B. Gollnisch est né dans une famille bourgeoise lorraine de juristes et de diplomatiques. Un de ses ancêtres a été ministre des affaires étrangères.ElieDeLeuze wrote:Merci de ne pas transposer le terme "nazisme" hors de son contexte. Le Japon a connu le fascisme, le militarisme, l'impérialisme nationaliste et bien des choses encore, mais pas de national-socialisme.mansio wrote:Pourquoi un Bruno Gollnisch s'intéresse-t-il au japonais ? Une attirance pour le "nazisme" oriental d'avant 1945 ?
Le mouvement nationalisto-fasciste japonais est toujours très présent (notamment dans la rue.... les camionettes noires qui hurlent leurs sloggans), et l'élite du pays est carractérisée, entre autre, par un anticommunisme mystique qui frise la psychose. Deux ingrédients qui doivent ravir Gollnisch, et je suis sûr qu'il a dû en trouver d'autres.
Il ne faut pas oublier que le capitalisme japonais est avant tout cartélaire, allergique à l'intervention de l'Etat, quitte à ce que les grands groupes se substituent parfois à lui. De quoi alimenter bien des fantasmes chez un nazillon à la Gollnisch....
Il semble qu'à l'origine il ait fait les Langues O' (pas seulement en japonais) en parallèle de son droit dans le but classique d'entrer au "Quai" (d'Orsay = la diplomatie) via le "concours de l'Orient" - seule voie d'accès par concours au Quai depuis que l'ENA fournit le reste des diplomates.
Sauf qu'effectivement, l'Orient et surtout le Japon l'ont séduit au-delà de l'aspect strictement utilitariste de ses études. Il s'est spécialisé dedans, a épousé une japonaise, etc.
Est-ce que l'histoire du Japon a pu satisfaire ses opinions d'extrême-droite ? Je veux le croire, mais c'est sans doute de manière plus diffuse et complexe... D'abord il faut se souvenir que l'extrême-orient était à la mode aux deux extrêmes au début des années 70 ; d'un côté Mao et le Viet-minh fascinaient l'extrême-gauche, de l'autre le miracle économique japonais ou la puissance potentielle de la Chine faisaient fantasmer dans un sens ou dans l'autre la droite dure (au-delà de l'extrême-droite) ; souvenez-vous de l'innomable Peyrefitte, ou dans un autre genre du péril jaune. Sans compter que l'extrême-Orient a connu dans ces années là des violences estudiantines et extrêmistes (gauche ou droite) largement plus violentes que ce qui s'est passé en France (Séoul...).
B. Gollnisch n'est pas non plus "né" à l'extrême-droite. Il est né dans une vieille droite dure conservatrice et tout ce qu'on veut, mais pas extrême. Il y est venu petit à petit. A la suite d'un oncle professeur de droit à Alger en 62 (mais pas pied-noir), de mai 68 lui-même qui a cristallisé les oppositions, alors qu'il était étudiant à Nanterre, etc. etc.
Si le Japon l'a fasciné dans ce sens, je pense que c'est d'une manière plus générale ; c'est toute l'histoire militaire japonaise, toute la mystique guerrière, l'anticommunisme d'Etat du Japon comme le dit Elie, l'extrême-droite japonaise en elle-même (sans doute plus "visible" au Japon, comme le dit Elie, que ne l'était l'inexistante extrême droite de cette époque en France), etc.
Le pire, c'est que d'une certaine manière, c'est du gâchis. Personne ne remet en cause ses connaissances sur le sujet, sa compétence, etc. Des gens capable de parler du droit japonais, il y en a bien peu.