flamenco wrote:L'incompétence de certains enseignants. Il n'est peut-être pas à propos de "balancer" sur le web mais certains enseignants brillent par leur inculture, leur incapacité à enseigner, et surtout leur mauvaise-foi!
Je n'ai pas bien saisi si tu parlais des professeurs du supérieur (sur ce point je serais capable d'être particulièrement virulent) ou du secondaire.
Oui, il y a des mauvais profs, comme il y a des mauvais plombiers ou des mauvais bouchers, et j'imagine en même proportion. Cela dit, n'oublie pas que tu te destines aussi (enfin, j'en étais rester à ça mais tes projets ont peut-être changé...) à l'enseignement.
Il y a des professeurs qui ne font pas leur métier, qui n'assistent pas aux réunions obligatoires (mais comme personne ne peut définir exactement celles qui le sont), qui ne rendent pas leurs notes (d'ailleurs, je suis en retard de 48 heures ce trimestre), qui ne préparent pas leurs cours (j'improvise toujours entre 10 et 90% d'une heure) et ne corrigent pas leurs copies (sur ce point précise, je suis d'une pureté virginale : syndrôme du stylo rouge). Bref, il y a des gens qui ne font pas leur métier comme dans tous les métiers, et qui échappent plus ou moins aux sanctions (mais plutôt moins que plus, en tout cas moins qu'on ne le croit).
Après, il y a le reste : qu'est-ce qu'un bon prof ?
Je crois qu'une partie de mes secondes me haïssent. Mais je le dois : je frappe (moralement), je hurle, je punis, je sanctionne, en un mot je bataille. N'empêche que j'obtiens le silence, que mon cours progresse, que je les vois apprendre des notions et progresser au cours du trimestre, que l'Hermantrude de novembre n'écrit déjà plus comme l'Hermantrude de septembre, que Duchmol s'est calmé, et que je n'ai plus de bruits de chaise.
Suis-je un bon prof ? Si je prends en compte les notes que mes élèves ont eues au bac, oui : mais moi seul sait que le 11/20 à l'oral de mon Hermantrude est une gigantesque victoire (d'elle, d'abord, car elle s'est accrochée, et de moi quand même) ; je suppose que pour ses parents, le 8 de son écrit est une incommensurable défaite. Si je considère le désamour de ma classe de seconde, non. Mais je dois continuer.
Être un prof qui fait son métier, c'est une donnée vagument objective. Être un bon prof, c'est une question de point de vue.
Pour ce qui est de l'inculture, on est toujours l'inculte de quelqu'un. Veille condescendance des profs du secondaire face aux instituteurs (ne l'ai-je jamais pensé ou dit moi-même ?) ; vieille condescendance des profs du supérieurs face aux profs du secondaire. Une des choses qui m'éloignent de l'enseignement supérieur malgré mes passions, c'est la médiocrité commensale des universitaires. Tant de pontes avec qui j'ai mangés, et dont le discours politique (fût-il du même bord que le mien) est de l'ordre du café du commerce. Ce que j'ignore de Marivaux vaut-il ce que je sais des banlieues françaises ?
Enfin bref. Tu as sans doute raison au regard de la situation précise à laquelle tu fais allusion, Flam ; mais vas-y doucement quand tu juges les profs : ce sont des objets de plus en plus fragiles. Avant-hier, j'ai ramassé un collègue à la petite cuillère.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)