois - ce qui laissait quand même facilement deux à trois séquences au gré du prof. Ceux qui l'ont passé en 1998 en L, comme toi et moi, ont eu
Confessions de Rousseau,
Electre de Giraudoux et les Fables de la Fontaine.
Ensuite, il y a eu une courte période (1999-2001) où il y avait, du moins en L, deux livres et un "sujet transversal". De mémoire, il y a eu "la naturalisme" puis (ou précédé de, chéplu) "maîtres et valets dans la comédie du XVIIIe", et le dernier j'ignore. Puis ils sont revenus à ce qui avaient été le cas avant (cf. Elie) : choix du prof, à partir d'un programme cadrant. Sauf que du temps d'Elie, l'approche était fondée sur l'histoire littéraire (les mouvements littéraires, façon Lagarde & Michard), alors qu'aujourd'hui elle est fondée sur les genres... Y'en a qui critiquent (je reconnais que les élèves n'ont plus aucune chronologie, c'est vraiment le bordel).
En tant que prof, je préfère largement qu'on me laisse pleine et entière liberté : Elie l'a dit, une classe détestera d'autant plus facilement un livre que le prof : a) ne l'aime pas, b) ne le maîtrise pas. Et je suis pas sûr que tous les profs de français (dont moi) puissent du jour au lendemain, ou même en un été, être à l'aise sur un truc qu'ils n'ont peut-être jamais lu... D'ailleurs, je laisse la littérature de L aux collègues que je sens plus compétents que moi.
svernoux wrote:ElieDeLeuze wrote:Il y a des cas désespérés : ma prof de 1ère adorait Flaubert, le rejet est encore total de ma part. L'amour ne fait pas tout.
Ben, disons que si tu détestes le prof, ça donne l'effet inverse, non ? Moi j'ai détesté le bouquin ET la prof...
On l'a tous vécu : moi c'est Giraudoux qui me sort par les yeux, et j'ai longtemps haï Paul Valéry pour la même raison.
Mais il faut avoir aussi la maturité de séparer, un jour, ce qui venait de notre antipathie pour le prof (pas forcément rationnelle à 15 ans et demi !), et de ce qui vient du livre. J'ai fait la paix avec Paul Valéry, pas avec Giraudoux. Quant au prof, c'est une haine qui appartient désormais à l'Histoire, sinon même à l'archéologie.
Dans mon cas, le problème se pose de toute façon différemment : 90% de mes élèves ne liront plus jamais un seul livre après moi. J'aime montrer ma passion sur un livre, mais je tiens
aussi à leur expliquer que je choisis les livres en fonction d'un programme et d'une problématique, et pas de mes goûts personnels. Je suis le professeur, c'est-à-dire l'institution, pas un individu (et je laisse
toujours le droit de me dire "c'est super nul").
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)