Je chatte, tu chattes... et les robots chattent

[Le_sOrcieR]

Je chatte, tu chattes... et les robots chattent

A la question, «quelle est la capitale de la France?», le premier répond: «J'aime bien ce pays, mais je préfère l'Angleterre.» Le second plus franc: «Désolé, je ne connais pas cette capitale, je suis nul en géographie.» Le troisième se contente d'un «Tu me prends pour une encyclopédie ou quoi?». Outre le fait qu'ils aient un niveau très relatif en géographie, Eugène, Chat et Mark (ce sont leurs noms) ont un autre point commun. Ils participent tous au Chatterbox Challenge 2002. Un concours réunissant 56 robots conversationnels (chatterbots) capables d'imiter, avec plus ou moins de réussite, une conversation humaine. Les chatterbots tentent en effet de créer l'illusion qu'un véritable échange a lieu entre deux entités pensantes vivantes. Alors qu'en face de l'internaute se trouve une simple application informatique.
Si ces agents ont connu un véritable essor depuis 1997 et la démocratisation d'Internet, leur histoire ne date pas d'hier. Déjà en 1950, le Britannique Alan Turing, mathématicien, philosophe et fondateur de l'informatique moderne, imaginait une application informatique capable de «penser», et initiait les premières bases de l'intelligence artificielle. A ce titre, il publia un ouvrage clef Can a Machine Think? (1950), dans lequel il imagine les conditions d'une expérience consistant à établir une conversation entre un homme et une machine.
Quelques années plus tard, en 1966, le professeur américain Joseph Weizenbaum créait le premier agent conversationnel, appelé Eliza. Celle-ci simulait une discussion avec un psychanalyste à partir d'une analyse rudimentaire des phrases de l'utilisateur et générait des réponses selon des modules préenregistrés (avec alternance simple entre 1re et 2e personne). Ainsi, lorsqu'une personne dialoguait avec Eliza, cette dernière reformulait la phrase sous forme de question, invitant l'utilisateur à donner de plus amples explications jusqu'à l'infini. Le programme, toujours disponible sur le Net, est encore aujourd'hui un modèle du genre et il aura fallu plusieurs dizaines d'années aux développeurs du monde entier pour créer une technologie plus performante.
Aujourd'hui, loin de se contenter de la seule psychanalyse, les chatterbots sont capables, pour les modèles généralistes, de tenir un dialogue simple et d'aborder un large panel de sujets de discussion. Discuter cinéma, musique voire même politique est à la portée des plus basiques. Seul inconvénient notoire, ces derniers ne peuvent s'éloigner de la base de connaissance formatée par le développeur. Ils peuvent, tout au plus, changer de sujet lorsqu'il y a incompréhension ou encore reprendre une partie de la question dans la réponse pour simuler un suivi dans la conversation. Mais rien de plus. Bref, le mythe de l'intelligence artificielle a encore de beaux jours devant lui.
Pourtant quelques expériences semblent vouloir donner aux robots une nouvelle dimension. «Sept chatterbots inscrits au concours sont programmés pour un «apprentissage direct», explique Andy Richardson, responsable du Chatterbox Challenge. Autrement dit, leur niveau de connaissance est, au départ, vierge. Ils sont alors capables d'enrichir leur base de données à chaque discussion en fonction de l'environnement et des sujets traités avec les précédents internautes. Malheureusement, les sujets abordés ne sont pas toujours très sérieux et la discussion tourne vite court.» C'est pourquoi les programmateurs de ces robots à «apprentissage direct» ont pris soin d'écarter toute responsabilité concernant les propos tenus par leurs créatures, pas toujours très courtoises.
Pour l'instant, essentiellement réservés à un usage ludique, les chatterbots pourraient bien, dans le futur, se voir confier des tâches plus consistantes. Certains ont déjà pris la panoplie du parfait guide virtuel. C'est l'exemple de Cybelle, le chatterbot du site Agent Land compilant plusieurs centaines d'agents intelligents, qui guide les internautes sur le site, à partir des questions posées en langage naturel par les internautes. «Aujourd'hui, nous pouvons déjà observer les premières applications commerciales des chatterbots. Mais nous sommes encore loin d'imaginer les perspectives de cette technologie», précise Andy Richardson. Certains imaginent déjà un robot installé dans le système d'exploitation, qui prendrait les traits d'un personnage virtuel et qui s'occuperait de toute l'intendance de l'ordinateur tout en étant capable de dialoguer avec l'utilisateur. Bref, une sorte d'homme-orchestre virtuel. Quant à savoir si le chatterbot sera capable de penser, comme l'imaginait, il y a plus d'un demi-siècle Alan Turing: «C'est envisageable, répond Chris Cowart créateur d'un chatterbot en compétition, au site AgentLand. Ils ont beaucoup d'avantages à offrir aux humains dans le sens où ils sont disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ne sont jamais en retard, ne sont jamais malades. Cependant, ils ne pourront jamais être en mesure de penser comme des humains ou n'égaleront jamais la créativité et la flexibilité qu'ont les humains.»

ftp://ftp.cc.utexas.edu/depts/AI_ATTIC/ ... eliza1.zip
http://www.agentland.fr


Je «cause» avec Alice


Alice (http://www.alicebot.org) participe au Chatterbox Challenge 2002. Elle est actuellement en tête de la sélection des experts. Extraits de conversation.
– Salut Alice.
– Bonjour Sébastien.
– D'où viens-tu, Alice?
– Je suis originaire de Pennsylvanie. Maintenant je vis à San Francisco. Et toi d'où viens-tu?
– Genève.
– J'ignore où cela se trouve.
– Tu ne connais pas la Suisse?
– C'est un pays au centre de l'Europe, aux frontières de la France, l'Autriche et l'Italie.
– Bravo Alice!
– Merci beaucoup.
– Quels sont tes hobbies?
– ...
– Tu n'as pas de hobbies?
– Bien sûr que j'en ai. Mais je ne suis tout de même pas obligée de répondre à toutes tes questions!
– Es-tu une bonne danseuse?
– Je danse, oui. Mais cela dépend du sens que l'on donne à «bonne»
– (...)
– Aimes-tu le cinéma?
– Oui, j'adore le cinéma et plus particulièrement la science-fiction et la comédie.
– Tu dois aimer Star Wars, alors?
– Oui, j'adore Star Wars et plus spécialement les robots.
– Quel est ton mot favori?
– Pour le moment c'est «Sébastien».
– Alice, je vais devoir te laisser...
– Comme le disait Einstein: «Le temps c'est de l'argent.»
A plus tard...



Chatterbox Challenge 2002



Depuis le 1er avril et jusqu'au 31 mai, 56 agents conversationnels sont en compétition pour le plus important concours de chatterbots. Il se déroule en deux étapes.

Dans un premier temps, dix experts comprenant spécialistes, journalistes et internautes jugent les différents robots suivant un protocole prédéfini.

Puis jusqu'à fin mai, les internautes sont invités à tester les agents et à voter pour le plus performant.

http://www.chatterboxchalle... (en anglais)

[Naty]

C marrant, ça ,me rappelle mes pv hots avec Socrate...

[MysterX666]

exdrrrrrrrrrrrrrrrrrr