Revenu tard du lycée, donc sieste très tard, donc relevé vers 23 heures, pour entamer le boulot de préparation pour lundi dernier (cherchez pas...) ; mais ça tombe bien : ça me permet de suivre les élections américaines...
... Il y a quatre ans, je les avais suivies sur I-Télé ; mais I-télé est dans l'état que vous savez ; donc, j'ai décidé de me rabattre sur "France Info", la nouvelle télé du service public mais qu'il ne FAUT PAS confondre avec la radio de service public du même nom, ce qui est quand même très idiot.
Alors, en gros, ça donne :
1) Un seul journaliste à l'antenne. Ne me demandez pas son nom. Il a dû être débauché de TV-Limoge métropole.
2) Dans un seul studio... On le voit faire des grands gestes et se déplacer
très lentement et souvent, pour donner une impression d'espace, mais ne fait, on voit bien que c'est grand comme ma cuisine, et qu'il n'y a qu'un plateau.
3) Des gens qui passent, avec des gros sacs de sport du genre "j'ai fini le boulot je rentre enfin pas trop tôt où est-ce que j'ai foutu mes tickets de métro" dans le champ de la caméra...
4) ... Dont un qui ne s'en rend pas compte et fait la bise à un autre collègue.
5) ... Dont un qui s'en rend compte et qui s'en fiche.
6) Les résultats par état qui apparaissent sur un vague écran un peu grand, manifestement relié par un câble VGA à l'ordi perso du journaliste, et la caméra qui zoome sur l'écran pour faire un semblant d'infographie.
7) Et à l'instant, comme il ne savait pas comment "meubler," le monsieur va vite chercher un site en anglais sur google avec trois vagues graphiques et traduit.
8) De temps en temps, il y a quand même un envoyé spécial sur place... À Poduck, dans le Minnesota, parce qu'il y avait un charter.
9)... Visiblement, il ne s'est pas changé depuis ce matin, en quittant le motel de la banlieue de Poduck, Minnesota.
10) Les rues de Poduck vers 20h heure locale me rappellent un peu Clermont-Ferrand à la même heure, un dimanche, en plus calme.
10) Son "retour son" ressemble à des écouteurs MP3 de chez Monoprix.
11) Son cameraman n'a manifestement jamais tenu une camera, et il lui cause en anglichouille : sans doute un lycéen de Poduck qui veut se faire trente dollars. Remarquez, c'est mieux, son "grand reportage de l'après-midi sur les ressentis des Américains", il l'a fait avec une caméra à main, donc tout seul.
12) ... Lequel passe en boucle, parce que bon, toujours pas de résultats.
Bref : c'est vraiment "cheap" le service public... Un vrai travail de Mexicain...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)