Le club des noctambules...

Venez tous :o) ... blabla, coup de gueule, délire... Faut que ça bouge!!
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Maïwenn
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Re: Le club des noctambules...

Post by Maïwenn »

/me se demande quels genres de films idiots Prof Sisyphe regarde pour se vider la tête !
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leo
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Re: Le club des noctambules...

Post by leo »

Sisyphe wrote::) Bon bin moi je vous laisse tomber et je vous laisse la piscine du club (il y a un article contre le matage dans le réglement du club, §345B.3 alinéa 7.2, mais qui doit être interprété au regard de l'article 904.C.45 - voir aussi la sous-section des transats dans le règlement additionnel).

Si j'étais sérieux, je ferais encore un paquet, mais je viens de calculer que j'ai fait très exactement 55 heures de travail depuis vendredi dernier en comptant celle qui vient de s'écouler, dont 40% de travail neuronalement intelligent. Donc, vite, un DVD idiot pour équilibrer.
moi, je sais pas, mais il m'a l'air de harceler ses élèves avec copies et autres devoirs... :lol:
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Anuanua
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Re: Le club des noctambules...

Post by Anuanua »

'fectivment. Il nous parle très souvent qu'il passe des journées et des nuits et des fins de semaine à corriger leurs copies...

Bah... quand on passe tout notre temps à faire quelque chose à quoi on n'est pas obligé, c'est parce qu'on aime ça, non?

Alors il est dans la position qu'un poète québécois décrivait comme la définition du bonheur :[quote=""Toutou""]Le bonheur, c'est faire ce qu'on aime à journée longue et être payé pour[/quote]
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kokoyaya
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Re: Le club des noctambules...

Post by kokoyaya »

Hop, revenu du concert pour le Téléthon.
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Maïwenn
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Re: Le club des noctambules...

Post by Maïwenn »

Anuanua wrote: Bah... quand on passe tout notre temps à faire quelque chose à quoi on n'est pas obligé, c'est parce qu'on aime ça, non?
Je te suis pas là, un prof est obligé de corriger ses copies. On aimerait pouvoir mettre les notes au hasard, mais je crois bien que c'est pas possible !
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Anuanua
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Re: Le club des noctambules...

Post by Anuanua »

Bin oui Maïwenn ; j'ai déjà enseigné et je sais qu'un prof est obligé de revoir les examens de ses élèves. Perso, je ne le faisais pas seulement parce que j'y étais tenu mais j'aimais ce que je faisais. Si Sisyphe passe tant de temps dessus, s'il y consacre ses jours, ses soirs et même ses nuits, je présume que ce n'est pas uniquement par devoir.

Alors je maintiens : Heureux qui comme Sisyphe... (Euh... je crois que l'expression concernait plutôt Ulysse, non?)
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Maïwenn
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Re: Le club des noctambules...

Post by Maïwenn »

Bah honnêtement, si je pouvais éviter de donner des devoirs, je le ferais... Parmi toutes mes tâches de prof, je crois que la correction c'est ce que j'aime le moins. Je préfère être devant les étudiants, ou préparer mes cours. Heureusement que j'ai des petites classes, donc ça va vite !
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Re: Le club des noctambules...

Post by Anuanua »

Moi j'aimais bien faire des correction, surtout pour des exams. En effet, souvent le travail consistait à "inventer" un amplificateur, un régulateur de voltage, une bascule binaire ou autre fonction électronique. En les "faisant" plutôt qu'en les "apprenant", non seulement les élèves les comprenaient mieux, mais plusieurs étaient aussi créatifs.

Et c'est là que c'était parfois amusant. En lisant leurs schémas il m'arrivait de me tordre de rire. (Bin... c'était mieux que d'en pleurer, non?) Parfois c'étaient des transistors connectés à l'envers ou de la mauvaise polarité (je suis d'accord pour avoir une attitude positive face à la vie, mais en électronique le négatif a aussi sa raison d'être...) ; parfois ils prenaient des précautions complètement disproportionnées (comme un étudiant qui avait pris la précaution de donner de l'espace d'expansion à une ligne qui, selon le courant qui passait dedans, pourrait chauffer de moins d'un millième de degré...), parfois je ne comprenais pas où un étudiant voulait en venir avec son circuit... pour m'apercevoir qu'il y avait une confusion entre deux fonctions que je n'avais jamais remarqué qu'elles puissent même se ressembler...

Pour la plupart, les étudiants aimaient cette façon de procéder. Et moi, ça me libérait de la responsabilité des notes : ceux qui décidaient des notes étaient les électrons eux-mêmes : si le circuit fonctionnait c'était qu'il avait été bien conçu, peu importe que ce soit standard ou pas.

Ce qui était mis à l'épreuve était donc leur capacité non seulement de concevoir un circuit qui fasse telle ou telle fonction mais aussi et surtout leur compréhension de ce qui s'y passe, et donc de prévoir combien de courant va passer ici, quelle sera la forme d'onde là, etc.

Ce qui fait qu'il courait une expression concernant le test ultime pour un étudiant vraiment compétent : à lire un schéma, être capable de prévoir quelle sera la couleur de la fumée quand on mettra le courant dedans!
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Re: Le club des noctambules...

Post by kokoyaya »

C'est un système sans doute un peu moins possible en français :P
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Sisyphe
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Re: Le club des noctambules...

Post by Sisyphe »

Bon, bin je suis obligé de répondre.

A. Est-ce que je mets beaucoup de devoirs ?

La loi me fait l'obligation d'évaluer mes élèves... Mais aucun texte ne précise combien d'évaluation je dois faire : on s'en remet à ma liberté pédagogique (le premier qui y touche...) et à mon professionnalisme. Techniquement, rien ne m'interdit de mettre une note par trimestre : vous entendrez de loin en loin parler de la femme dont le mari connaît l'inspecteur qui connaît le proviseur qui a vu l'ours qui a discuté avec le prof qui ne met qu'une seule et unique note par trimestre (dans les matières à heures nombreuses, évidemment. Le prof de musique et ses une heure par semaine et par classe ne peut faire autrement). Mais c'est très rare.

Le nombre d'interro par trimestre dépend d'un nombre considérable de facteurs. Le premier étant l'âge et la fatigue physique et morale du prof. Dans leur dernière décennie d'enseignement, la plupart des profs tombent à trois notes pas plus, quatre avec la note d'orale facile à mettre (et qui, paradoxalement, est la plus juste de toutes, parce qu'elle porte sur une véritable continuité). Ca n'en fait pas des mauvais profs.

Et puis cela dépend aussi du type d'élèves. Je suis face à ce qu'on appelle dans les salles des profs des "poseurs de sac". Mes élèves ne savent pas travailler, n'ont aucune idée de ce qu'est le travail intellectuel (et sont parfois contents de se maintenir dans l'ignorance). Ils posent leurs sacs le soir et le reprennent le matin. Ils ne savent pas qu'il faut relire plusieurs fois une conjugaison pour la savoir par coeur... Sont tout étonnés que je leur demande de réciter en même temps la forme et sa terminaison ("je mange E tu manges E.S il mange E nous mangeons E.O.N.S.), qu'on peut écrire pour mieux apprendre, etc. Ma victoire, c'est quand l'un finit par s'écrier (en général vers janvier), sur quelque banal sujet de grammaire du type "é/er" : "ah mais alors y'a une règle !".

Donc, la seule solution, c'est de tout formaliser et de transformer tout en sujet d'interro. Interro sur les règles du cours ("on lève le doigt"), interro sur les notions de de base de la leçon ("dans un verbe il y a une terminaison" - les "prérequis" des pédagos), interro sur la leçon elle-même. Interro sur le brouillon ("qu'est-ce que je dois noter sur un brouillon" ?), Interro sur la correction que j'ai faite. Le comble étant "l'interro sur la copie rendue" (je les force à lire mes appréciations et à me les recracher), seule manière de leur faire comprendre qu'on travaille pour progresser, dans un but, et non pas (ce qui est pourtant déjà le signe d'un "bon" élève toute proportion gardée dans mon type de classe) pour le salaire moral d'une bonne note.

De la même façon, je ramasse et note tout ce que je demande à faire à la maison. Parce que d'une part ils ne le feront pas autrement (ou très mal ou très vite...), et l'énergie passée à les engueuler sera plus destructrice pour tout le monde que mes heures de correction. Et d'autre part parce que ça me force moi-même à être rigoureux sur la quantité de ce que je leur demande.


2. Est-ce que j'aime ça ?

Aimer n'est pas le mot. Le fait est que, si je voulais être une grosse feignasse, à la rigueur, je le pourrais, mais au prix de ma carrière (les profs sont beaucoup plus encadrés qu'on ne le croit) et, surtout, du respect de mes collègues en salle des profs. Or, c'est au fond ce qu'il y a de plus fort dans ce métier, que cette solidarité horizontale.

Il y a aura un jour où je ne pourrai physiquement plus faire des nuits blanches (ou maritalement plus ou bébéiquement plus, mais ça n'est pas prévu à court terme). Je tiens aussi parce que ma hiérarchie actuelle reconnaît mon travail et le récompense, même si en réalité les conséquences en sont cacahuètesques pour l'instant puisque mes bonnes notes administratives ne servent à rien tant que je n'ai pas atteint le quatrième échelon, sans parler de l'inspecteur que j'attends toujours...

Mon exigence - qui est commune à beaucoup de professeurs, et particulièrement en français - me permet aussi d'asseoir mon autorité. C'est précisément parce qu'ils n'ont aucune représentation de "l'ascèse intellectuelle" comme disent les sociologues, qu'il m'appartient de la leur donner. Et là aussi j'ai des résultats : je suis passé en trois ans du statut de "créature universitaire chétive qui va se faire bouffer tout cru par les élèves" à celui du "dompteur qui arrive à maîtriser mêmes les fauves en rut de la 2°D". Mon exigence récompense non seulement les bons élèves, qui ont deux bonnes notes par semaines, mais aussi et surtout les élèves opiniâtres, ceux qui avec plus ou moins de conviction, essaient de ressembler au moins au "modèle scolaire" qu'on attend d'eux : parce qu'ils savent qu'un devoir raté sera dilué dans la masse des autres, parce que les interros "techniques" (grammaire, règle de classe) peuvent sauver un peu les devoirs corsés (dissertation), etc.

La démagogie serait de dire à ce stade "et en plus j'ai des résultats". Oui, j'en ai : d'excellentes notes au bac depuis que j'enseigne, histoire de dire "pan dans les dents" au premier pédago qui viendra me dire que ma translation didactique est trop frontale et que je n'ai pas assez différencié les affects. Mais d'autres en ont aussi par d'autres méthodes ou postures. L'autre démagogie serait de dire "et en plus mes élèves m'en savent gré". Plus que je ne pourrais l'attendre, moins que ce dont je rêve ; mais de toute façon la question n'est pas là ; j'excerce un métier, pas une mission sacrée, la psychologie n'est pas le but.

Alors, "j'aime ça" ? J'aime "dialoguer" avec certaines copies parce qu'elles sont intéressantes : la belle dissertation, c'est le plaisir du prof de lycée : mais des interros de grammaire seront toujours ennuyeuses. , et je n'irai pas jusqu'à dire que j'aime perdre du temps et des nuits. Mais j'ai des satisfactions professionnelles avec ce que je fais, et je ne vois de toute façon pas comment je pourrais faire autrement.

[attention, interro demain sur tout ce que je viens d'écrire, on lit le texte en entier :prof: !]
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Re: Le club des noctambules...

Post by leo »

:clap: :clap: :clap: rien d'autre à dire...

si... ce que j'en disais au début de cette série de posts, ce n'était que pour l'humour Sisyphe ;)

sinon, il y a CA ! et ce n'est pas inventé !!!
Il wrote:Et puis cela dépend aussi du type d'élèves. Je suis face à ce qu'on appelle dans les salles des profs des "poseurs de sac". Mes élèves ne savent pas travailler, n'ont aucune idée de ce qu'est le travail intellectuel (et sont parfois contents de se maintenir dans l'ignorance). Ils posent leurs sacs le soir et le reprennent le matin.
alors là, je n'en reviens pas... pourquoi, mais pourquoi ce rêve me hante t'il aussi souvent... je suis en classe et ai toujours mon même cartable que la veille, avec quelques rares bouquins qui ne correspondent jamais au cours, pas de feuille vierge pour noter, que des torchons déjà gribouillés, pas de stylo etc... :-?

c'est grave Sisyphe (j'ai 58 ans !) je n'ai pas l'impression d'avoir été aussi nul en classe (sauf en électronique) et puis, y en a marre à la fin, est ce que ça va me poursuivre encore longtemps ?

bon, je vais pas aller voir un psy pour ça, mais quand même... y en a d'autres qui ont des trucs à la con ici ? ça m'aiderai :lol:
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Re: Le club des noctambules...

Post by Anuanua »

04:44
Noctambulisme aigu.

Chui encore au travail pour mes études et mes recherches, et pour les partager avec une amie par mail (ça m'aide à les tenir en ordre). C'est la nuit que mon esprit voit le jour. De jour, il est obscur... :(

Bon : j'y retourne.
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Re: Le club des noctambules...

Post by kokoyaya »

Lever à 5 h un samedi pour animer un stage de bombarde à Mont-de-Marsan après un concert qui ne s'est pas fini trop tôt. Ce qu'il ne faut pas faire quand on aime la musique...
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Re: Le club des noctambules...

Post by Anuanua »

Puisque tu aimes la musique, joue-toi une berceuse pour t'endormir ce soir. Demain tu te réveilleras tout reposé.

N'oublie pas : on ne doit pas arrêter une berceuse avant que l'enfant se soit endormi...
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Re: Le club des noctambules...

Post by iubito »

et une berceuse à la bombarde, je veux bien voir le résultat!! :loljump:
A+ les cactus !
A izza i ana sacranou
Askaratni kaasoun kaasoun khalidah
Ana mal' anou bihoubbinn raasikhinn
Lan yatroukani abada...
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