Je lis depuis quelques semaines le forum du Lonely Planet en anglais sur la Thailande, et je suis complètement atterré. Il n'y a quasiment jamais de questions concernant la Thailande elle-même et la culture thaie. Toutes les questions sont du type : Est-ce qu'il fera beau sur telle île en juin ? Combien de temps ça prend de passer l'immigration à l'aéroport ? Quel est le moyen le plus rapide et le moins cher pour aller de A à B ? Où puis-je rencontrer d'autres backpackers pour faire la fête avec eux ? Tous parlent évidemment de "sortir des sentiers battus", ils veulent soi-disant une plage déserte avec des huttes à 1 dollar la nuit, mais bon si c'était possible quand même d'avoir quelques copains routards et un peu de techno pour s'éclater toute la nuit. Ah ils sont beaux les backpackers ! Fini l'aventure, le voyage, la découverte... tout ce qui compte c'est rentabiliser, efficacité maximum, avoir "fait" telle île qui est vachement mieux que telle autre, tout ça évidemment en dépensant le moins possible et en restant entre eux.
J'espère qu'il reste quand même beaucoup de vrais voyageurs, des gens qui s'intéressent d'abord aux gens et aux cultures qu'ils vont rencontrer. Mais ceux-là, il est vrai, ne vont pas aller sur le forum du Lonely Planet pour demander s'ils doivent amener leur produit anti-moustiques ou si la pluie ne va pas gâcher leurs vacances.
Maïwenn si tu veux saisir l'occasion de faire de la pub pour un autre type de guide, même si ce n'était pas l'objet de mon message, n'hésite pas !
Les backpackers du Lonely Planet
Moderator: Beaumont
Les backpackers du Lonely Planet
Time is an illusion. Lunchtime doubly so.
- Sisyphe
- Freelang co-moderator
- Posts: 10935
- Joined: 08 Jan 2004 19:14
- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Ce qui rappelle l'histoire récente du bidonnage des Lonely Planet :
J'ai toujours trouvé que ça sentait mauvais, les guides de voyages. Surtout ceux qui se prétendent "sympatoches". Plus le temps passe (plus je vieillis, peut-être) et plus je trouve le "copinisme" insupportable.
L'équivalent français que les Guides du routard me semblent relever de la même médiocrité : un côté pseudo-soixanthuitard dont joue leur charismatique patron et fondateur, alors qu'il n'a jamais été autre chose qu'un homme d'affaire et que les "gentils collaborateurs" sont, de notoriété plublique, particulièrement sous-payés et précaires...
Sans parler de leurs activités judiciaires pour tenter de déposer un copyright sur le mot "routard" ou (spéciale dédicace à Beaumont) interdire à une maison d'édition de traduire le célèbre Hitchhiker's Guide to the Galaxy, par Guide du routard galactique, ce qui aurait été logique et n'aurait fait de tort à personne.
Croire qu'on peut "découvrir la culture d'un pays" en trois jours, logé dans un hôtel tout confort climatisé parce qu'on a acheté (oui : acheté) un guide de cent pages même rédigé de façon "sympatoche" est une hypocrisie complète. On veut toujours croire qu'on est un "voyageur" et que les touristes, ce sont les autres. Mais avec ses lunettes, ses appareils photos et, surtout, son fric, on est un touriste et toujours un touriste.
Il y a des tas de gens qui n'imagine même pas, autrement que par d'imbéciles clichés, comment vivent des gens situés à deux kilomètres de chez eux à vol d'oiseau, et qui, surtout, ne veulent même pas essayer de la savoir. D'un centre-ville à une banlieue, il y a déjà un univers. Alors croire qu'on va faire ami-ami avec "gentils sauvages" - parce qu'en gros, c'est bien cela l'idéologie de ce genre de guides - de l'autre bout du monde...
(source, d'après agences que je ne retrouve plus : http://aliceadsl.lci.fr/infos/economie/ ... neur-.html)L'homme par qui le scandale arrive, Thomas Kohnstamm, vient de publier un livre intitulé Les Ecrivains de Voyage Iront-Ils en Enfer ? (Do Travel Writers Go To Hell ?) et ses révélations, embarrassantes pour Lonely Planet, se retrouvent dans la presse.
"On ne m'a pas offert assez d'argent pour me rendre en Colombie"
Dans les colonnes du journal dominical australien The Sunday Times, Thomas Kohnstamm, qui a collaboré à la rédaction d'une dizaine de guides portant sur des pays de l'Amérique du Sud et des Antilles, a ainsi affirmé qu'à une occasion au moins, il ne s'est même pas rendu dans le pays dont il a écrit le guide de voyage.
J'ai toujours trouvé que ça sentait mauvais, les guides de voyages. Surtout ceux qui se prétendent "sympatoches". Plus le temps passe (plus je vieillis, peut-être) et plus je trouve le "copinisme" insupportable.
L'équivalent français que les Guides du routard me semblent relever de la même médiocrité : un côté pseudo-soixanthuitard dont joue leur charismatique patron et fondateur, alors qu'il n'a jamais été autre chose qu'un homme d'affaire et que les "gentils collaborateurs" sont, de notoriété plublique, particulièrement sous-payés et précaires...
Sans parler de leurs activités judiciaires pour tenter de déposer un copyright sur le mot "routard" ou (spéciale dédicace à Beaumont) interdire à une maison d'édition de traduire le célèbre Hitchhiker's Guide to the Galaxy, par Guide du routard galactique, ce qui aurait été logique et n'aurait fait de tort à personne.
Croire qu'on peut "découvrir la culture d'un pays" en trois jours, logé dans un hôtel tout confort climatisé parce qu'on a acheté (oui : acheté) un guide de cent pages même rédigé de façon "sympatoche" est une hypocrisie complète. On veut toujours croire qu'on est un "voyageur" et que les touristes, ce sont les autres. Mais avec ses lunettes, ses appareils photos et, surtout, son fric, on est un touriste et toujours un touriste.
Il y a des tas de gens qui n'imagine même pas, autrement que par d'imbéciles clichés, comment vivent des gens situés à deux kilomètres de chez eux à vol d'oiseau, et qui, surtout, ne veulent même pas essayer de la savoir. D'un centre-ville à une banlieue, il y a déjà un univers. Alors croire qu'on va faire ami-ami avec "gentils sauvages" - parce qu'en gros, c'est bien cela l'idéologie de ce genre de guides - de l'autre bout du monde...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Re: Les backpackers du Lonely Planet
Sur ce point je suis totalement d'accord.Beaumont wrote: et en restant entre eux.
Pour le reste, ca depend. Vouloir voyager le moins cher possible ca me parait legitime non? surtout quand on est etudiant...
De meme poser des questions pratiques (comment se rendre de tel point a tel autre?) me semble naturel. Quand je prepare un voyage, en general je ne choisis pas ma destination en faisant amstragram... donc je choisis un pays que j'ai envie de visiter, et je sais ce que je veux voir et vivre comme experience sur place. Ce qui pose probleme c'est plutot la logistique en general.
Je me vois pas demander la recette de tel plat sur un forum avant mon voyage, ou le pourquoi du comment des us et coutumes des "autochtones". A mon avis c'est des trucs a decouvrir sur place, un moyen d'echanger avec les gens pendant qu'on visite leur pays. En revanche c'est quand meme securisant de savoir a l'avance ou on va dormir et comment on peut s'y rendre.
Apres je pense que toutes les infos qu'on trouve dans les differents guides sont plus ou moins les memes (meme si je trouve celui mentioné plus haut souvent plus complet que ses concurrents). Y'a pas de guide special "fetard", ou special "architecture medievale". Le probleme vient des voyageurs et de l'utilisation qu'ils font des informations a leur disposition.
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
Re: Les backpackers du Lonely Planet
Ce n'est pas le fait de ne pas avoir les moyens que je critique, c'est plutôt l'idée qu'il faudrait absolument voyager "rough" pour faire authentique. Mais en même temps ils te parlent de rapidité, d'efficacité, comme si le seul souci c'était de vouloir rentabiliser le voyage, avec le maximum de profit en un minimum de temps. Aucune place pour l'imprévu, l'aventure, la découverte... Autant partir en voyage organisé !Dada wrote:Pour le reste, ca depend. Vouloir voyager le moins cher possible ca me parait legitime non? surtout quand on est etudiant...
Oui OK mais ça devrait suffire de savoir qu'il y a des bus, par exemple. Après combien ça coûte et à quelle heure part le bus, on s'en fout un peu. Ca coûte ce que ça coûte, et de toute façon ça ne part jamais à l'heure. Quand tu vois le degré de précision de certaines questions, ça frôle le ridicule, surtout pour des soi-disants "routards". Et on parle de la Thaïlande, qui est un pays certes lointain mais très bien développé et organisé du point de vue touristique. C'est pas le fin fond du Turkmenistan.Dada wrote:De meme poser des questions pratiques (comment se rendre de tel point a tel autre?) me semble naturel.
Time is an illusion. Lunchtime doubly so.
Tiens je ne l'invente pas, la dernière question en date c'est combien de temps dure un vol Bangkok-Delhi et en gros combien ça coûte.
Faut vraiment être ramollo du bulbe pour aller poser une question comme ça sur un forum au lieu d'aller chercher l'info soi-même.
Non mais franchement...
Faut vraiment être ramollo du bulbe pour aller poser une question comme ça sur un forum au lieu d'aller chercher l'info soi-même.
Non mais franchement...
Time is an illusion. Lunchtime doubly so.
Cela etant dit, j'ai cru remarquer que la Thailande etait pas mal a la mode chez les jeunes americains/australiens/etc. Avec une reputation soleil-plages-fiesta.
J'aime bien la reponse aussi.Beaumont wrote:Tiens je ne l'invente pas, la dernière question en date c'est combien de temps dure un vol Bangkok-Delhi et en gros combien ça coûte.
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
Le problème c'est que les Thais ne sont pas du tout soleil-plage-fiesta, ils sont plutôt famille dans le pick-up, barbecue à l'ombre, guitare ou karaoke... Alcool ou pas en général à 9h ou 10h pm c'est plié et tout le monde roupille. Donc les jeunes backpackers viennent effectivement faire la fête, mais entre eux (ou avec les Thais qui gravitent autour par intérêt).Dada wrote:Cela etant dit, j'ai cru remarquer que la Thailande etait pas mal a la mode chez les jeunes americains/australiens/etc. Avec une reputation soleil-plages-fiesta.
Tiens la dernière du jour (décidément on pourrait en faire un bêtisier) :
I'm reading my lonely planet guidebook and am deciding on which islands to go to. Unfortunatelly, it doesn't recommend how long to stay on what island.
Vraiment naze ce guide...
Time is an illusion. Lunchtime doubly so.
les commentaires sur le forum ne m'étonnent pas. c'est vrai que l'esprit backpackers s'est effacé - maintentant ce sont les voyageurs-fêtards
dans le même genre, il y a des gens qui partent loin, à cuba par exemple, et qui ne mettent jamais un pied hors du complexe hotelier. je n'arriverai jamais e comprendre ça
dans le même genre, il y a des gens qui partent loin, à cuba par exemple, et qui ne mettent jamais un pied hors du complexe hotelier. je n'arriverai jamais e comprendre ça
C'etait inevitable. Tourisme de masse et esprit d'aventure (backpacker) sont aux antipodes l'un de l'autre.ANTHOS wrote: c'est vrai que l'esprit backpackers s'est effacé - maintentant ce sont les voyageurs-fêtards
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
c'est vrai qu'ils sont bien lourds !!!Dada wrote:C'etait inevitable. Tourisme de masse et esprit d'aventure (backpacker) sont aux antipodes l'un de l'autre.ANTHOS wrote: c'est vrai que l'esprit backpackers s'est effacé - maintentant ce sont les voyageurs-fêtards
A+ les cactus !
A izza i ana sacranou
Askaratni kaasoun kaasoun khalidah
Ana mal' anou bihoubbinn raasikhinn
Lan yatroukani abada...
A izza i ana sacranou
Askaratni kaasoun kaasoun khalidah
Ana mal' anou bihoubbinn raasikhinn
Lan yatroukani abada...