Je l'avoue : je ne comprends pas. Dans mon post du 20 Sep 2010, 03:21, juste au-dessus de celui de Sisyphe page précédente, en descendant Aristote et ses disciples, puis tous les "philosophes" qui y ont adhéré, les qualifiant explicitement d'idiots qui, quant le sage pointe la lune du doigt, regardent le doigt, pour ensuite relever la joie d'adhérer à l'American Dream, image A&W avec leurs burgers, leur root beer à 5¢ et
la fille de la table d'en face ; je m'attendais non pas à me faire assassiner quand Sisyphe verrait ceci (il est quand même plus civilisé que ça, et il doit en avoir vu d'autres à voir comment il nous parle de ses élèves) mais au moins à me faire dire qu'il y a peut-être quelque chose que je n'ai pas compris et...
...rien du tout. Qu'arrive t-il? On vieillit, Sis?
Sisyphe wrote:Premier vrai gros paquet de l'année. Très gros : 33 copies. J'avais un peu perdu l'habitude des grosses classes. Il y a comme un palier à partir de la 25e. Et j'ai encore quatre heures de cours à préparer.
Tu ne serais pas heureux à l'UQÀM (Université du Québec À Montréal) avec moi et Florence : elle a deux classes : une au niveau doc qui était sensé être un séminaire avec 8 élèves et où elle se ramasse avec 14, ce qui l'oblige à refaire tout son programme de présentations, et elle donne un cours niveau certificat dans un auditorium à 283 élèves là où elle avait prévu avoir une petite classe de 30 environ... Elle m'a appelé à l'aide pour les copies de la deuxième. Moi, qui ai beaucoup de temps libres, je m'y amuse comme un petit fou ...en pensant à toi je l'avoue.
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Ce qui m'amène à penser au mythe de Sisyphe. Pendant combien d'années j'ai fait cette erreur! Celle d'aider quelqu'un que j'échappais, le reprendre, recommencer, l'échapper à nouveau, re-re-tourner le chercher, le re-re-monter etc. etc. Bref, sisypher. Combien de fois j'ai fait cette erreur, au nom de la "compréhension", de l'amour d'autrui, avant de réaliser qu'il y avait de l'abus, que je respectais à outrance quelqu'un qui ne me respectait pas en ne faisant pas pour son propre succès la moitié des efforts que j'y mettais. Combien de temps ça m'a pris pour comprendre et surtout accepter qu'il est relativement facile et très gratifiant d'instruire un ignorant qui veut apprendre mais pratiquement impossible de désidioter un idiot qui veut le demeurer.
Nous connaissons un proverbe (qui doit être connu chez vous aussi) qui dit que le sage ne trébuche jamais deux fois sur la même pierre.
Ça m'a pris des années pour comprendre que le sage ne pousse jamais deux fois la même pierre sur la même montagne.
Car, en effet, l'image ci-dessus, pourtant classique, contient une erreur fondamentale : JAMAIS une pierre qu'on a dû sisypher ne parvient au sommet! Les pierres peut-être, mais ceux qui ne s'aident pas eux-mêmes, non.
(P.S. Ceci n'était ni un "conseil" et encore moins une "remontrance" à Sisyphe mais plutôt un partage avec mes amis noctambules du fait que, moi-même, j'apprends encore à me déniaiser... Car oui, c'est vrai, c'est récemment que j'ai accepté de "faire le ménage" parmi ceux que j'aidais. Et, ici encore, le Sage des sages avait raison en répétant de ne pas donner nos perles aux pourceaux. Un conseil très sage que, semble t-il, il a eu pas mal de difficultés à mettre en pratique, lui aussi...)