Bonjour,
Je voudrais savoir laquelle des phrases suivantes est juste ou la plus utilisée(merci
Professeur de la langue française
Professeur en langue française
Professeur de langue française
Enseignant en langue française
Enseignant de la langue française
Enseignant de français
Enseignant de langue française
Tuteur de la langue française
Tuteur en langue française
Tuteur de français
français
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Re: français
Prof de français
Re: français
On pourrait, peut-être, nuancer un peu, en estimant le registre et le degré d'utilisation de ces syntagmes. À mon avis, qui peut être erroné, on peut en retenir trois et éliminer les autres:
professeur de langue française – hypercorrect, trop soutenu, non recommandé
enseignant de français – correct, général, assez peu utilisé
tuteur de français – correct, utilisé, peut-être, dans des contextes spéciaux et/ou dans certains pays
Pour "prof de français", je préciserais que c'est en effet le plus courant, mais familier à cause de l'abréviation. Si on ne veut pas être dans le registre familier, on dira "professeur de français".
professeur de langue française – hypercorrect, trop soutenu, non recommandé
enseignant de français – correct, général, assez peu utilisé
tuteur de français – correct, utilisé, peut-être, dans des contextes spéciaux et/ou dans certains pays
Pour "prof de français", je préciserais que c'est en effet le plus courant, mais familier à cause de l'abréviation. Si on ne veut pas être dans le registre familier, on dira "professeur de français".
- Sisyphe
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Re: français
La question est compliquée par le fait que tu veux manifestement désigner quelqu'un qui enseigne prioritairement la langue française à un public qui ne la parle pas, et de toute évidence, en-dehors des frontières de la France ?
Petit cours d'histoire terminologico-scolaire.
En France, dans le système scolaire public et para-public (privé sous contrat, qui dépend de concours équivalents et de la même inspection), les appellation sont très instables :
- "Enseignant de français" ne sera utilisé spontanément ni par les élèves ni par les enseignants eux-mêmes ; à la rigueur, il peut l'être par l'administration, ou un corps de formation (ex IUFM devenu ESPE, DAFOP, section de sciences de l'éducation...) de façon englobante, pour toutes les personnes en situation d'enseigner la langue française, ce qui peut inclure des corps périphériques comme les professeurs de FLE/FLS, les quelques PEGC qui existent encore (en gros : des instituteurs devenus professeurs de collèges, corps en extinction depuis 1992), voire des professeurs des écoles placées devant des classes spécifiques.
- "Professeurs de français" est l'appellation généralement utilisée par les élèves, de la sixième à bac+2, même quand la matière ne s'appelle plus français ("littérature" en terminale littéraire, "culture générale et expression" en BTS, etc.)
- "Professeur de lettres" est l'appellation généralement utilisé par les enseignants pour se décrire institutionnellement, mais il peut y avoir des exceptions.
Car ces deux dernières appellations ont une histoire. Jusque dans l'après-guerre, il y eut des "professeurs de français" au sein de "l'enseignement primaire supérieur", devenu ensuite des "collèges d'enseignement secondaire", c'est-à-dire la filière relativement courte qui continuait l'école primaire communale jusqu'au brevet élémentaire et donnait parfois un début de spécialisation aux meilleurs élèves de ce système "populaire" ; ces "professeurs de français" étaient en gros des instituteurs montés en grade, recruté à l'école normale à 16 puis 18 ans et prioritairement chargé d'enseigner la langue, avec un tout petit vernis littéraire. Parallèlement à eux, il y avait des "professeurs de lettres" (et l'administration a distingué à partir de 1952 entre "... de lettres classiques" et "... de lettres modernes" - mais certains administratifs ne s'y retrouvent toujours pas, j'ai des anecdotes ), recrutés par l'agrégation à bac+5 et qui officiaient dans les lycées, lesquels commençait à notre sixième actuelle voire avant (les "petits lycées", dès la maternelle, qui ont survécu jusqu'à l'après-guerre), car il y avait bien deux circuits assez étanches, la bourgeoisie n'aimant pas se mêler au reste du monde ; ces "professeurs de lettres" avaient en théorie pour mission d'enseigner prioritairement la littérature française, et la rhétorique.
Si le double système a disparu depuis quarante ans, la frontière est encore sensible, mais de façon complexe. Beaucoup de "professeurs de lettres", notamment au collège, n'aiment pas qu'on les réduisent à l'apprentissage de l'orthographe. En sens inverse, certains mouvement pédagogiques des années 80 ont revendiqué l'appellation "professeur de français", pour récuser la vision trop "littéraire" et "élitiste" à leur yeux d'un enseignement qui voulait ignorer selon eux qu'une bonne partie des élèves, depuis la massification scolaire, ne maîtrise pas l'écriture du français (voire la langue) même au lycée.
Enfin, il faut compter avec les "professeurs de FLE/FLSco" (i.e. "français langue seconde / français langue scolaire"), c'est-à-dire des gens chargés d'enseigner dans le système la langue française, et uniquement, à des non-francophones. Ceux-ci ont une formation et une culture professionnelle très différente des professeurs de "français/lettres"... Ce qui provoque parfois des incompréhensions.
Dernier problème : ce que tu veux désigner, c'est un enseignant chargé de transmettre la langue française... L'équivalent du "professeur d'allemand, d'anglais, d'espagnol, de breton, etc." dans notre système... Tout dépend à qui tu t'adresses. Si tu es à l'intérieur du système français, tu seras peut être obligé de préciser "professeur de langue française", ou mieux "professeur de FLE"... Si tu postules à l'extérieur, "professeur de français" suffira.
J'attends de savoir comment notre Elie se définit...
Et sur ce, je retourne à mes 200 copies dignes du "professeur de lettres" que je suis, parce que si on me les confie, c'est parce que je suis extrêmement compétent ; si, si, M. Sisyphe, on a bien sûr pensé à vous, c'est un honneur que l'on vous fait, vous avez des compétences rares qui font qu'il n'y a que vous qui peut se coucher à quatre du matin durant six jours et venir encore péréquer deux jours d'affilée en Seine-et-Marne...
Petit cours d'histoire terminologico-scolaire.
En France, dans le système scolaire public et para-public (privé sous contrat, qui dépend de concours équivalents et de la même inspection), les appellation sont très instables :
- "Enseignant de français" ne sera utilisé spontanément ni par les élèves ni par les enseignants eux-mêmes ; à la rigueur, il peut l'être par l'administration, ou un corps de formation (ex IUFM devenu ESPE, DAFOP, section de sciences de l'éducation...) de façon englobante, pour toutes les personnes en situation d'enseigner la langue française, ce qui peut inclure des corps périphériques comme les professeurs de FLE/FLS, les quelques PEGC qui existent encore (en gros : des instituteurs devenus professeurs de collèges, corps en extinction depuis 1992), voire des professeurs des écoles placées devant des classes spécifiques.
- "Professeurs de français" est l'appellation généralement utilisée par les élèves, de la sixième à bac+2, même quand la matière ne s'appelle plus français ("littérature" en terminale littéraire, "culture générale et expression" en BTS, etc.)
- "Professeur de lettres" est l'appellation généralement utilisé par les enseignants pour se décrire institutionnellement, mais il peut y avoir des exceptions.
Car ces deux dernières appellations ont une histoire. Jusque dans l'après-guerre, il y eut des "professeurs de français" au sein de "l'enseignement primaire supérieur", devenu ensuite des "collèges d'enseignement secondaire", c'est-à-dire la filière relativement courte qui continuait l'école primaire communale jusqu'au brevet élémentaire et donnait parfois un début de spécialisation aux meilleurs élèves de ce système "populaire" ; ces "professeurs de français" étaient en gros des instituteurs montés en grade, recruté à l'école normale à 16 puis 18 ans et prioritairement chargé d'enseigner la langue, avec un tout petit vernis littéraire. Parallèlement à eux, il y avait des "professeurs de lettres" (et l'administration a distingué à partir de 1952 entre "... de lettres classiques" et "... de lettres modernes" - mais certains administratifs ne s'y retrouvent toujours pas, j'ai des anecdotes ), recrutés par l'agrégation à bac+5 et qui officiaient dans les lycées, lesquels commençait à notre sixième actuelle voire avant (les "petits lycées", dès la maternelle, qui ont survécu jusqu'à l'après-guerre), car il y avait bien deux circuits assez étanches, la bourgeoisie n'aimant pas se mêler au reste du monde ; ces "professeurs de lettres" avaient en théorie pour mission d'enseigner prioritairement la littérature française, et la rhétorique.
Si le double système a disparu depuis quarante ans, la frontière est encore sensible, mais de façon complexe. Beaucoup de "professeurs de lettres", notamment au collège, n'aiment pas qu'on les réduisent à l'apprentissage de l'orthographe. En sens inverse, certains mouvement pédagogiques des années 80 ont revendiqué l'appellation "professeur de français", pour récuser la vision trop "littéraire" et "élitiste" à leur yeux d'un enseignement qui voulait ignorer selon eux qu'une bonne partie des élèves, depuis la massification scolaire, ne maîtrise pas l'écriture du français (voire la langue) même au lycée.
Enfin, il faut compter avec les "professeurs de FLE/FLSco" (i.e. "français langue seconde / français langue scolaire"), c'est-à-dire des gens chargés d'enseigner dans le système la langue française, et uniquement, à des non-francophones. Ceux-ci ont une formation et une culture professionnelle très différente des professeurs de "français/lettres"... Ce qui provoque parfois des incompréhensions.
Dernier problème : ce que tu veux désigner, c'est un enseignant chargé de transmettre la langue française... L'équivalent du "professeur d'allemand, d'anglais, d'espagnol, de breton, etc." dans notre système... Tout dépend à qui tu t'adresses. Si tu es à l'intérieur du système français, tu seras peut être obligé de préciser "professeur de langue française", ou mieux "professeur de FLE"... Si tu postules à l'extérieur, "professeur de français" suffira.
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Et sur ce, je retourne à mes 200 copies dignes du "professeur de lettres" que je suis, parce que si on me les confie, c'est parce que je suis extrêmement compétent ; si, si, M. Sisyphe, on a bien sûr pensé à vous, c'est un honneur que l'on vous fait, vous avez des compétences rares qui font qu'il n'y a que vous qui peut se coucher à quatre du matin durant six jours et venir encore péréquer deux jours d'affilée en Seine-et-Marne...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Re: français
A vrai-dire, c'est pour un CV. J'avais sélectionné "professeur de la langue française" (à l'étranger) et "Tuteur de la langue française". Merci !
Re: français
Non, en aucun cas "de la".
Sonka - Сонька
I'm a father and I am a son but I don't know how to tell them that I have come undone
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Re: français
Oh tu sais, moi, tant qu'on m'appelle Monsieur et qu'on me vouvoie... je ne suis pas regardant sur les détails.Sisyphe wrote: J'attends de savoir comment notre Elie se définit...