Bon, alors je ne sais pas ce que vaut en latin le pape François (il paraît que la curie ne veut pas que l'on dise François Ier), mais franchement, les médias rivalisent d'erreurs depuis deux semaines. Ne pas parler latin est une chose, mais
se la pêter journalisteusement en reprenant
de façon erronnée toutes les locutions latine de l'Eglise, ça m'énerve.
Pêle-mêle, il y a eu :
- Le 28 au soir et les jours qui ont suivi, la moitié des journaleux qui ont dit "Bonsoir mesdames et messieurs ;
sede vacante : "le siège est vacant", Benoît XVI n'est plus pape". Sauf que ce n'est pas une phrase, même nominale, mais un ablatif absolu "le siège étant vacant", ou pour être plus exact, un ablatif de circonstance concomitante, dans l'expression complète "interregnum sede vacante" "interrègne avec/au moment où/alors que/parce que le siège [est] vacant".
- Depuis trois jours, j'ai entendu plusieurs fois "désormais, les cardinaux sont
cum clavis, sous clef..." Sauf que c'est
cum clave, à l'ablatif.
- En direct sur France 2 "donc le nouveau Pape s'appelle Francis". Là encore, je veux bien que Pujadas n'ait pas fait latin, mais il aurait pu se trouver une personne pour savoir que Franciscum = François.
Et ce soir, le comble : la même chose mais en italien ! Traduction "simultanée" du premier discours, festival d'approximation. Pourtant même moi j'arrive à comprendre son italien.
"Ils sont allés me chercher à la fin de la terre" (fr. au bout du monde)
"Prions pour l'évêque émérite Bénédicte"
"Et Jésus le fruit de votre entraille"
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)