L’homme qui ne descendait pas d’Adam
L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Titre tres alléchant que celui de cet article paru dans le Monde.
Il détaille la surprenante découvert phylogénétique de l'ADN d'un certain Albert Perry décédé il y a quelques années, descendant d'esclaves déportés d’Afrique de l'ouest. Apres analyse de son chromosome Y, il semblerait qu'il ne ressemble en rien à la cartographie génétique connue de l' "Adam Génétique" commun à tout homme sur Terre et remontant à environ 140.000 ans. Celui d'Albert Perry remonterait, lui, à 340.000 ans
Un casse tête de plus pour les scientifiques-historiens-paleo-anthropo-ethnologues? que non! ils retombent toujours sur leurs pattes.
http://passeurdesciences.blog.lemonde.f ... r=RSS-3208
Il détaille la surprenante découvert phylogénétique de l'ADN d'un certain Albert Perry décédé il y a quelques années, descendant d'esclaves déportés d’Afrique de l'ouest. Apres analyse de son chromosome Y, il semblerait qu'il ne ressemble en rien à la cartographie génétique connue de l' "Adam Génétique" commun à tout homme sur Terre et remontant à environ 140.000 ans. Celui d'Albert Perry remonterait, lui, à 340.000 ans
Un casse tête de plus pour les scientifiques-historiens-paleo-anthropo-ethnologues? que non! ils retombent toujours sur leurs pattes.
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Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
C'est intéressant je trouve mais... fais-je erreur en décelant de l'ironie dans ta conclusion ?
Chaque jour ou presque des découvertes imposent de revoir des dates ou d'adapter des théories.
La physique quantique est en train de progresser à vue d'oeil, de paire avec les nanotechno. D'ici une dizaine d'années il sera amusant de réécouter des discours d'aujourd'hui. Tout comme aujourd'hui il est intéressant de réécouter H. Reeves et d'autres (notamment M. Thuillier à propos des biologistes), converser dans Apostrophes en 1981... https://www.youtube.com/watch?v=IfC-tsgt72g
Chaque jour ou presque des découvertes imposent de revoir des dates ou d'adapter des théories.
La physique quantique est en train de progresser à vue d'oeil, de paire avec les nanotechno. D'ici une dizaine d'années il sera amusant de réécouter des discours d'aujourd'hui. Tout comme aujourd'hui il est intéressant de réécouter H. Reeves et d'autres (notamment M. Thuillier à propos des biologistes), converser dans Apostrophes en 1981... https://www.youtube.com/watch?v=IfC-tsgt72g
Les courses hippiques, lorsqu'elles s'y frottent.
Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Il y a bien de l'ironie dans ma conclusion. De l'ironie non pas envers ces disciplines qui sont pour moi une source d’intérêt autant que de savoir incommensurable, mais de l'ironie pour certain qui les pratiquent. Souvent de "l'ancienne école" (j'en connais), ils ont souvent du mal à admettre qu'ils ont eu tord et qu'il faut parfois, comme tu le soulignes, revoir les dates et/ou les théories.
C'est justement ce que j’apprécie dans ce genre d'article, le preuve de la nécessite de ne rien prendre pour acquit.
C'est justement ce que j’apprécie dans ce genre d'article, le preuve de la nécessite de ne rien prendre pour acquit.
Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Je comprends beaucoup mieux
Merci
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Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Toute science est en attente de sa propre réfutation, c'en est sans doute même sa propre définition.
Ce qui me gêne (sans jeu de mot) un peu, c'est le ton de l'article... "Oh mon Dieu un scoop ! On a trouvé un individu qui contredit le modèle (mono)phylétique"... Ca fait dix ans que je vois passer des numéros spéciaux dans les revues de vulgarisation sur la remise en cause de "l'out of Africa", sur le "bleeching" génétique, sur l'affaiblissement des frontières spécielles entre hominiens primitifs, à commencer par la coupure "Sapientes / néanderthaliens"...
Sur le fond, je n'ai pas les moyens d'une critique. Tant mieux si la science avance. Mais - et j'en avais discuté ici même - pour avoir souvent lu, parmi la vulgarisation scientifique et en particulier celle en ligne, dans le seul domaine où je m'estime compétent pour discuter, à savoir la linguistique, des énormités (au mieux des théories vieilles de 30 ans déjà contredites présentées comme des "scoops", au pires des approximations confinant à l'erreur, ou une foi aveugle dans des démarche pseudo-scientifiques), je me méfie fondamentalement de ce genre d'article.
Ce qui me gêne (sans jeu de mot) un peu, c'est le ton de l'article... "Oh mon Dieu un scoop ! On a trouvé un individu qui contredit le modèle (mono)phylétique"... Ca fait dix ans que je vois passer des numéros spéciaux dans les revues de vulgarisation sur la remise en cause de "l'out of Africa", sur le "bleeching" génétique, sur l'affaiblissement des frontières spécielles entre hominiens primitifs, à commencer par la coupure "Sapientes / néanderthaliens"...
Sur le fond, je n'ai pas les moyens d'une critique. Tant mieux si la science avance. Mais - et j'en avais discuté ici même - pour avoir souvent lu, parmi la vulgarisation scientifique et en particulier celle en ligne, dans le seul domaine où je m'estime compétent pour discuter, à savoir la linguistique, des énormités (au mieux des théories vieilles de 30 ans déjà contredites présentées comme des "scoops", au pires des approximations confinant à l'erreur, ou une foi aveugle dans des démarche pseudo-scientifiques), je me méfie fondamentalement de ce genre d'article.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Tu veux dire que la vulgarisation, par essence, dénature et induit en erreur le lecteur? voire même lui sort de grosses âneries?
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Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Je ne pense pas. La vulgarisation faite par des gens compétents, ce n'est pas plus dangereux que du chocolat sans graisses animales. Les journalistes scientifiques sont plus journalistes que scientifiques, et les rédactions ne prennent pas toujours les plus heureuses décisions rédactionnelles. Le besoin de vendre fait le reste, car une bonne histoire sera toujours mieux qu'une vérité chiante.Chocolat wrote:Tu veux dire que la vulgarisation, par essence, dénature et induit en erreur le lecteur? voire même lui sort de grosses âneries?
Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Perso je préfère une teneur très très modérée en édulcorant.
Un scientifique qui parle de son domaine m'intéressera tjrs, du moment qu'il rend le discours un poil audible.
Un scientifique qui parle de son domaine m'intéressera tjrs, du moment qu'il rend le discours un poil audible.
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Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Pareil! J'aime bien ne rien comprendre à un article ou à une émission scientifique, ça titille ma curiosité et l'envie d'en savoir plus. (exemple: Albert Einstein et le mystère de l'horloge)
Certains journalistes scientifiques sont tres habiles pour, justement, rendre accessible un savoir qui ne l'est pas pour le commun des mortels (j'ai déjà essayé d'expliquer à mes collègues de l'usine le concept du Chat de Schrödinger... un grand moment de solitude pour moi ). D'autres le sont beaucoup moins voire pas du tout. Dans le cas de cet article, Sisyphe, je ne sais pas du tout si l'auteur est un bon ou un mauvais, connait-il son sujet ou pas, un stagiaire peut être?... cela expliquerai le ton de l'article.
Cela dit on en revient aux mandarins qui musellent le savoir. Cela fait dix ans que tu lis déjà ce genre de trouvailles et pourtant il est pressentait ici comme un scoop. Comment l'expliquer, si ce n'est que, peut être, les grands pontes se sont enfin réveiller.
Certains journalistes scientifiques sont tres habiles pour, justement, rendre accessible un savoir qui ne l'est pas pour le commun des mortels (j'ai déjà essayé d'expliquer à mes collègues de l'usine le concept du Chat de Schrödinger... un grand moment de solitude pour moi ). D'autres le sont beaucoup moins voire pas du tout. Dans le cas de cet article, Sisyphe, je ne sais pas du tout si l'auteur est un bon ou un mauvais, connait-il son sujet ou pas, un stagiaire peut être?... cela expliquerai le ton de l'article.
Cela dit on en revient aux mandarins qui musellent le savoir. Cela fait dix ans que tu lis déjà ce genre de trouvailles et pourtant il est pressentait ici comme un scoop. Comment l'expliquer, si ce n'est que, peut être, les grands pontes se sont enfin réveiller.
Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Moi c'est plutôt "ne pas tout comprendre". Si c'est "rien", alors je me suis trompé de chaîne (ou de langue :p).
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Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Avec une communauté de pensée qui me ferait croire à la télépathie, au corps astral et à la métempsyc(h)ose si je n'étais pas un fichu rationnaliste, Elie a parfaitement exprimé jusque dans les détails ma position.ElieDeLeuze wrote:Je ne pense pas. La vulgarisation faite par des gens compétents, ce n'est pas plus dangereux que du chocolat sans graisses animales. Les journalistes scientifiques sont plus journalistes que scientifiques, et les rédactions ne prennent pas toujours les plus heureuses décisions rédactionnelles. Le besoin de vendre fait le reste, car une bonne histoire sera toujours mieux qu'une vérité chiante.Chocolat wrote:Tu veux dire que la vulgarisation, par essence, dénature et induit en erreur le lecteur? voire même lui sort de grosses âneries?
J'avais eu l'occasion, il y a quelques temps, de m'énerver contre un article écrit par un docteur en biologie dans un canard en ligne à propos de théories linguistiques qu'il présentait comme "révolutionnaires", alors qu'elles ont quarante ans, qu'elles sont très discutées et qu'en plus, il n'y avait rien compris. Admettrait-on que moi, un linguiste diplômé, je m'aventure à parler de biologie moléculaire ? Ce n'est pas de la vulgarisation, c'est de l'incompétence, tout simplement.
Malheureusement, internet a singulièrement brouillé la notion de "présomption de compétence". Je fais encore confiance aux grands mensuels de vulgarisation scientifique au moins pour les sciences dures : ils ont de bons consultants. C'est toujours plus vaseux quand ils s'attaquent au sciences de l'homme : même dans de bonnes revues, j'ai vu des choses disons approximatives (mais moins que ce que j'ai vu en ligne) en matière de linguistique.
Quand Hagège ou Henriette Walter font de la vulgarisation linguistique, c'est passionnant, compréhensible, tenu et cela suscite des vocations. C'est très noble (quoi que je pense par ailleurs du premier...). Mais ces deux-là ont aussi une vraie carrière et des décennies au contact de leur sujet. C'est là la différence.
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Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
Au phénomène plus sensibles nous sommes lorsque cela touche à notre propre domaine de compétences, n'est-ce pas ?
En fait, je me demande si nombreux sont ceux qui peuvent déceler un excès de vulgarisation dans des domaines qu'ils n'ont que peu approchés.
Lorsqu'un autoproclamé geek en nouvelles techno (c'est la grande mode des "minutes geek", "culture geek", et j'en passe) fait son exposé rempli d'approximations, j'en pouffe ou en tousse mais, si c'est un sous-titré expert en finances internationales qui cause dans son jargon, je n'ai aucun moyen de savoir à quel niveau ça se situe (pâquerettes ou tournesol ? Dat is de vraag)
En fait, je me demande si nombreux sont ceux qui peuvent déceler un excès de vulgarisation dans des domaines qu'ils n'ont que peu approchés.
Lorsqu'un autoproclamé geek en nouvelles techno (c'est la grande mode des "minutes geek", "culture geek", et j'en passe) fait son exposé rempli d'approximations, j'en pouffe ou en tousse mais, si c'est un sous-titré expert en finances internationales qui cause dans son jargon, je n'ai aucun moyen de savoir à quel niveau ça se situe (pâquerettes ou tournesol ? Dat is de vraag)
Last edited by Latinus on 12 Sep 2013 16:57, edited 1 time in total.
Reason: un mot oublié dans le clavier
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Re: L’homme qui ne descendait pas d’Adam
La vulgarisation est ce qu'il y a de plus dur. Car il faut aller à l'essentiel, sans trop jargonner, et sans trop simplifier sinon oui on dénature voir on raconte des trucs complètement faux.Chocolat wrote:Tu veux dire que la vulgarisation, par essence, dénature et induit en erreur le lecteur? voire même lui sort de grosses âneries?
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo