Le club des noctambules...

[Anuanua]

oui et... ?

[leo]

ben y a pas que l'alcool pour générer des débiles ! je ne comprends pas comment un être humain peut en arriver là...

[Sisyphe]

À l'heure le chat s'endort et où les chats se réveillent (l'un des deux fait miaou, l'autre fonctionne sous java), Kokoyaya ait fini de regarder le Dr House (alors, alors, c'était quoi la maladie ? Une ostéomyocondrite apico-ulnaire de Widenstrüm, ou un syndrôme de Von Schtrzmipfscht réticulé ?), j'ouvre le club.

Encore une interro à taper et un paquet à achever...

[Anuanua]

Bon bin, puisque c'est ouvert, j'entre! Mercisyphe.

ben y a pas que l'alcool pour générer des débiles !

Évidemment! D'ailleurs il faut déjà l'être un peu pour en abuser. Suffisamment, en tout cas, pour penser que "C'est pas abuser, ça".

"Y a pas que l'alcool", c'est sûr ; mais c'est sûr aussi que l'alcool n'aide pas!!!!!!

Si le diable a inventé un dispositif à dérégler la machine humaine et à promouvoir la stupidité, c'est la DAO (Dynamique de l'Abus et de l'Oppression). En travaillant avec des victimes d'abus, je découvre à chaque semaine un sens plus dramatique à des expressions comme "Tout comme le ciel, l'enfer n'a pas de fond". Cette dynamique est incroyablement répandue. De fait, elle est très contagieuse et les média électroniques contribuent à sa contagion. C'est la source N°1 de confusion dans le monde. Et, cercle vicieux, la confusion est son principal vecteur de contagion.

Je discutais avec une femme victime d'une oppression intense constante durant toute son enfance et son adolescence, en plus de quelques centaines d'abus sexuels, incestes, volées a main nue, à courroie, bâton, poêle à frire, etc... Cette femme, empreinte de bonne volonté et d'un courage édifiant, a des graves difficultés de communication avec ses deux grandes filles ado et avec son conjoint. Bref, ça va pas trop bien dans sa famille. Pour moi, selon ce qu'elle me décrit, il est évident qu'il y a un manque flagrant d'éthique dans cette famille mais si je lui disais les choses ainsi elle ne me comprendrait sûrement pas. Alors je lui ai proposé de faire un jeu.

Je lui ai donné 4 ours en peluche (4 beaux nounours blancs) en lui demandant de supposer que ce sont 4 personnes. On ne désigne pas un nounours comme étant elle, un autre nounours comme étant son conjoint etc. : ce sont 4 nounours anonymes représentant 4 personnes anonymes : ça peut être sa famille ou absolument n'importe qui d'autre. Je lui mentionne qu'il y a une tension entre ces 4 personnes et je lui demande de partir de là. Elle prend un nounours et lui fait proposer aux autres "Si on se faisait venir un souper chinois?". Les autres acquiescent et le même nounours va chercher un menu que les trois autres consultent. Je propose qu'un nounours exprime qu'il préférerait un poulet Bar-B-Q : alors le premier nounours (toujours le même), va chercher un autre menu : celui du resto Bar-B-Q, et l'offre à celui qui désire ça. Puis, les trois autres nounours ayant fait leur choix, le premier nounours reprend les menus et les serre (il va prendre la même chose que les autres), puis téléphone aux deux restos pour faire livrer le tout. Les chinoiseries arrivent en premier : le premier nounours (toujours le même) les met au four pour les garder chaudes en attendant le Bar-B-Q pour que tout le monde mange ensemble. Puis, il met les couverts et, quand le Bar-B-Q arrive, on se met à table et ensuite, toujours le même retirera les couverts…

Je lui demande pourquoi c'est un seul nounours qui a tout fait. "Bin… comment pouvait-il faire autrement?" demande t-elle… Je suggère "Peut que ce nounours (montrant celui qui avait tout fait) pouvait, après qu'on ait consulté les menus, demander à celui-ci (en en désignant un autre) "Téléphone au resto Chinois pour commander"?". Sa réaction immédiate fut "Es-tu malaaaade????? MOI??? Commander à mes filles ou à mon conjoint de faire quelque chose que je puis faire moi-même??? Jamais!". J'attirai à son attention que j'ai suggéré de "demander", pas "commander"… "Pareil!" fut sa réponse. Ai-je à vous dire que cette femme est la servante, la bonne à tout faire dans la famille? J'osai la contredire : "Je ne crois pas que demander et commander soient pareils. Il y a une différence d'esprit ici. Et cette différence est "Chacun pour soi et moi je fais le minimum" ou "On s'entraide, on fait équipe, on rame dans le même sens, un pour tous et tous pour un"". Elle me regarda d'un air hagard : "Je ne comprends pas ce que tu veux dire". "Bin… pense à une équipe de hockey (sport très populaire au Canada) : c'est l'équipe où les joueurs se passent rapidement la rondelle, comprennent ce que l'attaquant veut faire et sont mus d'un même esprit qui gagne. Pense à un orchestre : c'est au moment où tous les musiciens sont mus d'une même interprétation de ce qu'ils jouent, d'une même flamme, au moment où ils agissent "de concert" (c'est le cas de le dire!) qu'ils réussissent les plus belles performances". "Je sais ce que signifie "Esprit d'équipe"" répondit-elle, "mais quel rapport avec ma famille?" Là je l'avoue, je commençais à être ébahi qu'elle ne voit pas encore où je voulais en venir… Je lui demandai "Quelle impression ça te donne de penser qu'il pourrait y avoir un fort esprit d'équipe dans ta famille?" "Danger" répondit-elle. "Danger????" demandai-je… "je ne comprends pas en quoi ça serait dangereux. Tu trouverais dangereux d'avoir une famille unie?" "Tout le monde veut avoir une famille unie!" répondit-elle, mais moi je n'arrive pas à trouver comment dans ma famille." "Forcément", dis-je, "si tu trouves dangereux d'avoir un esprit d'équipe…" "Quel rapport?" demanda t-elle, agacée. "Ne crois-tu pas qu'une famille c'est une équipe?" "Bin non. L'esprit d'équipe, c'est pratique dans le sport ou, comme tu as mentionné, pour des musiciens. Il ne peut pas y avoir d'esprit d'équipe dans une famille!" "Ah?" dis-je, "et qu'est-ce qui arriverait s'il y en avait un?" Elle me regarda ébahie, ne pouvait plus parler, se mit à trembler, puis à pleurer sporadiquement… Il y avait en elle un état de panique.

"Famille"… Pour elle, ce mot référait à ce qu'elle avait vécu avec sa mère. Tant de fois, petite enfant, elle s'est accroché au bras de sa mère qui lui criait à tue-tête ou la battait, parce que ce bras, étant chaud, symbolisait un peu d'amour… Totalement privée d'affection toute son enfance (sauf par quelques abuseurs), elle s'accrochait au bras de son tyran dans l'espoir d'en ressentir un peu. Ce qui avait pour résultat de se faire crier "Dégage!!! Fous-moi la paix. Toi tu vas me laisser tranquille!!!" Elle était tirée par les cheveux (ou par le cou par une main serrée à en faire entrer les longs ongles sous la peau) dans sa chambre où elle recevait une autre volée pour qu'elle finisse par comprendre de cesser de toujours déranger maman. Alors aujourd'hui, simplement penser à de l'entraide dans la famille, dépendre les uns des autres comme dans une équipe… c'est la panique et elle ne sait plus pourquoi. Elle sait seulement qu'à la seule idée de demander quelque chose elle se sent toute étourdie, des douleurs apparaissent dans son corps et elle oublie tout, même ce qu'elle pensait il y a dix secondes et pourquoi elle a mal...

Non : il n'y a pas que l'alcool pour créer des débiles. Mais il est remarquable que, dans les familles dysfonctionnelles, on trouve de l'alcool et que, dans les familles où on trouve de l'alcool, on trouve des dysfonctions… Les Talibans dont parle leo n'ont-il pas tendance à "prouver qu'ils sont des hommes" lors de fêtes nocturnes entre jeunes hommes en étant capables d'ingurgiter un tord-boyaux de plus en plus fort? La mère de cette femme était alcoolique. Cette femme elle-même l'a été pendant environ un an mais ne l'est plus, dégoûtée d'elle-même. Dans son cas, ce n'est pas l'alcool qu'elle a ingurgité qui l'a rendu "domestiquement stupide", mais l'abus et l'oppression qui ont implanté en elle la peur et la honte comme mode de vie. Sa mère et ses abuseurs, par contre, étaient tous alcooliques. Ce qui fait que eux, non seulement ne connaissaient ni la peur ni la honte, mais étaient fiers de leurs agirs

Il y a bien d'autres façons que l'alcool de dérégler la machine humaine. Un peu comme un ordinateur : il y a de nombreuses façons de le rendre défectueux. On peut lui mettre en mémoire des programmes contenant des erreurs ou des virus. On peut dessouder des composants électroniques sur ses cartes. Le survolter. Bloquer son ventilateur pour le faire surchauffer. Etc. etc. etc. Semblablement, il y a de nombreuses façons de dérégler la machine humaine. Et on remarque que la machine rendue défectueuse a tendance à l'alcool.

Et il y a une seule de réparer la machine humaine rendue défectueuse : la traiter en être spirituel, avec respect.

[leo]

viens de voir le dernier volet de "Carlos" le comportement de certains pays me donne envie de vomir

[Anuanua]

C'est quoi "Carlos". Et, étant donné que nous n'avons peut-être pas tous vu ce Carlos (et que, pour certains qui ne vivent pas en Europe, ce n'est peut-être même pas possible), pourrais-tu être un peu plus complet sur ce que tu as vu pour qu'on puisse te comprendre, S.V.P.?

[kokoyaya]

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carlos_%28film,_2010%29
Désolé de ne pas en dire plus, je ne l'ai pas vu.

[Anuanua]

Merci Koko

Ouais... pas très détaillé...

L'acteur principal a un visage sympathique, mais d'est vrai qu'avec à peine un peu de maquillage, il pourrait avoir l'air du tyran classique!

[kokoyaya]

Je pense que si on se renseigne sur la vie du terroriste Carlos, on doit avoir pouvoir avoir des infos supplémentaires.

[Anuanua]

Je parlais plus haut de la DAO (dynamique de l'abus et de l'oppression) interpersonnelle. Ce n'est pas le seul aspect que j'étudie : je porte aussi une attention spéciale dur la DAO internationale, financière, politique...

Selon vous, si vous viviez dans un pays qui possède entre 25% et 45% des ressources mondiales d'or, de diamants et de métaux précieux (le pourcentage n'étant pas le même selon qu'on parle de l'or, des diamants, du tungstène, etc.) et que ce pays n'ait pas une très grande population, quelle serait votre qualité de vie?

Répondez à cette question pour vous-même avant d'aller voir le lien ci-dessous.

Vous avez répondu? Merci. Maintenant, vérifiez votre réponse.

[Maïwenn]

J'ai vu récemment un reportage sur l'exploitation du coltan dans l'est de la RDC, c'était assez effarant...

[Anuanua]

Ta réponse était-elle conforme à ce que tu as vu? (S.V.P. ne donne pas ta réponse pour ne pas influencer les autres qui liront mon post.)

[Maïwenn]

Ta réponse était-elle conforme à ce que tu as vu? (S.V.P. ne donne pas ta réponse pour ne pas influencer les autres qui liront mon post.)

Non, j'avais pensé à un autre pays dans le même coin (je t'envoie un mp pour te dire)

[Sisyphe]

J'ouvre le club avec quelques minutes d'avance. Bouts de restes de paquets de copies du trimestre (les absents, les retardataires tolérés, les recommencés, ...), à finir absolument pour hier puisque le conseil est demain soir. Et vingt-cinq appréciations diplomatiques à trouver. Très diplomatiques. Très très diplomatiques

... La seule question amusante étant : qui va pêter un cable au conseil de classe ? J'ai pris des paris avec le professeur principal. Curieusement, dans le cas des classes posant des problèmes de disciplines, les gens sont plutôt calmes (le conseil tenant plutôt lieu dans ce cas d'appel des morts : "Madame Machin est momentanément absente pour deux mois [= dépression nerveuse] mais elle m'a laissé un mot, je vous en résume l'idée principale [= je ne peux pas lire ce qu'elle a écrit, c'est entre l'insulte et la lettre de suicide]). Mais face à des élèves, même gentils, ne fournissant absolument aucun travail, il y a toujours un collègue qui pête un plomb au conseil ; ça finira bien par être moi. N'empêche qu'une fois, ça a été mon proviseur, pourtant modèle de sang froid méritoire et de dignité républicaine, fonctionnaire loyal jusqu'au martyr et homme d'appréhension froide et scientifique. L'effet cocotte minute, option champignon atomique, devant une promotion de BTS qui allait une fois de plus (de trop ?) pourrir ses statistiques. Le lendemain, il se faisait offrir douze cafés par heures en salle des profs par ses enseignants, accompagnés de petits gateaux faits maison et de mots doux et gentils, même de la part du syndicaliste le plus revêche. Le surlendemain, il demandait sa mutation.

Demain, dernier jour : mais je m'impose huit heures de cours pour boucler les programmes d'examen, plus deux heures de conseil. Dix heures de travail, douze sur mon lieu de travail. Et je suis bien parti pour me coucher à quatre heures du matin.

*

Et personne sur le chat, à part FKS honorablement fantomatique. Miaou...

[Sisyphe]

Fini, remiaou et à demain six heures trente