Jusqu'ici, j'avais un vague respect pour Christine Lagarde... Je déteste évidemment ce qu'elle défend et ce qu'elle représente, mais je pensais au moins que c'était à l'honneur de la France d'avoir su former une personne de sa stature... Là je commence à m'interroger.So when she studies the Greek balance sheet and demands measures she knows may mean women won't have access to a midwife when they give birth, and patients won't get life-saving drugs, and the elderly will die alone for lack of care – does she block all of that out and just look at the sums?
"No, I think more of the little kids from a school in a little village in Niger who get teaching two hours a day, sharing one chair for three of them, and who are very keen to get an education. I have them in my mind all the time. Because I think they need even more help than the people in Athens." She breaks off for a pointedly meaningful pause, before leaning forward.
"Do you know what? As far as Athens is concerned, I also think about all those people who are trying to escape tax all the time. All these people in Greece who are trying to escape tax."
Even more than she thinks about all those now struggling to survive without jobs or public services? "I think of them equally. And I think they should also help themselves collectively." How? "By all paying their tax. Yeah."
It sounds as if she's essentially saying to the Greeks and others in Europe, you've had a nice time and now it's payback time.
"That's right." She nods calmly. "Yeah."
And what about their children, who can't conceivably be held responsible? "Well, hey, parents are responsible, right? So parents have to pay their tax."
Passons sur la reductio ad Africam, qui tient du mariechantalisme dans la forme et du colonialisme dans le fond (les Africains seraient intrinsèquement des crève-la-faim...). Le plus choquant à mes yeux, c'est son TOC sur ces "Grecs qui ne paient pas leurs impôts". Nul ne saurait nier - pas même les Grecs eux-mêmes - que la frande fiscale est un problème structurel en Grèce, mais on pouvait attendre de Mme la directrice du FMI de savoir que cette évasion est essentiellement le fruit des professions libérales et des couches supérieures de la population : pas des salariés et petits fonctionnaires qui paient aujourd'hui la crise. Tout comme elle pourrait savoir que les armateurs (les premières fortunes d'Europe) et l'Eglise orthodoxe (le premier propriétaire d'Athènes, et on ne parle pas d'églises ou de couvents, mais d'immobilier de rapport !) sont légalement exonérés...
Les Grecs ne méritent pas cette condescendance - pas plus que celle, passée bien plus inaperçue, d'Erik Israelewicz dans Le Monde, et dont l'imbécilité a été démontée par Edwy Plenel (que je suis loin d'apprécier pourtant), résumé ici : http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13892
(Sur l'évasion fiscale en Grèce : http://www.liberation.fr/economie/01012 ... de-resiste - y'avait un bon article dans La Croix (pas des gauchistes, donc) mais je n'arrive plus à le consulter : http://www.la-croix.com/Actualite/S-inf ... -25-781895).