Votre poème préféré
- Maïwenn
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Votre poème préféré
Question toute simple : quel est votre poème préféré ?
Penn ar Bed
The end of the land
Le commencement d'un monde
The end of the land
Le commencement d'un monde
Re: Votre poème préféré
peut-être le tien... mais comment savoir ?Maïwenn wrote:Question toute simple : quel est votre poème préféré ?
Les courses hippiques, lorsqu'elles s'y frottent.
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- Guest
Pour moi la poésie s'est limitée au domaine scolaire, avec les classiques bien rodés et les analyses (beurk) déjà toutes faites (vive le libre arbitre).
Cela fait d'ailleurs enrager Moon qui est une passionnée... et qui a du mal à comprendre mon désintérêt. Désintérêt qui n'est que la manifestation de mon incapacité à comprendre le "message" qui passe vraiment dans ces écrits (suis t'être qu'un ptit "imaginatif" trop concret )
Dans le domaine scolaire, j'ai retenu le "dormeur du val", peut-être parce que pour cette année là le prof était cool et avait réussi à m'éveiller...
Cela fait d'ailleurs enrager Moon qui est une passionnée... et qui a du mal à comprendre mon désintérêt. Désintérêt qui n'est que la manifestation de mon incapacité à comprendre le "message" qui passe vraiment dans ces écrits (suis t'être qu'un ptit "imaginatif" trop concret )
Dans le domaine scolaire, j'ai retenu le "dormeur du val", peut-être parce que pour cette année là le prof était cool et avait réussi à m'éveiller...
Les courses hippiques, lorsqu'elles s'y frottent.
la poesie, c'est c'est...c'est beau, jolie, tout est construit pour nous toucher psycologiquement, et c'est vrai que baudelaire fait de jolie poemes.
moi mon preferer " la terre est bleue comme une orange" de eluart.
Mais la poesie nous rendra toujours une image deformer de la realité, l'amour ne pourra jamais etres exprimer telle quel est meme dans le plus jolie des poeme.
a vrai dire, la poesie c'est jolie car, en quelques lignes l'auteur nous fais partager un moment, puis il ne faut pas voir que les mots, il faut voir au dessus de smots, c'est ca la poesie lol, enfin pour moi.
moi mon preferer " la terre est bleue comme une orange" de eluart.
Mais la poesie nous rendra toujours une image deformer de la realité, l'amour ne pourra jamais etres exprimer telle quel est meme dans le plus jolie des poeme.
a vrai dire, la poesie c'est jolie car, en quelques lignes l'auteur nous fais partager un moment, puis il ne faut pas voir que les mots, il faut voir au dessus de smots, c'est ca la poesie lol, enfin pour moi.
Amiga mia, no se que décir ni que hacer para verte féliz.
- Maïwenn
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Décidément c'est la journée. Je suis encore sur la même longueur d'onde que toi Latinus. Je ne comprends pas grand chose à la poésie, et ça m'ennuit très vite. Par contre j'aime bien Prévert, et puisque soeurette demande notre poème préféré je dirai "Le cancre"
Penn ar Bed
The end of the land
Le commencement d'un monde
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Et moi, un de mes poèmes préférés a été écrit par un auteur inconnu, un marginal... je vous laisse apprécier.
Le Chignon - Robert DePrez
Elle avait quatre-vingts printemps
Peut-être plus.
A son âge, on ne compte plus.
On vit d’un calme intense
Où la sérénité
Parle déjà d’éternité.
Elle avait quatre-vingts printemps,
Peut-être moins.
A son âge,
A notre demain,
Quoi de plus incertain
Que le calendrier ?
Elle avait des cheveux
Que le temps avait anoblis
D’un coup de patine argenté.
Ils étaient toute sa richesse,
Si beaux,
Si longs,
Qu’ils descendaient plus bas que ses genoux
Quand, debout devant son miroir,
A tournoyer sans fin,
Elle se contemplait,
Majestueusement drapée
Dans la grâce d’un crépuscule
Que la jeunesse n’a pas tout à fait quitté.
Puis s’asseyant devant la glace,
Le regard étrange et lointain,
Elle ramenait sa toison,
Lentement,
Et construisait tour après tour
Le plus imposant des chignons.
Il ne fallait pas la troubler
Quand, le sourire indéfini,
Elle animait ses élégances.
Sinon, elle devenait agressive,
Ou plutôt, sur la défensive,
Allant même jusqu’à griffer,
A crier quelquefois,
Comme ces bêtes qu’on dérange
A vouloir trop les caresser.
Elle a fini par déranger
De passer ainsi ses journées
A relire dans ses cheveux
L’histoire d’un si long chemin
Teinté d’hier et d’aujourd’hui.
Et qui sait ?
D’un après-demain
Qu’elle a peut-être entr’aperçu…
On l’a mise à l’hospice.
Elle s’est mise à la recherche d’un miroir,
Un grand,
Qui puisse contenir une image
A la dimension de son âge
Et de ses souvenirs.
On lui en a donné un tout petit…
Deux jours après,
On lui a confisqué son peigne
Et, paraît-il, par mesure d’hygiène,
Après l’avoir bien ficelée
Sur une chaise à grand dossier,
On a massacré sa crinière
En quelques coups de ciseaux
Entrecoupés de hurlements.
Cyniquement,
Dans le petit miroir devenu bien trop grand,
On lui a reflété sa tête dévastée,
Découronnée.
Elle a cessé de se plaindre.
Un sourire infini
Qui n’était pas d’ici,
Soulignait quelques perles de larmes
Discrètes.
Le lendemain matin, elle avait disparu,
Abandonnant,
Sur le lit d’une chambre commune,
Un corps de vieille dame
Qui ne lui ressemblait plus tout à fait,
Le crâne blanchi,
Coupé court comme un champs d’éteules
Après la moisson des blés.
Sur la pointe des pieds,
Au milieu de la nuit,
Sans rien dire à personne,
Elle avait emporté ses cheveux argentés
Au paradis.
Elle avait emporté
Ses cheveux d’ange…
Le Chignon - Robert DePrez
Elle avait quatre-vingts printemps
Peut-être plus.
A son âge, on ne compte plus.
On vit d’un calme intense
Où la sérénité
Parle déjà d’éternité.
Elle avait quatre-vingts printemps,
Peut-être moins.
A son âge,
A notre demain,
Quoi de plus incertain
Que le calendrier ?
Elle avait des cheveux
Que le temps avait anoblis
D’un coup de patine argenté.
Ils étaient toute sa richesse,
Si beaux,
Si longs,
Qu’ils descendaient plus bas que ses genoux
Quand, debout devant son miroir,
A tournoyer sans fin,
Elle se contemplait,
Majestueusement drapée
Dans la grâce d’un crépuscule
Que la jeunesse n’a pas tout à fait quitté.
Puis s’asseyant devant la glace,
Le regard étrange et lointain,
Elle ramenait sa toison,
Lentement,
Et construisait tour après tour
Le plus imposant des chignons.
Il ne fallait pas la troubler
Quand, le sourire indéfini,
Elle animait ses élégances.
Sinon, elle devenait agressive,
Ou plutôt, sur la défensive,
Allant même jusqu’à griffer,
A crier quelquefois,
Comme ces bêtes qu’on dérange
A vouloir trop les caresser.
Elle a fini par déranger
De passer ainsi ses journées
A relire dans ses cheveux
L’histoire d’un si long chemin
Teinté d’hier et d’aujourd’hui.
Et qui sait ?
D’un après-demain
Qu’elle a peut-être entr’aperçu…
On l’a mise à l’hospice.
Elle s’est mise à la recherche d’un miroir,
Un grand,
Qui puisse contenir une image
A la dimension de son âge
Et de ses souvenirs.
On lui en a donné un tout petit…
Deux jours après,
On lui a confisqué son peigne
Et, paraît-il, par mesure d’hygiène,
Après l’avoir bien ficelée
Sur une chaise à grand dossier,
On a massacré sa crinière
En quelques coups de ciseaux
Entrecoupés de hurlements.
Cyniquement,
Dans le petit miroir devenu bien trop grand,
On lui a reflété sa tête dévastée,
Découronnée.
Elle a cessé de se plaindre.
Un sourire infini
Qui n’était pas d’ici,
Soulignait quelques perles de larmes
Discrètes.
Le lendemain matin, elle avait disparu,
Abandonnant,
Sur le lit d’une chambre commune,
Un corps de vieille dame
Qui ne lui ressemblait plus tout à fait,
Le crâne blanchi,
Coupé court comme un champs d’éteules
Après la moisson des blés.
Sur la pointe des pieds,
Au milieu de la nuit,
Sans rien dire à personne,
Elle avait emporté ses cheveux argentés
Au paradis.
Elle avait emporté
Ses cheveux d’ange…
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Les fleurs poussent même dans les cimetières
Les fleurs poussent même dans les cimetières
Je remonte un peu le sujet puisque je remarque que j'en ai plusieurs
points communs avec vos poèmes puisque j'adore moi aussi le dormeur
du val à cause de sa métaphore.
J'ai aussi eu ma première note parfaite en poésie grâce à l'albatros
J'aime bien le Cancre de Jacques Prévert, le Vaisseau d'Or d'Émile
Nelligan (un très grand classique)...
points communs avec vos poèmes puisque j'adore moi aussi le dormeur
du val à cause de sa métaphore.
J'ai aussi eu ma première note parfaite en poésie grâce à l'albatros
J'aime bien le Cancre de Jacques Prévert, le Vaisseau d'Or d'Émile
Nelligan (un très grand classique)...
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