Manuela wrote:Oh là là !!!! Ce n'est PAS un film espagnol, bon sang !!!! Non mais ! Je suis hispanophone et je ne vais tout de même pas trahir la langue de mes ancêtres !!! Le titre est bel et bien en anglais ! La réalisatrice est espagnole, mais le scénario est en anglais, les acteurs sont anglophones et puis voilà. Mince !
Chère Manuela, ce n'est pas contre toi que je m'énerve, mais bien précisément contre ces £$%§l@ de distributeurs qui ne font même plus l'effort de traduire les titres !
Quand le titre a une raison d'être en anglais, soit. Mais de plus en plus on voit arriver en France des films anglophones, d'ailleurs parfois bons, dont le titre n'a aucune raison d'être en anglais alors qu'il pourrait être traduit et qu'on y gagnerait en clarté : the hours, breaking the waves, the tailor of Panama, traffic (!)*, etc. ne perdraient rien et gagneraient en clarté à être Les heures, le tailleur de Panama et trafic avec seul f comme il se doit.
Ca devient carrément ridicule quand le film est tiré d'un livre qui lui a été traduit, titre compris. C'est le cas de Virgin suicides par exemple, et je crois aussi de the Hours.
Les producteurs font des économies de bout de chandelles sur les affiches pour des films qui n'ont rien de confidentiel, comptant sur l'anglophonie supposée du spectateur - d'autant plus ridicules que de toute façon, au Québec le titre doit être français en vertu d'une loi. Donc le budget de traduction et ses moyens existent...
... Les vrais responsables étant surtout les distributeurs français qui se permettent de croire que les spectateurs sont tous anglophones. Ou plutôt qu'on peut se foutre complétement de la culture "cible" sous le très très très fallacieux prétexte de promouvoir la culture "source" - et d'économiser au passage.
J'ai déjà eu l'occasion d'expliquer ici même les situations cocasses que cela crée lorsque vous prenez votre plus bel accent oxfordien pour dire "bonjour mademoiselle je voudrais un ticket pour the hours - hein ? - the hours - j'ai pas compris - euh... ze ourse - ah ! La salle trois ? - C'est ça".
C'est pas du nationalisme. C'est du rationalisme ! Quand vous allez dans une librairie avec le ferme dessein de pénétrer la culture anglaise, espagnole ou grecque ancienne, vous achetez Les Joyeuses commères de Windsor, La Vie est un songe ou Oedipe-Roi. La plus "xénophile" des lecteurs ne s'attend pas à trouver The Merry Wives of Windsor, La Vida es sueño ou Οιδιπους τυραννος ! Et L'école des femmes devient The school for wives...
... Sauf si vous avez l'intention de lire l'oeuvre en langue originale, ce qui est à votre honneur, mais là c'est un autre problème.
BREF. Je radote. Je l'ai déjà souvent dit. Et je ne suis pas le seul, y compris parmi les vrais cinéphiles (ceux, comme je dis toujours, qui ont vu trois fois Godard dont une fois sans le son).