Salut tous
J'ai une copine française qui veut retourner en France après un long séjour en Angleterre.
Elle veut devenir prof d'Anglais au college. (6eme - 4eme) et voulait savoir ce qui est exigé et/ou préferé comme diplomes faisant preuve de niveau d'anglais.
Est-ce quelqu'un pourrait m'aider ou me dire ou me renseigner?
Merci d'avance pour les infos.
Andréas
Aide pour française pr devenir prof d'anglais en France
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Sisyphe
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- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Devenir prof en France
( 
attention, c'est court !)
Tout d'abord, il faut savoir qu'il existe trois types de systèmes scolaires en France :
- le public
- le privé sous contrat
- le privé hors contrat.
Du dernier, je ne dirai rien. D'abord parce qu'il n'y a rien à dire : aucun titre, aucun diplôme n'est exigé par la loi, se sont les directeurs des établissements qui décident seuls de leurs exigences. Mais surtout, parce que ce système là est numériquement très faible, et confidentiel : il s'agit essentiellement d'établissements confessionnels non laïcs, c'est à dire pour l'essentiel des institutions tenues par des religieux ou des religieuses catholiques, et concernent très peu d'élèves, venus de milieux sociaux très précis.
Lorsqu'on parle du "privé", en France, c'est essentiellement du privé sous contrat : ce sont des écoles qui peuvent être tenues par un groupe religieux, mais qui sont laïques (à 80 % il s'agit d'écoles relevant de l'Eglise Catholique, ce qu'on appelle "l'Ecole Libre"), et qui sont liés par contrat avec l'Etat : elles obéissent aux programmes officiels, sont visitées par des inspecteurs, et leurs professeurs sont payés par l'Etat.
L'enseignement public relève de l'Etat, et concerne plus de 80 % des élèves et des établissements.
I. Devenir prof dans l'enseignement public
En France, les professeurs sont fonctionnaires de l'Etat. Leur recrutement se fait donc par la voie d'un concours.
a. les différents concours
Les deux concours les plus importants sont :
- l'Agrégation externe, formant des "agrégés"
- le CAPES externe* (Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement Secondaire), formant des "certifiés".
*externe, parce qu'ils s'adressent à des candidats qui ne sont pas encore fonctionnaires. Il existe aussi toute une série de concours "internes", réservés à ceux qui sont déjà instituteurs ou professeurs depuis X années, soit précaires, soit d'un statut inférieur, et qui veulent devenir certifiés ou agrégés. Mais je n'en parlerai pas.
Les deux recrutent des professeurs pour les collèges et les lycées généraux. Mais il existe aussi :
- le CAPES agricole (pour les lycées agricoles)
- le CAPLP (pour les lycées professionnels)
Je n'en parlerai pas. Si cela t'intéresse, fais-le moi savoir.
Les différences entre l'agrégation et le CAPES sont les suivantes :
pour le concours
- L'agrégation est incontestablement plus dure que le CAPES. Il y a presque autant de candidats, moins de postes offerts, et beaucoup plus de matières exigées (par exemple, en langue, il a souvent une épreuve de linguistique), et les épreuves sont plus exigeantes.
- A l'agrégation, il y a un programme qui change tous les ans. Ce n'est pas le cas au CAPES, où il n'y a pas de vrai programme.
- A l'agrégation, il n'y a que des épreuves académiques (thème, version, expression écrite ou orale), alors qu'à l'oral du CAPES, il y a une épreuve dite "professionnelle" de didactique, à côté des épreuves académiques.
- l'agrégation est de facto considérée comme un titre universitaire. Pas le CAPES.
pour la carrière
- Un certifié fait 18 heures de cours devant les élèves, un agrégé seulement 15, et le salaire est un tout petit peu meilleur.
- Un agrégé est plutôt censé faire des classes de lycées, et même au sein des lycées, en priorité les classes du baccalauréat (premières et terminale), un certifié fait plutôt les classes des collèges, ou de seconde (cela étant, on trouve les deux corps dans les collèges comme dans les lycées).
- Seul un agrégé peut enseigner devant des classes préparatoires (qui relèvent des lycées). Et un agrégé a plus de chance d'enseigner plus vite devant des classes de BTS (mais le certifié le peut aussi).
b. diplômes et niveau exigés
pour le CAPES : une licence d'anglais (bac+3)
pour l'agrégation : une maîtrise d'anglais (bac+4)
-> Pour les concours de langue vivante, il n'y a généralement aucun problème d'équivalence avec les diplômes étrangers, en tout cas communautaires.
Pour le niveau, la réponse est simple : le meilleur possible !
Je dirais simplement que les concours exigent non seulement un bon niveau dans la langue (anglais), mais aussi un bon niveau de français (correction de l'expression, à l'écrit comme à l'oral).
Les épreuves actuelles sont assez exigeante en matière d'accent - dans les faits, il est presque impossible de devenir prof sans avoir fait un séjour à l'étranger.
Cela étant, au CAPES du moins, il ne faut pas non plus s'imaginer qu'on attende la perfection absolue : on ne demande pas des bilingues, mais des gens capables d'enseigner l'anglais - nuance.
c.déroulement du concours.
L'inscription au concours se fait en septembre (par exemple : septembre 05 pour le concours de juin/juillet 2006). Si l'on prépare dans une faculté ou un iufm, il faut bien sûr s'y inscrire entre juin et septembre.
L'inscription à un concours est gratuite.
-> Mais attention, outre l'inscription à la faculté/iufm/CNED, qui elle est payante, il faut savoir qu'il y a des frais "indirects". Par exemple, les nuits d'hôtels et les déplacement lors des épreuves d'écrit ou d'oral. Sans parler des livres à acheter...
La préparation à un concours dans une fac / un iufm ouvre droit à des bourses, sur critère social et/ou sur critère universitaire (l'agrégation, en particulier, permet une confortable bourse sur critère scolaire).
Comme tous les concours, CAPES et agrégation se déroulent en deux temps, comme une élection présidentielle :
1. L'écrit : le candidat est convoqué dans un lycée de son académie. Il y a généralement deux à trois épreuves pour le CAPES, et quatre à six épreuves pour l'agrégation.
Les copies sont anonymées, la correction est nationale, chaque copie est corrigée au moins deux fois (et plus si l'écart de note est trop grand).
Un nombre X, en général le double environ du nombre de post, est retenu pour aller passer le "second tour", c'est à dire l'oral. Par exemple, s'il y a 24 postes à pourvoir, on sélectionnera les 48 premiers, et même souvent le 49e et le 50e si leur moyenne est très proche du 48e.
2. L'oral : tous les candidats sont convoqués dans une même ville (très souvent Paris, surtout pour les agrégations). Il passent un certain nombre d'épreuves orales devant un sous-jury de quatre à huit personnes (qui "tournent" entre les différents sous-jury pour assurer le plus d'équité possible).
La moyenne est faite des notes obtenues à l'écrit avec elles obtenues à l'oral (avec des jeux de coefficients). Un classement est opéré, et les X premiers (dans mon exemple : 24) sont recrutés, et deviennent officiellement fonctionnaire en septembre suivant.
c. préparation du concours
La préparation au CAPES et à l'agrégation dure une année universitaire, elle peut se faire :
- Dans une université
- et/ou dans un IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres)
- et/ou par le CNED (Centre National d'Enseignement à Distance)
- ainsi que dans certaines institutions, comme le Cours Sévigné à Paris (sorte d'école privée).
Je vais être clair :
1. La préparation est nécessaire, même pour un candidat anglophone parlant bien le français. D'abord parce que son français doit être excellent, ensuite parce que les épreuves sont "typiquement françaises" et qu'il faut en avoir une certaine habitude (comme la dissertation, et a fortiori l'épreuve dite "professionnelle").
2. De l'aveu de tous les étudiants, les IUFM sont nuls, au moins pour les épreuves académiques et surtout, donc, pour l'agrégation (ou alors, au mieux, dans les petites villes, se sont les mêmes profs qu'à la fac). Il est de faire presque nécesssaire de s'inscrire dans une faculté, et d'en suivre les cours. Il est néanmoins utile de s'inscrire dans les IUFM pour le CAPES, à cause de "l'épreuve professionnelle" (car les membres du jury de cette épreuve viennent des iufm), et surtout parce qu'en cas de réussite, avoir été inscrit à l'IUFM apporte des "points fonctionnaires" (j'y reviendrai plus bas).
Certains candidats arrivent à se debrouiller avec le CNED (enseignement à distance, le soir). Le cours Sévigné propose aussi je crois des horaires aménagés. Certains "cumulent" fac/iufm + CNED.
d. En cas d'échec
... on recommence une année.
e. En cas de réussite
1. L'année de stage
Pendant une année, le professeur est stagiaire, sous la direction d'un tuteur. Il accomplit la moitié du temps normal de cours. Il doit obligatoirement aller suivre des séminaires à l'IUFM le plus proche, et doit réaliser un mémoire de stage.
Au bout de son année, l'inspection décide ou non de le titulariser, au regard de ses performances. Généralement, la titularisation est prononcée. Parfois, on exige qu'il refasse une année de stage. Plus rarement, en cas d'inaptitude manifeste à l'enseignement, le professeur peut être licencié.
2. La nomination
Un candidat qui a réussi devient donc fonctionnaire de l'Etat, à partir de Septembre, avec les avantages que cela suppose (=sécurité de l'emploi). Mais aussi les inconvénients : de même que le recrutement est national (un seul concours pour tout le monde), la nomination est nationale. Un candidat ayant passé l'écrit à Lyon peut donc très bien se retrouver à Montauban (cas perso), Strasbourg ou à Ploufignac-les-Vaches au fin fond de la Creuse.
Avant le déroulement de l'oral, il doit avoir rempli une fiche de "voeux", où il indique où il souhaite être nommé (dans quelle Académie). Les demandes son traitées en fonction du classement final : le premier reçu (le "cacique" dans l'argot universitaire) peut à peu près choisir où il va être nommé. Le dernier prend les restes (!
)...
Au début, un professeur a je crois d'autorité 20 "points-fonctionanire". Si le candidat a été inscrit dans un IUFM, il lui est en outre octroyé cinquante points en "joker" .
En France, les profs et d'autres fonctionnaires sont payés en argent, bien sûr, mais aussi avec des "points". L'attribution de "points", chaque année, est mécanique. Mais la quantité peut être augmentée par :
- L'avancement, qui est en partie mécanique (ancienneté), et en partie dépendant des inspections (les profs sont inspectés de temps à autre, les inspecteurs font des rapports, bons ou mauvais).
- La situation de famille (marié ou pacsé, un, deux, trois, douze enfants
).
- La "difficulté" du poste (un poste en "zone sensible" rapporte plus de points qu'un collège "calme").
On "dépense" ses points avec les mutations, un peu comme on acheterai des rues au Monopoly : telle Académie et/ou telle zone vaut "x points".
En général, les 50 points "joker" de l'IUFM permettent de rester dans l'Académie où l'on a préparé le concours. Mais ça n'est pas mécanique ! Contrairement à ce qu'osent prétendre certains. A Lyon par exemple, ça ne suffit pas car l'Académie est très demandée.
Cela vaut pour la première nomination (le stage) comme pour la deuxième.
II. Devenir prof dans l'enseignement privé sous contrat
Un seul concours : le CAFEP.
Il fonctionne exactement comme le CAPES (mêmes épreuves), sauf que les reçus ne sont pas automatiquement recrutés, mais inscrits sur une liste d'aptitude. Les établissements sous contrat doivent recruter parmi cette liste.
Le recrutement se fait donc, in fine, dans les conditions d'un recrutement privé classique, par petites annonces (mais il existe des journaux et des sites spécialisés - que je ne connais pas).
III. Renseignement techniques généraux
a. les épreuves des concours
Tout est très bien expliqué ici :
http://www.anglaisfacile.com/capesagreg ... sation.php
b. postes offerts l'année dernière / inscrits
Agrégation d'anglais :
1728 inscrits
1105 présents aux épreuves
130 admis, soit 11,75 % des présents
CAPES d'anglais :
5318 inscrits
4069 présents aux épreuves
836 admis soit 15,7 % des présents
CAFEP d'anglais (même épreuve)
799 inscrits
580 présents
110 admis (18,9 %)
c. salaire
Un certifié commence à 1263 € nets / mois (soit 109% du SMIC pour quatre années d'étude mininum et souvent cinq ). Il peut espérer terminer à 3500 € environs.
Un agrégé commence à 1388 € nets, il peut espérer terminer à 2800 € environs.
*
Renseignements généraux :
Il faut impérativement consulter le site du SIAC (service interacadémique d'aide aux concours), dépendant du ministère :
http://www.education.gouv.fr/siac/siac2/default.htm
Tout y est très bien expliqué (c'est rare que le ministère fasse des bons sites, alors autant en profiter). En particulier, je conseille à ton ami de lire les rapports des jurys de concours, disponibles sur ce site, qui donne les sujets de l'année précédente, et qui expliquent très bien les exigences de chaques épreuves.
J'ai déjà cité ce site, qui m'a l'air assez riche :
http://www.anglaisfacile.com/capesagreg ... sation.php
Ce site de Lyon II donne de très bons renseignements, on peut trouver la même chose sur les sites d'autres facultés :
http://langues.univ-lyon2.fr/article.ph ... rticle=481
Enfin, je conseille à ton amie de lire le Guide des profs édité chaque année en hors-série par le magazine l'Etudiant . Elle peut le trouver dans les bibliothèques, ou le commander sur leur site (6 €).
Voilà.
Que ton amie n'hésite pas à me poser d'autres questions, c'est un domaine où je pense avoir - toute modestie mise à part - une certaine compétence. Non seulement parce que je suis moi-même candidat, mais aussi parce que j'ai un peu touché du syndicalisme étudiant et du syndicalisme prof.
attention, c'est court !)Tout d'abord, il faut savoir qu'il existe trois types de systèmes scolaires en France :
- le public
- le privé sous contrat
- le privé hors contrat.
Du dernier, je ne dirai rien. D'abord parce qu'il n'y a rien à dire : aucun titre, aucun diplôme n'est exigé par la loi, se sont les directeurs des établissements qui décident seuls de leurs exigences. Mais surtout, parce que ce système là est numériquement très faible, et confidentiel : il s'agit essentiellement d'établissements confessionnels non laïcs, c'est à dire pour l'essentiel des institutions tenues par des religieux ou des religieuses catholiques, et concernent très peu d'élèves, venus de milieux sociaux très précis.
Lorsqu'on parle du "privé", en France, c'est essentiellement du privé sous contrat : ce sont des écoles qui peuvent être tenues par un groupe religieux, mais qui sont laïques (à 80 % il s'agit d'écoles relevant de l'Eglise Catholique, ce qu'on appelle "l'Ecole Libre"), et qui sont liés par contrat avec l'Etat : elles obéissent aux programmes officiels, sont visitées par des inspecteurs, et leurs professeurs sont payés par l'Etat.
L'enseignement public relève de l'Etat, et concerne plus de 80 % des élèves et des établissements.
I. Devenir prof dans l'enseignement public
En France, les professeurs sont fonctionnaires de l'Etat. Leur recrutement se fait donc par la voie d'un concours.
a. les différents concours
Les deux concours les plus importants sont :
- l'Agrégation externe, formant des "agrégés"
- le CAPES externe* (Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement Secondaire), formant des "certifiés".
*externe, parce qu'ils s'adressent à des candidats qui ne sont pas encore fonctionnaires. Il existe aussi toute une série de concours "internes", réservés à ceux qui sont déjà instituteurs ou professeurs depuis X années, soit précaires, soit d'un statut inférieur, et qui veulent devenir certifiés ou agrégés. Mais je n'en parlerai pas.
Les deux recrutent des professeurs pour les collèges et les lycées généraux. Mais il existe aussi :
- le CAPES agricole (pour les lycées agricoles)
- le CAPLP (pour les lycées professionnels)
Je n'en parlerai pas. Si cela t'intéresse, fais-le moi savoir.
Les différences entre l'agrégation et le CAPES sont les suivantes :
pour le concours
- L'agrégation est incontestablement plus dure que le CAPES. Il y a presque autant de candidats, moins de postes offerts, et beaucoup plus de matières exigées (par exemple, en langue, il a souvent une épreuve de linguistique), et les épreuves sont plus exigeantes.
- A l'agrégation, il y a un programme qui change tous les ans. Ce n'est pas le cas au CAPES, où il n'y a pas de vrai programme.
- A l'agrégation, il n'y a que des épreuves académiques (thème, version, expression écrite ou orale), alors qu'à l'oral du CAPES, il y a une épreuve dite "professionnelle" de didactique, à côté des épreuves académiques.
- l'agrégation est de facto considérée comme un titre universitaire. Pas le CAPES.
pour la carrière
- Un certifié fait 18 heures de cours devant les élèves, un agrégé seulement 15, et le salaire est un tout petit peu meilleur.
- Un agrégé est plutôt censé faire des classes de lycées, et même au sein des lycées, en priorité les classes du baccalauréat (premières et terminale), un certifié fait plutôt les classes des collèges, ou de seconde (cela étant, on trouve les deux corps dans les collèges comme dans les lycées).
- Seul un agrégé peut enseigner devant des classes préparatoires (qui relèvent des lycées). Et un agrégé a plus de chance d'enseigner plus vite devant des classes de BTS (mais le certifié le peut aussi).
b. diplômes et niveau exigés
pour le CAPES : une licence d'anglais (bac+3)
pour l'agrégation : une maîtrise d'anglais (bac+4)
-> Pour les concours de langue vivante, il n'y a généralement aucun problème d'équivalence avec les diplômes étrangers, en tout cas communautaires.
Pour le niveau, la réponse est simple : le meilleur possible !
Je dirais simplement que les concours exigent non seulement un bon niveau dans la langue (anglais), mais aussi un bon niveau de français (correction de l'expression, à l'écrit comme à l'oral).
Les épreuves actuelles sont assez exigeante en matière d'accent - dans les faits, il est presque impossible de devenir prof sans avoir fait un séjour à l'étranger.
Cela étant, au CAPES du moins, il ne faut pas non plus s'imaginer qu'on attende la perfection absolue : on ne demande pas des bilingues, mais des gens capables d'enseigner l'anglais - nuance.
c.déroulement du concours.
L'inscription au concours se fait en septembre (par exemple : septembre 05 pour le concours de juin/juillet 2006). Si l'on prépare dans une faculté ou un iufm, il faut bien sûr s'y inscrire entre juin et septembre.
L'inscription à un concours est gratuite.
-> Mais attention, outre l'inscription à la faculté/iufm/CNED, qui elle est payante, il faut savoir qu'il y a des frais "indirects". Par exemple, les nuits d'hôtels et les déplacement lors des épreuves d'écrit ou d'oral. Sans parler des livres à acheter...
La préparation à un concours dans une fac / un iufm ouvre droit à des bourses, sur critère social et/ou sur critère universitaire (l'agrégation, en particulier, permet une confortable bourse sur critère scolaire).
Comme tous les concours, CAPES et agrégation se déroulent en deux temps, comme une élection présidentielle :
1. L'écrit : le candidat est convoqué dans un lycée de son académie. Il y a généralement deux à trois épreuves pour le CAPES, et quatre à six épreuves pour l'agrégation.
Les copies sont anonymées, la correction est nationale, chaque copie est corrigée au moins deux fois (et plus si l'écart de note est trop grand).
Un nombre X, en général le double environ du nombre de post, est retenu pour aller passer le "second tour", c'est à dire l'oral. Par exemple, s'il y a 24 postes à pourvoir, on sélectionnera les 48 premiers, et même souvent le 49e et le 50e si leur moyenne est très proche du 48e.
2. L'oral : tous les candidats sont convoqués dans une même ville (très souvent Paris, surtout pour les agrégations). Il passent un certain nombre d'épreuves orales devant un sous-jury de quatre à huit personnes (qui "tournent" entre les différents sous-jury pour assurer le plus d'équité possible).
La moyenne est faite des notes obtenues à l'écrit avec elles obtenues à l'oral (avec des jeux de coefficients). Un classement est opéré, et les X premiers (dans mon exemple : 24) sont recrutés, et deviennent officiellement fonctionnaire en septembre suivant.
c. préparation du concours
La préparation au CAPES et à l'agrégation dure une année universitaire, elle peut se faire :
- Dans une université
- et/ou dans un IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres)
- et/ou par le CNED (Centre National d'Enseignement à Distance)
- ainsi que dans certaines institutions, comme le Cours Sévigné à Paris (sorte d'école privée).
Je vais être clair :
1. La préparation est nécessaire, même pour un candidat anglophone parlant bien le français. D'abord parce que son français doit être excellent, ensuite parce que les épreuves sont "typiquement françaises" et qu'il faut en avoir une certaine habitude (comme la dissertation, et a fortiori l'épreuve dite "professionnelle").
2. De l'aveu de tous les étudiants, les IUFM sont nuls, au moins pour les épreuves académiques et surtout, donc, pour l'agrégation (ou alors, au mieux, dans les petites villes, se sont les mêmes profs qu'à la fac). Il est de faire presque nécesssaire de s'inscrire dans une faculté, et d'en suivre les cours. Il est néanmoins utile de s'inscrire dans les IUFM pour le CAPES, à cause de "l'épreuve professionnelle" (car les membres du jury de cette épreuve viennent des iufm), et surtout parce qu'en cas de réussite, avoir été inscrit à l'IUFM apporte des "points fonctionnaires" (j'y reviendrai plus bas).
Certains candidats arrivent à se debrouiller avec le CNED (enseignement à distance, le soir). Le cours Sévigné propose aussi je crois des horaires aménagés. Certains "cumulent" fac/iufm + CNED.
d. En cas d'échec
... on recommence une année.
e. En cas de réussite
1. L'année de stage
Pendant une année, le professeur est stagiaire, sous la direction d'un tuteur. Il accomplit la moitié du temps normal de cours. Il doit obligatoirement aller suivre des séminaires à l'IUFM le plus proche, et doit réaliser un mémoire de stage.
Au bout de son année, l'inspection décide ou non de le titulariser, au regard de ses performances. Généralement, la titularisation est prononcée. Parfois, on exige qu'il refasse une année de stage. Plus rarement, en cas d'inaptitude manifeste à l'enseignement, le professeur peut être licencié.
2. La nomination
Un candidat qui a réussi devient donc fonctionnaire de l'Etat, à partir de Septembre, avec les avantages que cela suppose (=sécurité de l'emploi). Mais aussi les inconvénients : de même que le recrutement est national (un seul concours pour tout le monde), la nomination est nationale. Un candidat ayant passé l'écrit à Lyon peut donc très bien se retrouver à Montauban (cas perso), Strasbourg ou à Ploufignac-les-Vaches au fin fond de la Creuse.
Avant le déroulement de l'oral, il doit avoir rempli une fiche de "voeux", où il indique où il souhaite être nommé (dans quelle Académie). Les demandes son traitées en fonction du classement final : le premier reçu (le "cacique" dans l'argot universitaire) peut à peu près choisir où il va être nommé. Le dernier prend les restes (!
)...Au début, un professeur a je crois d'autorité 20 "points-fonctionanire". Si le candidat a été inscrit dans un IUFM, il lui est en outre octroyé cinquante points en "joker" .
En France, les profs et d'autres fonctionnaires sont payés en argent, bien sûr, mais aussi avec des "points". L'attribution de "points", chaque année, est mécanique. Mais la quantité peut être augmentée par :- L'avancement, qui est en partie mécanique (ancienneté), et en partie dépendant des inspections (les profs sont inspectés de temps à autre, les inspecteurs font des rapports, bons ou mauvais).
- La situation de famille (marié ou pacsé, un, deux, trois, douze enfants
). - La "difficulté" du poste (un poste en "zone sensible" rapporte plus de points qu'un collège "calme").
On "dépense" ses points avec les mutations, un peu comme on acheterai des rues au Monopoly : telle Académie et/ou telle zone vaut "x points".
En général, les 50 points "joker" de l'IUFM permettent de rester dans l'Académie où l'on a préparé le concours. Mais ça n'est pas mécanique ! Contrairement à ce qu'osent prétendre certains. A Lyon par exemple, ça ne suffit pas car l'Académie est très demandée.
Cela vaut pour la première nomination (le stage) comme pour la deuxième.
II. Devenir prof dans l'enseignement privé sous contrat
Un seul concours : le CAFEP.
Il fonctionne exactement comme le CAPES (mêmes épreuves), sauf que les reçus ne sont pas automatiquement recrutés, mais inscrits sur une liste d'aptitude. Les établissements sous contrat doivent recruter parmi cette liste.
Le recrutement se fait donc, in fine, dans les conditions d'un recrutement privé classique, par petites annonces (mais il existe des journaux et des sites spécialisés - que je ne connais pas).
III. Renseignement techniques généraux
a. les épreuves des concours
Tout est très bien expliqué ici :
http://www.anglaisfacile.com/capesagreg ... sation.php
b. postes offerts l'année dernière / inscrits
Agrégation d'anglais :
1728 inscrits
1105 présents aux épreuves
130 admis, soit 11,75 % des présents
CAPES d'anglais :
5318 inscrits
4069 présents aux épreuves
836 admis soit 15,7 % des présents
CAFEP d'anglais (même épreuve)
799 inscrits
580 présents
110 admis (18,9 %)
c. salaire
Un certifié commence à 1263 € nets / mois (soit 109% du SMIC pour quatre années d'étude mininum et souvent cinq ). Il peut espérer terminer à 3500 € environs.
Un agrégé commence à 1388 € nets, il peut espérer terminer à 2800 € environs.
*
Renseignements généraux :
Il faut impérativement consulter le site du SIAC (service interacadémique d'aide aux concours), dépendant du ministère :
http://www.education.gouv.fr/siac/siac2/default.htm
Tout y est très bien expliqué (c'est rare que le ministère fasse des bons sites, alors autant en profiter). En particulier, je conseille à ton ami de lire les rapports des jurys de concours, disponibles sur ce site, qui donne les sujets de l'année précédente, et qui expliquent très bien les exigences de chaques épreuves.
J'ai déjà cité ce site, qui m'a l'air assez riche :
http://www.anglaisfacile.com/capesagreg ... sation.php
Ce site de Lyon II donne de très bons renseignements, on peut trouver la même chose sur les sites d'autres facultés :
http://langues.univ-lyon2.fr/article.ph ... rticle=481
Enfin, je conseille à ton amie de lire le Guide des profs édité chaque année en hors-série par le magazine l'Etudiant . Elle peut le trouver dans les bibliothèques, ou le commander sur leur site (6 €). Voilà. Que ton amie n'hésite pas à me poser d'autres questions, c'est un domaine où je pense avoir - toute modestie mise à part - une certaine compétence. Non seulement parce que je suis moi-même candidat, mais aussi parce que j'ai un peu touché du syndicalisme étudiant et du syndicalisme prof.
