Le francais, langue en déclin?

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kokoyaya
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Post by kokoyaya »

beelemache wrote:je crois que si tu étais chanteur et que tu devais te présenter à l'eurovision en sachant que tu as 3 fois plus de chance de gagner si ta chanson est en anglais, tu aurais fait la meme chose... :-?
Euh, la langue n'a strictement aucun rapport avec la victoire ou non.
A titre d'indication, amuse-toi à regarder l'alternance des maisons de disques qui "produisent" les vainqueurs, c'est troublant...
Ensuite, effectivement, c'est sûr que si 22 chansons sur 24 sont en anglais, il y a plus de chance pour qu'une chanson en anglais sorte première (je pense que ça fonctionne plutôt dans ce sens).
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beelemache
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Post by beelemache »

heu, je crois que tu as un peu raison...
En fait ce sont les chansons que présentent la France qui ne sont pas très aimé. Style slow...
Il faudrait donc que le style de chansons francaises change
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Enzo
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Post by Enzo »

A l'Eurovision 2003, l'Angleterre n'a eu aucun point, la Turquie a gagné en chantant à moitié en turc et en anglais, et la Belgique est arrivée 2e avec une chanson en langue imaginaire (Sanomi de Urban Trad, chanson d'ailleurs fort jolie).
Pour l'Eurovision 2002, le seul pays qui a classé la France en tête (l'un des seuls pays présentant une chanson dans sa langue officielle) était... l'Angleterre !
En 1998, l'Allemagne avait présenté une chanson (en allemand), laquelle est arrivé en très bonne position et même en tête dans plusieurs pays d'Europe.
Alors l'anglais est loin d'être le seul ingrédient du succès. Mais l'Eurovision n'est peutêtre pas le meilleur exemple. N'avez-vous pas remarqué que les votes sont souvent influencé par des motifs nationalistes ? On ne peut pas voter pour son propre pays, mais on va boycotter l'ennemi héréditaire ou bien soutenir à fond le pays ami. Un exemple, l'Angleterre est en principe très mal classé par la France...
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Pierre
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Post by Pierre »

Sanomi

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:jap:
π R
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beelemache
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Post by beelemache »

Enzo wrote: N'avez-vous pas remarqué que les votes sont souvent influencé par des motifs nationalistes ? On ne peut pas voter pour son propre pays, mais on va boycotter l'ennemi héréditaire ou bien soutenir à fond le pays ami. Un exemple, l'Angleterre est en principe très mal classé par la France...

Alors là tout à fait raison...
Quand Monaco est le seul a donner le max de points à la france. Quand la Finlande et la Norvège donnent tous leurs points à la Suède. Quand le portugal donne un max a l'espagne, quand l'UK met l'Irlande en 1ere position........ On est en droit de se poser des questions!

Merci Pierre pour les paroles! Quelqu'un pourrait traduire? ;)
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Nevada Jim
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Re: Le francais, langue en déclin?

Post by Nevada Jim »

beelemache wrote:Pensez vous que l'apprentissage du francais est en déclin? Que pensez vous des mesures du gouvernement pour relancer l'importance du francais dans le monde?
Ce n'est pas tant l'apprentissage qui soit en déclin, mais plutôt la rigueur et la volonté politique de le faire qui soit défaillante.

Un exemple simple, combien de fois ai-je été surpris par de nombreuses affiches de films anglo-saxons (américains plus spécifiquement) dont les titres mêmes ne sont plus traduits en français et dont pourtant les affiches envahissent l'espace visuel des villes françaises.

L'eurovision ou la présence du français aux jeux olympiques (évènements spectaculaires s'il en est et très médiatisés de surcroit) ne doivent pas cacher ou éluder le recul de plus en plus prononcé de l'usage du français dans le quotidien même des locuteurs concernés par cette langue (les français eux-mêmes).

L'utilastion d'outils et d'instruments de loisirs tels que l'Internet ou les jeux vidéos attestent du manque de volonté politique de "franciser" ces médias. lorsque l'on demande à des équipes de traduire par exemple un jeu vidéo anglo-saxon (pour ainsi dire une bonne majorité d'entre eux) je constate qu'il n'y a aucun interventionisme de la part de l'état dans ce domaine. Libre aux traducteurs de faire ce que bon leurs semble quand aux choix de traductions vers le français. Rien ne les contraint, encourage ou incite à proposer une traduction fidèle au français (ce qui represente je vous l'assure une certaine dose de recherche et de créativité non incluse dans les contrats de traductions bien entendu). On se retrouve très facilement avec des produits certes traduits en français mais (par facilité et manque d'encouragements politiques) avec très régulièrement des approximations qui tendent dans la plupart des cas à de l'anglicisme (puisqu'il s'agit très souvent de cela) éhonté.

Ainsi les consommateurs "français" insidueusement "s'acclimattent" au fait de l'anglicisme sans y prendre garde. Le pas entre l'anglicisme récurent et parler anglais carrément est vite franchi. Aucune présence de l'état à ce niveau.

Faut-il le regretter c'est une autre question, la réalité est que dans ces domaines précités, le français est en recul. Incidemment par manque de volonté politique claire et établie. La loi Toubon fut une chose, il me semble qu'elle soit aujourd'hui aisément contournée et enterrée sur de nombreux points. Au lieu de 'trop facilement" brocarder les québéquois sur leur acharnement à préserver le français, les français (en tout cas ceux concernés par le sujet) devraient se poser la question si aujourd'hui il ne faudrait pas suivre le même procédé. Cela aurait encore plus d'impact si la chose était organisée à partir du pays "mère" de cette langue que bien des locuteurs étrangers (il en reste) trouvent très "chic" de parler. Il me semble que cet atout n'est pas pris en compte par les divers responsables du "déclin" de l'usage du français. Le plus grâve n'étant pas de bien le parler en étant américain ou chinois, le plus grâve étant que la majorité des français ne savent plus le faire.

A qui s'adresse la langue française et dans quelles conditions aujourd'hui serait une question plus perspicace me semble-t-il...
Nevada Jim
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Sisyphe
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Re: Le francais, langue en déclin?

Post by Sisyphe »

Nevada Jim wrote:
beelemache wrote:Pensez vous que l'apprentissage du francais est en déclin? Que pensez vous des mesures du gouvernement pour relancer l'importance du francais dans le monde?
Ce n'est pas tant l'apprentissage qui soit en déclin, mais plutôt la rigueur et la volonté politique de le faire qui soit défaillante.

Un exemple simple, combien de fois ai-je été surpris par de nombreuses affiches de films anglo-saxons (américains plus spécifiquement) dont les titres mêmes ne sont plus traduits en français et dont pourtant les affiches envahissent l'espace visuel des villes françaises.
:-o Entièrement d'acccord ! Je m'étais d'ailleurs déjà énervé à ce sujet ici : viewtopic.php?t=3861&postdays=0&postord ... ie&start=0

Situation d'autant plus rageante que, comme il est dit dans l'autre topic, ces films sortent souvent avec une traduction au Québec où la loi l'impose. Donc ce n'est pas même pas par souci d'économie de bout de chandelle (en l'occurence de traducteur) pour les maisons de production.

Ce qui est d'autant plus agaçant, c'est qu'il ne s'agit pas forcément de "blockbusters" (Oups :-? anglicisme... "Petits garçons en bloc" ? Enfin, méga-prods hollywoodiennes, quoi), mais aussi de films semi-intellos.

Et ce qui achève de m'achever, c'est que lorsque j'évoque cette question à certains de mes camarades, je me fais automatiquement renvoyer dans les cordes le double argument du purisme (c'est mieux de conserver le titre originel) et du "mais tu fais du nationalisme, là ! et la langue doit être vivante etc". :evil: Qu'on ne m'attaque pas sur le purisme, je n'ai jamais hésité à faire six stations de métro de plus pour voir un film en VO ! Et cela n'a rien à voir avec la question de la langue. "The tailor of Panama" (sept lettres à changer en tout ! Dur !) n'apporte rien du tout à notre langue, non plus que "Traffic" avec deux F (alors qu'il n'y en a qu'un en français).

Le pire, c'est que cette tendance est récente, mettons dix ans, et qu'il ne s'agit pas d'un fait "naturel", mais bien d'une évolution dans le mauvais sens. À l'âge de huit ans, j'ai vu La guerre des étoiles premier épisode (c'est à dire le troisième, tout est compliqué avec G. Lucas :D ) en me mettant du cornet à la pistache plein la figure. Et personne en ce temps-là n'aurait songé à aller voir Star wars. Personne n'imaginerait que l'on conservât le titre étranger d'un livre traduit en Français. Vous lisez souvent Cien annos de soledad ? The merry wives of Windsor ? Οιδιπους τυραννος ? Et je ne sais même pas comment l'on dit Crime et châtiment en russe Svernoux, youhou..., a little dormouse is needed !.

Cette évolution a été d'autant plus pernicieuse qu'elle a été progressive : au début, c'était les petits titres (sous le falacieux prétexte que "tout le monde pouvait comprendre") : Star wars, toys story (tout gamin de moyenne section de maternelle sait évidemment que toy veut dire jouet :evil: ).

Et l'on se retrouve aujourd'hui avec The eternal sunshine of a spotless mind. Imprononçable pour qui n'est pas anglophone, incompréhensible pour beaucoup (comme ça, spotless, je l'aurais traduit par "sans lumière" - oups, "sans tache", OK j'ai appris un mot d'anglais :roll: ), et sans signification pour personne, puisque j'apprends dans un magazine cinéphilique que c'est un vers très connu d'un poète très connu, mais anglais.
Faut-il le regretter c'est une autre question, la réalité est que dans ces domaines précités, le français est en recul. Incidemment par manque de volonté politique claire et établie. La loi Toubon fut une chose, il me semble qu'elle soit aujourd'hui aisément contournée et enterrée sur de nombreux points. Au lieu de 'trop facilement" brocarder les québéquois sur leur acharnement à préserver le français, les français (en tout cas ceux concernés par le sujet) devraient se poser la question si aujourd'hui il ne faudrait pas suivre le même procédé. Cela aurait encore plus d'impact si la chose était organisée à partir du pays "mère" de cette langue que bien des locuteurs étrangers (il en reste) trouvent très "chic" de parler. Il me semble que cet atout n'est pas pris en compte par les divers responsables du "déclin" de l'usage du français. Le plus grâve n'étant pas de bien le parler en étant américain ou chinois, le plus grâve étant que la majorité des français ne savent plus le faire.
On présente souvent l'histoire de la langue française comme celle d'une longue obsession de la normalisation et de la centralité à la française : le méchant francien tueur des patois, et le fameux édit de Villers-Cotterets (qui, comme beaucoup de symboles historiques, ne représente pas grand-chose : l'édit en question comporte des dizaines d'articles, dont un seul sur la question du français, et les autres parlent des impôts sur les élevages de boeufs ou autre). En fait, la langue n'a jamais été réellement du côté du pouvoir étatique, mais bien des contre-pouvoirs. Elle a été celle des salons au XVIIe, celle des philosophes au XVIIIe. Celle des positivistes (tel Littré) au XIXe. La seule véritable période où l'Etat a eu un pouvoir sur la langue, ce fut la Révolution. Elle nous a amené de considérables changements orthographiques (chose amusante : allez au Musée Carnavelet, vous y trouverez deux versions de la déclaration des droits de l'Homme. L'une de 91, écrite en "françois" et au nom de la "loy", l'autre de 92 écrite en "français" au nom de la "loi"). Mais l'on a manqué une occasion historique de rationalisation de l'orthographe...

Tout cela pour dire que je ne crois pas beaucoup à l'intervention de l'Etat dans ce domaine. Depuis un siècle, les lois se sont mutlipliées, les organismes aussi, et toujours à contre-temps ; on peut se moquer parfois des tentatives de francisation des Québécois, mais celles des organismes hexagonaux sont souvent pires (vous vous souvenez de "resuscée" pour "remake" ? :( ). Et puis une loi n'est rien sans son application, et sauf à imaginer des inspecteurs de la brigade morphosyntaxique, cela n'y fera pas grand-chose. Il y a plus de dix ans que la loi Evin sur le tabac est entrée en application, et je commence seulement maintenant à voir les restaurants s'équiper en conséquence. C'est parce que les clients sont demandeurs aujourd'hui que les restaurateurs séparent fumeurs et non-fumeurs, pas parce que la loi les y oblige. Au mieux la loi a accompagné un mouvement psychologique (combattre le tagabisme passif), mais par elle-même elle n'a rien fait.

La question est culturelle. L'anglais fait chic, l'anglais fait libéral donc l'anglais fait moderne ( :-? oups, une opinion politique, j'ai rien dit). Il y a quelques années une société agroalimentaire avait lancé une merde mangeable, dont la pub disait "aujourd'hui, il y a un nouveau snack". Phrase stupide, parce que "snack" en français n'existe que dans le sens de "snackbar" (qui ont d'ailleurs un peu disparu, me semble ?), et non dans celui "d'en-cas". Heureusement, le produit a fait un flop et l'on en a plus entendu parler. Cela fait des dizaines d'années que nous avons tous des saloperies en portion individuelle dans nos frigos et garde-manger (moi le premier), les publicitaires les appellent en-cas, ou barre céréalière ou autre ; en tout cas "snack" n'était pas nécessaire, et n'est pas réapparu depuis lors. Ce n'était pas un emprunt fait naturellement (ce qui est dans l'ordre de toute langue), c'était bel et bien l'imposition d'un nouveau mot, par pur désir de se "positionner" en terme de marketing.

Mais au moins l'Etat pourrait-il donner l'exemple. Et sur ce point, je rejoins totalement Nevada : nous sommes dans une mauvaise passe. Tous ceux qui font des études ici (et nous sommes quelques-uns) savent que s'accomplit en ce moment une réforme universitaire, dite LMD ou 3-5-8. On en pense ce que l'on en veut, y compris beaucoup de mal. Mais un point devrait étonner, choquer, ulcérer, faire hurler tout le monde, y compris ceux qui ne sont pas concernés par les questions de politique universitaire - et pourtant nul, je dis bien nul ne réagit, en tout cas sur point-là : la réforme met en place trois diplômes et supprime les autres, à savoir la licence, le master et le doctorat. Cherchez l'erreur...

:evil: Master, oui. Très officiellement, l'Etat vient de faire entrer un anglicisme dans un domaine qui touche directement à son autorité. Le fait prouve du reste que le LMD correspond en fait (mêmes certains de ses sectateurs l'admettent) à l'adoption du système anglo-saxon : BA, Master, PhD. Soit, la chose a peut-être du bon :c-com-ca: . Mais "master" est une forfaiture. "to be a master" signifie être maître ; donc en bon français universitaire, le diplôme aurait dû s'appler maîtrise. Ou en passant par le latin, magistère. Les deux titres étaient possibles, et le second même était libre (et commençait d'ailleurs d'être utilisé par certaines facs, notamment parisiennes).

:-o Pire, dans la première version de la loi, le mot était orthographié "mastère" - et dans certaines circulaires (preuve de la haute cohérence de notre administration) : mastaire. Tentative, à tout le moins, d'adaptation. Or - tenez-vous bien - dès le nouveau ministre arrivé, il y eut un décret-loi ( :-? c'est compliqué un décret-loi, ça réclame le travail de plusieurs juristes et le passage en conseil des ministres, sans oublier la signature du chef), qui après les vingts lignes règlementaires de "vu la loi du 12 novembre 46", et autre "attendu que" et "après avis du Conseil d'Etat" avait pour article unique : "dans la loi précédente, le mot "mastère" est partout remplacé par "master"....

La seule explication donnée fut qu'il fallait améliorer la lisibilité internationale du diplôme : dans ce cas appelons la licence BA et le doctorat PhD, et même le bac A level, ça ira plus vite !! :evil: . Non seulement c'est idiot, mais c'est grave : "améliorer la lisibilité" signifie "être compris en anglais" ; peut lui importait que "Bachelor of art" ou "Philosophy doctorate" fussent parfaitement incompréhensibles à un français, ou même à un allemand (rhââ combien de fois ai-je entendu dans les feuilletons américains des héros détenteurs d'un "doctorat de philosophie" !).

On va me dire que nous sommes en train de hors-sujéter, et de dévier de la place du français dans le monde à l'éternelle question des anglicismes où nos esprits difficultueux aiment à se chamailler (je sens qu'un linguiste bretonnant que j'aime beaucoup par ailleurs et qui le sait va venir me dire que le français doit être une langue vivante et que le purisme ne mène à rien etc. ;) ).

Et je réponds que nous sommes au coeur de la question : Nevada a parfaitement raison. Il ne s'agit pas de savoir si balladeur est préférable à walkman, ou spam à pourriel. Il s'agit de se rendre compte que sans être franchement "en déclin", le français est internationalement menacé, parce qu'il est entendu jusque par ses locuteurs naturels, et par des institutions aussi symboliques que l'Université (j'ai parlé du master, mais je pourrais parler des conférences remplacées par des symposiums quand ce ne sont pas des contests, ou les études de "genres", gender) qu'il est "pas moderne" d'une part, et que la présence de l'anglais doit être considérée comme une évidence. Les déclarations récentes de notre très anonyme ministre de l'éducation (l'anglais comme faisant partie des "savoirs fondamentaux" - comme si un plombier, un comptable de PME, un pompier ou un masseur diplômé avaient besoin de savoir parler anglais plutôt qu'allemand ou chinois - alors que les maths, tout le monde en a besoin) va hélas dans le même sens.
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ozmalight
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Post by ozmalight »

Nous sommes tous des barbares de la langue francaise.
Amiga mia, no se que décir ni que hacer para verte féliz.
Hakan
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Post by Hakan »

Enzo wrote:A l'Eurovision 2003, l'Angleterre n'a eu aucun point, la Turquie a gagné en chantant à moitié en turc et en anglais, et la Belgique est arrivée 2e avec une chanson en langue imaginaire (Sanomi de Urban Trad, chanson d'ailleurs fort jolie).
Pour l'Eurovision 2002, le seul pays qui a classé la France en tête (l'un des seuls pays présentant une chanson dans sa langue officielle) était... l'Angleterre !
En 1998, l'Allemagne avait présenté une chanson (en allemand), laquelle est arrivé en très bonne position et même en tête dans plusieurs pays d'Europe.
Alors l'anglais est loin d'être le seul ingrédient du succès. Mais l'Eurovision n'est peutêtre pas le meilleur exemple. N'avez-vous pas remarqué que les votes sont souvent influencé par des motifs nationalistes ? On ne peut pas voter pour son propre pays, mais on va boycotter l'ennemi héréditaire ou bien soutenir à fond le pays ami. Un exemple, l'Angleterre est en principe très mal classé par la France...
entièrement d'accord avec toi, j'ai visionné en partie le dernier eurovision...ben c'est un scandale, entre la soupe en anglais qu'on nous sert (en général) et les votes politiques ! je suis dégoûté, c'est devenu du n'importe quoi ! :evil:
czort
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Post by czort »

Sisyphe wrote:La question est culturelle. L'anglais fait chic, l'anglais fait libéral donc l'anglais fait moderne ( :-? oups, une opinion politique, j'ai rien dit).

Il ne s'agit pas de savoir si balladeur est préférable à walkman, ou spam à pourriel. Il s'agit de se rendre compte que sans être franchement "en déclin", le français est internationalement menacé
Ouh, ça fait peur tt cela :-?
Alors : pour moi l'anglais n'est pas chic, c'est une langue agréable a parler et a écouter ( je sais c'est pas une langue bien vue en France ;) ) no comment.

Après quant a s'alarmer pour dire : oh la la le français est internationalement menacé il va disparaitre etc.......il faut quand meme savoir que le français justement fait chic et ce depuis un petit bout de temps. Il est de plus en plus appris et apprecié.

Sisyphe je te conseille de discuter avec des gens dont ce n'est pas la langue maternelle pour t'en rendre compte vraiment. Meme si d'un point de vue "interne" tu as peur pour ta langue.......euh vois des avis exterieurs pour voir que tu t'inquites un peu pour rien.
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beelemache
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Post by beelemache »

czort wrote: Sisyphe je te conseille de discuter avec des gens dont ce n'est pas la langue maternelle pour t'en rendre compte vraiment. Meme si d'un point de vue "interne" tu as peur pour ta langue.......euh vois des avis exterieurs pour voir que tu t'inquites un peu pour rien.
Effectivement comme je vous l'ai dit plus haut le francais a une excellente image à l'étranger. Le francais et les francais! C'est le peuple de la culture, de la liberté, de la medecine, de la beauté et de la romance.

La langue est loin d'être en déclin, mais elle ne s'imposera jamais au niveau international. Le chinois a plus de chance pour cela.
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

beelemache wrote:
czort wrote: Sisyphe je te conseille de discuter avec des gens dont ce n'est pas la langue maternelle pour t'en rendre compte vraiment. Meme si d'un point de vue "interne" tu as peur pour ta langue.......euh vois des avis exterieurs pour voir que tu t'inquites un peu pour rien.
Effectivement comme je vous l'ai dit plus haut le francais a une excellente image à l'étranger. Le francais et les francais! C'est le peuple de la culture, de la liberté, de la medecine, de la beauté et de la romance.

La langue est loin d'être en déclin, mais elle ne s'imposera jamais au niveau international. Le chinois a plus de chance pour cela.
Que le français soit menacé dans son existence, non, je ne le pense pas, évidemment. Le français n'est ni l'irlandais ni le breton ni je ne sais quelle langue mélanésienne.

Pour ce qui est de "l'interne", je dis seulement que nous sommes dans une mauvaise passe (parce que quand même "master", c'est quand même le premier anglicisme imposé par l'Etat en France - habituellement, c'était plutôt l'inverse).

Je redis ici ce que j'ai dit plus haut (... il est vrai que ce post commence à dater) : le français se défend bien comme langue de culture, c'est vrai, mais la culture, ça intéresse qui aujourd'hui ?

Je me souviens d'un ministre de l'éducation particulièrement maladroit et méprisant (en un mot : Claude Allègre) qui avait été interpelé sur le fait que HEC faisait désormais ces cours "internationaux" en anglais, et il avait répondu avec son amabilité habituelle "si on les faisait en français, on n'aurait que des Roumains" (après quoi il s'est fait allumer par un autre député, président des amitié franco-roumaines, mais passons). Et je suis même pas sûr que cela soit encore vrai (je vois de plus en plus d'étudiants roumains non-francophones, la chose aurait été absolument impensable il y a dix ans).

La différence entre ton diagnostic et le mien, Beelemache, n'est qu'une question de point de vue :
La langue est loin d'être en déclin, mais elle ne s'imposera jamais au niveau international.
Le problème c'est qu'elle le fut, et je parle pas du 18e siècle ou même du traité de Versailles, non. Et elle l'est de moins en moins. Donc, au sens propre du terme, c'est un déclin.

Il y a les Etats à tradition francophone : Roumanie, Liban, Egypte... On en a vite fait le tour (Syrie peut-être ? Serbie un peu ? Russie ?), et j'ai l'impression que le français y recule franchement (peut-être notre politique arabe nous y protégera un temps, mais pour répondre à CNN, il faut parler anglais). Mais sur ce point je n'ai pas de donné chiffré.
Et puis il y a les autres. Et là, qu'est-ce que nous pouvons espérer ?

Si vous saviez le nombre de fois que j'ai entendu (ou lu) dans les arcanes universitaires des potentats (ou se croyant tels) de l'Université ou de l'éduc-nat se plaindre de l'attrait chaque année amoindri des universités et écoles françaises ! "Si ça continue on aura plus que des maliens", nous disait l'un d'eux, avec autant d'élégance que le susnommé ministre.

Alors bien sûr, Voltaire, le champagne et le petites femmes de Paris...
Mel
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Re: Le francais, langue en déclin?

Post by Mel »

beelemache wrote: Pensez vous que l'apprentissage du francais est en déclin?
Que pensez vous des mesures du gouvernement pour relancer l'importance du francais dans le monde?.

:hello:
Bonjour, j'aimerais ajouté le point de vue d'une québécoise. J'habite a Montreal (excuser le manque d'accents) et ici, nous avons une loi tres stricte qui protege le francais.

Tous les enfants d'imigrants doivent absoluement (pardonner les fautes d'orthographes) aller a l'ecole en francais.

Les affichages publicitaires doivent etre en francais ou le francais doit etre deux fois la taille de la seconde langue.

J'ai choisi d'envoyer mes enfants a l'ecole francaise car c'est une langue plus riche et plus difficile a apprendre que l'anglais.

Le francais est une langue beaucoup plus poetique que l'anglais ou l'on ne sait pas si on se fait tutoyer ou vouvoyer.

Par contre, j'eleve mes enfants dans une maison bilingue car nous sommes sur un continent anglophone :-?

Mel
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Latinus
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Post by Latinus »

Pour rebondir sur "la volonté politique" quant à redorer le blason de la francophonie, je vous soumets ce petit texte qui, certes à ne pas généraliser, est un joli clin-d'oeil à ceux qui dégainent parfois un peu trop vite au nom du "stop à l'anglicisation" ;)

Ce texte parle du mot "Haptique", adjectif désignant les instruments donnant des sensations par le toucher (pensez au volant à retour de forces, par exemple).

Haptique :

Mot encore petit, et peut-être destiné à le rester. Mais qui mérite le détour. Haptique est un adjectif qui désigne des interfaces qui donnent des sensations par le toucher. L'une d'elle est devenue relativement populaire, il s'agit du joystick (ou du volant) à retour de forces, qui a commencé à se répandre à la fin de 1997. L'idée est de compléter la panoplie visuelle (l'écran, l'imprimante) et sonore de l'ordinateur par des dispositifs plus sensuels. On pense immédiatement à l'érotisme, mais on attend encore.

Ce qui est intéressant dans le mot, c'est qu'il illustre le ridicule du complexe culturel des Français à l'égard d'un cyber jugé trop "américain". Les milieux branchés américains sont au contraire pétris de culture française, entre autres, et [lire la suite]


:hello:
Les courses hippiques, lorsqu'elles s'y frottent.
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Post by Guest »

C'est sans doute une évidence, mais si le français est en déclin, c'est à l'image du déclin économique. L'anglais s'impose parce que c'est la langue des affaires, de la technique. Dans les réunions internationales, les personnes parlent anglais pour se comprendre.

Les articles importants dans le domaine de la recherche sont écrits en anglais parce qu'ils sont susceptibles de toucher plus de monde. Les chercheurs français publient en anglais directement.

Si le français a pour vocation d'etre la langue des lettrés il deviendra un objet de curiosité.

On ne peut pas imposer par la politique à la planète de parler français.

Comment s'en sortir ?

Il faudrait peut etre déja commencer par faire preuve de créativité et ne pas paraphraser les mots anglais pour désigner des concepts ou des techniques nouvelles.

Le français inventait de nouveaux mots auparavant, en s'appuyant sur ses racines propres, pourquoi ne le fait il plus ?

Il me semble qu'un des problèmes vient du cloisonnement entre les littéraires d'un coté et les techniciens de l'autre qui au mieux s'ignorent.
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