Durant quelques temps, dans la région PACA quelques attentats furent commis contre le Front National. Les membres ont depuis été arrétés,incarcérés aux Baumettes depuis quelques mois, voici une lettre d'Yves -le seul encore incarcéré- Où vous pourrez constater que ces attaques antifascistes font parties d'une critique radicale et clairvoyante du capitalisme et du monde dans lequel nous vivons...
" Tant que soufflera la tempête, je saurais à quoi j'espère " Bashung
Tout d'abord, je salue tous ceux et toutes celles qui sont présents ici aujourd'hui : les ami(e)s connu(e)s et inconnu(e)s. Je voudrais profiter de cette occasion pour poser une question qui me paraît autrement plus importante que celle de ma libération : Jusqu'à quand ce monde va-t-il continuer à se soumettre à cette logique qui le ravage, sous prétexte de lui bénéficier ?
La logique qui transforme tout en marchandise, soumet tout à quantification monétaire et ne veut considérer la vie, l'humanité et la planète que comme matière première à la production d'argent. Cette logique qui considère évidemment comme négligeable et méprisable ce qui ne sert pas le profit financier est la cause de cette déraison qui pollue les esprits avant de polluer la mer, la terre, l'air et toutes les relations humaines. Elle s'insinue derrière toutes les barrières quand elle ne les dynamite pas. Elle a démoli les états providences qu'elle avait mis en place pour calmer la révolte prolétaire et qu'elle trouvait trop coûteux une fois cette révolte vaincue. Elle a détruit toutes les possibles oppositions locales en s'asservissant toute la planète en s'y promenant à son aise, tout en empêchant les pauvres d'y bouger. Elle s'impose partout et toujours plus. Son mode de raisonnement englue le monde plus que toute marée noire et lui sert à asservir tous ceux qui croient pouvoir le modifier en le respectant.
Il ne peut y avoir de société seulement un peu soumise à cette logique, de société où elle ne ferait que des dégâts modérés. Il n'y a pas de Kapitalisme raisonnable. Il n'y a pas de Kapitalisme humain. Et aucune force (pas même un état " vraiment de gauche ") ne peut espérer lui imposer de le devenir. Il faut le subir ou le supprimer. Une société humaine n'est pas conciliable avec la barbarie du pognon.
Vouloir fabriquer une société où on ne se contenterait pas de poser des rustines dérisoires sur les vies et les mondes dévastés par le passage des tempêtes de la cupidité, mais où l'on aurait crée les conditions pour qu'elles ne puissent pas se produire, est moins utopique que le prétendu " réalisme " des rêveurs d'un Kapitalisme en laisse. Mais cela demande plus d'audace et d'énergie. Vaut-il mieux prendre ce risque et dépenser cette énergie pour un tel changement radical ou le dépenser pour essayer de réparer les dégâts causés par la merde marchande au risque de les voir se reproduire et se multiplier ? Combien de marées noires, de Tchernobyl, de Seveso, de Furiani, d'amiantes, de vaches folles, de sang contaminé, de " dégraissages ", de " flexibilité ", de " bavures ", de " guerres humanitaires " ? Pendant combien de temps encore les ordures vont-elles continuer à se foutre du monde ? Voilà une question sérieuse.
En ce qui me concerne, je n'ai plus la liberté d'allumer la mèche mais je garde ma conscience intacte. D'autres sont là et avec raison se délectent de la substance qui alimente mon espoir : Un Monde Meilleur et pas le meilleur des mondes.
À Tous, mes amitiés Rouges et Noires.
Yves Peirat, écrou 116 055 X, Les Beaumettes, le 24 mai 2000
c pas tout frais mais c tellement beau ;-) ......
" Tant que soufflera la tempête, je saurais à quoi j'es
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moonila
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