sujet d'écriture : autobiographie

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Moderators: Sisyphe, Maïwenn

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kokoyaya
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Post by kokoyaya »

Bah t'as gardé quelques réflexes en tout cas ;)
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Maïwenn
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Post by Maïwenn »

Je demande un petit délai. J'ai écrit mon texte, mais je voudrais le relire demain pour voir s'il me plaît toujours un peu...
Penn ar Bed
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Eveline
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Post by Eveline »

Salut! :hello:
Est-ce qu'on peut demander quelques jours de délai? :)

Tout est dans ma tête, comme dirait Mozart. Reste juste à écrire. Et après : à réécrire. C'est cette partie qui sera la plus longue. Y en a-t-il d'autres qui comme moi auraient besoin de trois ou quatre jours supplémentaires à cet effet?

À propos, je suis heureuse de vous retrouver tous! J'étais disparue durant quelque temps (travail, réflexions introspectives, petits bouleversements, vaisselle à finir, etc.), mais je reviens enfin à la vie (sociale) et à mon forum bien-aimé! :moua:
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Eveline
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Post by Eveline »

Maïwenn! On est en même temps! :D
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Maïwenn
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Post by Maïwenn »

Eveline wrote:Maïwenn! On est en même temps! :D
C'est dingue ça ! malgré nos 12h de décalage on parvient à coordonner nos réflexions ! :D
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enora
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Post by enora »

Okay j'accepte votre demande de délai ;)

Par contre moi j'ai toujours rien écrit :confused:
Pour le moment j'ai 3 textes, merci à ceux qui me l'ont envoyé !
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vallisoletano
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Post by vallisoletano »

Je t'ai envoyé mon texte par mail, enora. :)
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enora
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Post by enora »

Miguel wrote:Je t'ai envoyé mon texte par mail, enora. :)
Je l'ai bien reçu ;) , tu fais d'ailleurs partie des 3 textes que j'ai reçu !

Moi j'ai commencé à écrire le mien.
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enora
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Post by enora »

Voilà j'ai reçu le texte de Maï et celui d'Eveline.
Moi j'ai pas tout à fait fini le mien...

D'autres personnes ont-elles besoins d'un délai ?
Si personne ne se manifeste les textes seront en ligne au plus tard ce week end
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Maïwenn
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Post by Maïwenn »

Didine était intéressée, mais on ne sait pas si son chamboulement intérieur a été fructeux. Notez qu'elle part tout le temps en vadrouille au moment de rendre les copies !
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enora
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Post by enora »

Euh j'ai un petit problème avec mon texte... Je l'avais mis sur ma clé usb mais je retrouve plus ma clé (elle est toute pitite... :-? )

Alors à vous de me dire : soit vous voulez vraiment avoir vos textes ce week end et donc je les mets et je referais le mien pour plus tard, soit vous attendez un peu (genre une semaine à peu près).
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Maïwenn
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Post by Maïwenn »

enora wrote:Euh j'ai un petit problème avec mon texte... Je l'avais mis sur ma clé usb mais je retrouve plus ma clé (elle est toute pitite... :-? )

Alors à vous de me dire : soit vous voulez vraiment avoir vos textes ce week end et donc je les mets et je referais le mien pour plus tard, soit vous attendez un peu (genre une semaine à peu près).
Un jour tu perdras ta tête aussi...

On peut attendre un peu, mais si ça pouvait être avant dimanche ce serait bien. Sinon, comme je pars en vacs, ça me fait 2 semaines à attendre, c'est long ! ;)
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didine
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Post by didine »

Maïwenn wrote:Didine était intéressée, mais on ne sait pas si son chamboulement intérieur a été fructeux. Notez qu'elle part tout le temps en vadrouille au moment de rendre les copies !
Alors c'est compliqué pour moi. :lol: Après avoir écrit mes 2 paragraphes d'intro, j'avais décidé de m'arrêter là et de ne pas participer à cause de ce famaux chamboulement. Je me suis dit cette semaine que j'allais recommencer en partant d'un autre moment pour éviter ledit chamboulement. Je rentre à Paris demain, je pense faire ça dans la semaine.

:hello:
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didine
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Post by didine »

Je n'ai toujours pas pu m'y mettre car je suis débordée cette semaine. Vas-y Enora, publie les textes que tu as reçus car je ne voudrais pas vous retarder!

:hello:
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enora
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Post by enora »

Alors, voila les textes, merci à ceux qui ont participé :drink:

Celui de Pak

« Le train à destination de Paris – Gare de Lyon arrivera en gare dans 5 minutes. Merci d’attachez vos ceintures, d’éteindre vos cigarettes et d’écraser vos portables dans les ondriers prévus à cette effet. Nous amorçons notre descente. »

J’obéis naturellement, raison de sécurité. L’atterrissage se fit sans encombre, et je descendais rapidement du train pendant que les contrôleurs tabassaient un contrevenant qui ressemblait terriblement au frère que je n’avais pas. Une attachée de l’ambassade d’Espagne qui traînait dans les parages me fournit un scaphandrier anti-pollution, et me remit une enveloppe. J’enfilais la combinaison quand un petit garçon m’attrapa par le bras : « Monsieur ! Monsieur ! ». J’étais occupé, je l’ignorais. « Monsieur ! Monsieur ! ».

Les paupières un peu lourdes, je me réveillai, le contrôleur était penché sur moi.
« Nous sommes au terminus, Monsieur.
- Merci. Lancé-je encore ensuqué.

Le TER le plus vétuste qu’il me fut donné de prendre venait de me déposer dans mon village natal. La gare, comme la place du village, avait bien changé. Je ne savais pas trop ce que j’étais venu chercher. En fait, si, je le savais, je voulais des réponses, mais sans connaître les questions. J’avais loué une chambre à l’Hôtel du Centre. De la fenêtre j’avais vue sur tout le microcosme du village, le marché, la poste, le terrain de jeu rénové où j’avais fait mes premières chutes.

Je ne me souviens que peu de mes premières années. Ma mémoire sans m’offrir aucune image m’a toujours semblée être celle d’une enfance enjouée et heureuse. J’étais doué, c’est ce que mes carnets de note disaient en tout cas, mais certainement pas facile à gérer. J’appris bien plus tard qu’on peut se faire des ennemis très tôt sans savoir pourquoi, et que nos actes mêmes insouciants ont un prix. J’avais payé. On paye toujours. J’ai toujours eu l’intime conviction que nous ne sommes rien de plus que l’enfant que nous fûmes et qui a vieillit. Mais je ne connais pas l’enfant que j’étais avant… Cet enfant que je voudrais croisé aujourd’hui dans ce village qui ne me dit plus grand-chose.

Je restais comme prostré devant la fenêtre. Je fis un tour du regard dans la chambre, l’ambiance me paraissait pesante. Je me mis à chercher quel était mon premier souvenir. Celui qui me vint était ce jour où nous jouions à se jeter dans l’étang. Munis de nos vélos, nous prenions le plus d’élan possible, pédalant toujours plus fort, la course s’achevait sur le ponton d’où nous sautions sans se soucier de rien. La principale difficulté de toute la manœuvre était de retrouver le vélo dans l’eau et de l’en extraire, mais le jeu en valait la chandelle. J’étais toujours dehors, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente. Et j’avais de tout temps gardé cette habitude. Il faut dire que je n’ai jamais aimé rentrer chez moi.

La soirée s’était largement écoulée lorsque je ressentis le besoin d’écrire. Le besoin d’écrire ce que j’étais et ce que je fus, finalement, ce que je suis aujourd’hui. La page resta blanche un long moment, j’étais confronté à tant d’angoisses. Qu’allais-je découvrir dans ces lignes que je ne voulais pas voir ? Que se cachait-il sous les mots que je ne trouvais pas ? Je l’ignorais encore, je l’ignorerais longtemps. Nous conservons tant de choses enfouies au fond de nos cœurs, nous apprenons à ne plus les reconnaître, mais elles nous rongent encore, un peu plus chaque jour. La force et la détermination pour vivre plus heureux n’existent pas. Il faut avoir peur de soi-même, se sentir en danger. Et alors, avec un peu de chance, ou simplement un peu d’amour, on y parvient.

La route est semée d’embûches, elle ne connaît pas de véritable destination, mais la route est belle. Cette route que j’ai commencée ce soir-là, Hôtel du Centre dans mon village natal, retrace ma vie, les joies, les peines, tout ce qui compose mon âme, tout ce qui me rend heureux et triste chaque jour.

C’est donc ainsi que l’histoire commence…

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Celui de Michka

Le voyage sentimental d’un farfadet

J’ai eu 18 ans en 2000. Mon père est un admirateur d’Alexandre le Grand et croyait aux coïncidences de dates. Pouvoir du crémant, j’aurais été conçu pendant l’une des « nuits sacrées » autour de Noël. Bref, j’étais promis à un avenir lumineux.

Avec un peu de l’argent reçu pour mon anniversaire, j’ai acheté un bel atlas d’occasion au marché de Rovigo. Il manquait un « t » au titre en couverture, ce qui faisait d’un volume illustré un volume « illusré ». Néanmoins c’était un beau livre, avec de grandes tables plutôt détaillées et assez de notices sur l’Europe et les autres continents ainsi que les eaux de la planète. Aujourd’hui il est dans une malle en métal, au fond d’une cave d’immeuble parisien, parmi d’autres livres que je n’ai pas pu emporter. Puissent-ils bien se défendre de l’humidité en attendant mon retour.

C’était l’année du bac – en Italie on le passe à 18-19 ans, à la fin de la treizième année d’études – et il fallait surtout penser à la suite. J’avais des aspirations, mais les fonds étaient bas, encore plus bas qu’aujourd’hui. Une école d’architecture ? trop chère. Interprétation et Traduction à Forlì ? si j’avais réussi le concours, il aurait encore fallu débourser une fortune. Mes parents auraient voulu faire de moi un ingénieur hydraulique, ils croyaient par là pouvoir imprimer je ne sais quel virage à notre petite entreprise et auraient été prêts à faire de grands sacrifices si j’avais entrepris cette voie. Elle gisait hélas très loin de toutes celles que je me serais volontairement choisies. Il me fallait une idée.

Voilà que dans cette situation ma soeur ainée descend telle un deus ex machina avec une trouvaille qui nous remplit d’enthousiasme, mes parents et moi. Elle nous appelle des Etats-Unis, où elle travaille et paufine son anglais ces derniers temps. C’est sa deuxième expérience à l’étranger, pour moi qui n’ai jamais quitté mon petit village-dortoir pour plus d’une semaine avec l’école elle est presque une héroïne. Ce n’est peut-être pas vrai que les maladies ne se transmettent pas par la ligne téléphonique, car c’est ce jour-là, en parlant au téléphone avec ma soeur, que j’ai attrapé la bougeotte. Ma soeur veut recommencer ses études et me propose de tenter ma chance avec elle en France. On en parle, cela commence à travailler dans ma tête, je m’enflamme et au moment de raccrocher je suis un champ magnétique.

J’ai mon petit bout d’ongle dont ma fantaisie va s’emparer pour foisonner à partir de là un peuple entier de songes. Mon atlas me vient en aide. Je le saisis, je l’ouvre à la page où est représentée l’Europe politique et avec un crayon coloré je trace des trajectoires : mon avenir. Paris, Vienne, Dublin, Brême, Copenhague, Strasbourg. Chaque nom de ville est l’évocation de quelque chose d’inconnu dont j’aimerais me laisser surprendre. Je tourne encore la page, je souligne des noms sur les cartes de plusieurs pays. Sur ces tables se dessinent des formes irrégulières, ci et là de véritables toiles d’araignée. Entretemps je tombe sur un article de Wolf Lepenies et le parcours de l’auteur ajoute à mon enthousiasme. C’est comme si toute une vie allait commencer dans cet instant.

***

Il y a un an j’ai rouvert ce vieil atlas. Derrière les nombreux traits colorés l’Europe était méconnaissable. Depuis trois ans j’étais à Paris. En revoyant ces pages j’ai spontanément fait un bilan.
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