Let the die fall where it may

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Denis Beurive
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Let the die fall where it may

Post by Denis Beurive »

Bonjour à tous,

Je vous écris, car je ne suis pas certain de savoir traduire correctement une expression que j’ai lue dans un livre de science-fiction (Infinity Engine, de Neal Asher). L’expression est la suivante :
« Let the die fall where it may »
Je traduirais cette expression par : « laisse tomber le dé là où il doit tomber »

Mais ma traduction fait vraiment « mot à mot ». Je pense qu’il doit y avoir une façon plus élégante de traduire cette expression.

Une idée ?

Je précise que je ne suis pas traducteur (je suis ingénieur en informatique).

Merci,

Denis
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Sisyphe
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Re: Let the die fall where it may

Post by Sisyphe »

Denis Beurive wrote: 17 Dec 2017 16:48 Bonjour à tous,

Je vous écris, car je ne suis pas certain de savoir traduire correctement une expression que j’ai lue dans un livre de science-fiction (Infinity Engine, de Neal Asher). L’expression est la suivante :
« Let the die fall where it may »
Je traduirais cette expression par : « laisse tomber le dé là où il doit tomber »

Mais ma traduction fait vraiment « mot à mot ». Je pense qu’il doit y avoir une façon plus élégante de traduire cette expression.

Une idée ?

Je précise que je ne suis pas traducteur (je suis ingénieur en informatique).

Merci,

Denis
C'est la "traduction/adaptation" courante de la formule latine "alea jacta est" puisque alea signifie proprement "coup de dés" (litt. "les dés ont été jetés").

Contrairement à ce qu'on lit parfois, la formule latine n'est pas fausse, en ce sens que c'est bien celle que donne les manuscrits, quoique pas dans l'ordre où on la cite (Suétone, Diuus Iulius, XXXII) : Tunc Caesar : "eatur" inquit "quo deorum ostenta et inimicorum iniquitas uocat. Iacta alea est" inquit" : "Alors César dit : 'Allons là où les signes des dieux et l'injustice de nos ennemis nous appellent. Les dés (dit-il) sont jetés' ").

C'est Erasme qui le premier a rétabli "esto" (impératif futur : "que le dé soit jeté !") sous prétexte que la formule grecque correspondante, qu'on trouve chez Plutarque pour le même moment historique (le passage du Rubicon*) est effectivement un impératif : Ἀνερρίφθω κύβος [aneriphthô kubos], cela étant, Erasme se laisse peut-être abuser par la ressemblance entre l'impératif aoriste passif du grec (en -thô), banal, et l'impératif futur latin (rare).

Et si vous l'ignorez, le Rubicon est le microscopique fleuve côtier italien (un mètre de large environ) qui délimite le territoire italien, qu'un général n'avait pas le droit de franchir en armes. Ce qui n'a pas gêné César (dont l'excuse est : "c'est la faute aux autres").

Et l'on voit que je ne suis pas ingénieur en informatique au fait que j'ai eu besoin de deux éditions pour fermes correctement toutes mes balises...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
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