Bonjour et vive la République. Bon, ça c'est fait.
Je cherche un livre. Roman. Français. Jusque là, je peux me débrouiller tout seul. Mais il y a un hic.
Il faut que l'histoire soit complètement chamboulée par un dénouement inattendu, au dernier chapitre. Je pense en fait à Dürrenmatt Der Richter und sein Henker, il faut que ce soit un effet de surprise comparable, comme une chute d'histoire drôle.
Merci de partager votre culture, je cherche en vain depuis des jours.
Question littérature française
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- Sisyphe
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Euh... Le twist ending est un concept au programme en Suisse, ou c'est toi qui trouvais que notre métier était trop simple ?
*
Spontanément, je répondrais Le Collier de Maupassant... Sauf que c'est une nouvelle et non un roman.
(Par définition, c'est plutôt le genre de procédé que l'on trouve dans les genres courts, il en va de même dans les courts-métrages).
Dans une moindre mesure (mais quand même), les Travailleurs de la mer de V. Hugo, présentent bien une fin "déceptive" par rapport à la logique "simple" de l'histoire...
... C'est une expérience vécue : je l'avais mis au programme, à lire courant février ; et l'un de mes premières est venu me voir à la fin d'une heure de cours, alors que nous étions encore dans l'oeuvre précédente, pour me dire :
- Monsieur, c'est à propos de la fin des Travailleurs...
- Euh, oui, quel est le problème ?
- Mais monsieur... Elle est nulle !
(;) Je les adore)
Dans ce cas, précisément, l'inachèvement de la quête "simple" de Gilliatt contribue à élever l'histoire non seulement du simple romanesque à l'épique, d'une part, mais aussi du réel au symbolique.
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Spontanément, je répondrais Le Collier de Maupassant... Sauf que c'est une nouvelle et non un roman.
(Par définition, c'est plutôt le genre de procédé que l'on trouve dans les genres courts, il en va de même dans les courts-métrages).
Dans une moindre mesure (mais quand même), les Travailleurs de la mer de V. Hugo, présentent bien une fin "déceptive" par rapport à la logique "simple" de l'histoire...
... C'est une expérience vécue : je l'avais mis au programme, à lire courant février ; et l'un de mes premières est venu me voir à la fin d'une heure de cours, alors que nous étions encore dans l'oeuvre précédente, pour me dire :
- Monsieur, c'est à propos de la fin des Travailleurs...
- Euh, oui, quel est le problème ?
- Mais monsieur... Elle est nulle !
(;) Je les adore)
Dans ce cas, précisément, l'inachèvement de la quête "simple" de Gilliatt contribue à élever l'histoire non seulement du simple romanesque à l'épique, d'une part, mais aussi du réel au symbolique.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
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T'es un chou. Une nouvelle fera l'affaire aussi. C'est même mieux, les élèves la liront en entier. C'est l'histoire de la parure en diamant que la godiche perd et se tue à rembourser toute sa vie... pour rien ?
C'est juste une idée pour un cours de première, langue maternelle. Chez nous, il y a littérature et rhétorique/argumentation/langue à moitié-moitié. C'était juste une idée marrante pour ce cours. Ils sont choux, je peux tout leur demander. C'est pour leur apprendre à faire un plan construit. Pour avoir une chute, il faut avoir une structure narative ou argumentative en béton.
J'en suis encore au stade du défrichage... on verra ce que je vais en faire. Et puis si la fin ne leur plait pas, ils en écriront une autre.
C'est juste une idée pour un cours de première, langue maternelle. Chez nous, il y a littérature et rhétorique/argumentation/langue à moitié-moitié. C'était juste une idée marrante pour ce cours. Ils sont choux, je peux tout leur demander. C'est pour leur apprendre à faire un plan construit. Pour avoir une chute, il faut avoir une structure narative ou argumentative en béton.
J'en suis encore au stade du défrichage... on verra ce que je vais en faire. Et puis si la fin ne leur plait pas, ils en écriront une autre.
- Sisyphe
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Merci... Je cultive ma Kohligkeit tous les jours...ElieDeLeuze wrote:T'es un chou.
Exactement.Une nouvelle fera l'affaire aussi. C'est même mieux, les élèves la liront en entier. C'est l'histoire de la parure en diamant que la godiche perd et se tue à rembourser toute sa vie... pour rien ?
En général, je suis plutôt allergique à Maupassant (j'aî dû me taper des dizaines de Bel-Ami au baccalauréat, écrit comme oral, j'en peux plus... Bon, là, quelqu'un pourrait me faire remarquer que dans un autre contexte, mais phrase pourrait être particulièrement ambiguë je crois ). Mais les nouvelles tiennent mieux le choc.
J'ai l'expérience de ce texte devant des classes de collège plutôt difficiles. Ils marchent à fond dedans : la dernière phrase suscite toujours des commentaires, moyennement construit sur un plan rhétorico-argumentatif strictement dialectico-épidictique ("oh putain trop dég' !..."), mais d'une certaine manière, très riches !C'est juste une idée pour un cours de première, langue maternelle. Chez nous, il y a littérature et rhétorique/argumentation/langue à moitié-moitié. C'était juste une idée marrante pour ce cours. Ils sont choux, je peux tout leur demander. C'est pour leur apprendre à faire un plan construit. Pour avoir une chute, il faut avoir une structure narative ou argumentative en béton.
J'en suis encore au stade du défrichage... on verra ce que je vais en faire. Et puis si la fin ne leur plait pas, ils en écriront une autre.
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Ouh la, les miens, c'est des élèves en or massif. En tout cas les francophones. Dans les autres, il y a de tout.
Le truc, ce serait de repérer comment le "malentendu" s'installe volontairement. Le but serait qu'ils se rendent compte qu'on construit essentiellement sur des prototypes préfabriqués qu'on a intégré malgré nous au lieu de regarder réellement ce qu'on a vraiment sous les yeux. Du coup, Le collier, c'est pas mal du tout. On croit que c'est des diamants alors que l'on a juste vu l'objet briller, on se laisse prendre à nos propres présupposés.
Je ne sais pas encore trop comment mettre ça en forme, mais ça me plait bien, ton Maupassant.
Je vais peut-être leur demander le point commun entre Le collier, une histoire drôle et un dessin humoristique qui se jouent des présupposés et archétypes.
Et si je donnais cette citation profonde "Oh putain trop dég.!" en sujet de commentaire sur cette nouvelle...
Le truc, ce serait de repérer comment le "malentendu" s'installe volontairement. Le but serait qu'ils se rendent compte qu'on construit essentiellement sur des prototypes préfabriqués qu'on a intégré malgré nous au lieu de regarder réellement ce qu'on a vraiment sous les yeux. Du coup, Le collier, c'est pas mal du tout. On croit que c'est des diamants alors que l'on a juste vu l'objet briller, on se laisse prendre à nos propres présupposés.
Je ne sais pas encore trop comment mettre ça en forme, mais ça me plait bien, ton Maupassant.
Je vais peut-être leur demander le point commun entre Le collier, une histoire drôle et un dessin humoristique qui se jouent des présupposés et archétypes.
Et si je donnais cette citation profonde "Oh putain trop dég.!" en sujet de commentaire sur cette nouvelle...