Page 8 of 9

Posted: 04 Jan 2006 14:02
by domanlai
J'ai aussi connu le cas d'un pauvre homme (pauvre car il faisait la risée d'un bon nombre) qui prétendait être le descendant de Louis XVI. Peut-être avait il raison mais bon ... .

Ce n'est pas parce que l'on voit une affichette quelque part ou un sujet sur un internet que c'est représentatif !

Réduire la question des langues minorisées à la pression politique des indépendantistes ou extrêmistes, c'est ridicule ou bien manifeste la volonté de vouloir les tuer un peu plus !

Posted: 04 Jan 2006 14:09
by ElieDeLeuze
domanlai wrote:Réduire la question des langues minorisées à la pression politique des indépendantistes ou extrêmistes, c'est ridicule ou bien manifeste la volonté de vouloir les tuer un peu plus !
Tu as tout compris à la politique linguistique des pays européens.

Posted: 04 Jan 2006 15:09
by Toirdhealbhách
L'article de Wikipédia sur le breton n'est pas du tout neutre, il faut le savoir.
Pour moi les assos qui soutiennent le plus le breton ce sont des trucs du style diwan ou divyezh (pour l'enseignement), le Conseil culturel de Bretagne, Sked ou Ti ar vro (des fédérations d'assos), Keit vimp Beo ou Brud Nevez (édition).... ma liste n'est absolument pas exhaustive.
Quant aux associations qui font quelque chose d'utile pour la sauvegarde du breton, c'est encore autre chose. Je citerai Brud Nevez, Radio Bro-Gwened, Dastum, Skol Vreizh.

L'enseignement bilingue ou immersif de type Diwan, Div Yezh, Dihun est généralement inefficace car les professeurs ont le plus souvent un niveau trop bas en breton. Il faudrait qu'ils soient plus exigeants au moment du recrutement...

Posted: 04 Jan 2006 16:07
by ElieDeLeuze
Je ne voudrais pas casser l'ambiance, mais s'il n'y a plus de locuteurs natifs dans l'enseignement du breton, les carrotes sont cuites.

D'ailleurs, je me demande s'il existe encore des locuteurs natifs de moins de 50 ans? Il y a un milieu bretonant natif réel? Parce que les seuls à pouvoir commencer à sauver quoi que ce soit sont ceux qui ont encore quelque chose à sauver.

Je souhaite au breton de devenir une des langues nationales de la république française, mais je n'ai pas vraiment de données concrètes... personne n'est neutre dans cette histoire. C'en est même énervant quand on est extérieur à tout ça.

Posted: 04 Jan 2006 16:33
by Thissiry
ElieDeLeuze wrote:Je ne voudrais pas casser l'ambiance, mais s'il n'y a plus de locuteurs natifs dans l'enseignement du breton, les carrotes sont cuites.

D'ailleurs, je me demande s'il existe encore des locuteurs natifs de moins de 50 ans? Il y a un milieu bretonant natif réel? Parce que les seuls à pouvoir commencer à sauver quoi que ce soit sont ceux qui ont encore quelque chose à sauver.
C'est bien pour ça que je me disais que si les exigences étaient trop elévées ils auraient bien du mal à trouver leur profs. à moins qu'ils engagent des locuteurs natifs volontaires pour enseigner leur langue (meme des plus agés s'il n'y en a pas assez :-? )

Posted: 04 Jan 2006 21:52
by Toirdhealbhách
Je ne voudrais pas casser l'ambiance, mais s'il n'y a plus de locuteurs natifs dans l'enseignement du breton, les carrotes sont cuites.
Il y a très peu de locuteurs natifs dans l'enseignement du breton. Maintenant, on a surtout le choix entre des gens qui parlent bien (pour avoir appris avec les anciens), et des gens qui parlent mal. Le problème, c'est que parmi ceux qui deviennent professeurs, on engage beaucoup de gens qui parlent mal.
D'ailleurs, je me demande s'il existe encore des locuteurs natifs de moins de 50 ans?


Il y en a, oui. Une minorité mais il y en a.
Il y a un milieu bretonant natif réel?


Qu'est-ce que tu entends par là?
Parce que les seuls à pouvoir commencer à sauver quoi que ce soit sont ceux qui ont encore quelque chose à sauver.
Il y a encore au moins 250 000 locuteurs natifs de breton. Si l'on veut, on peut apprendre avec eux. Il y a énormément de choses à sauver.

Posted: 04 Jan 2006 22:28
by ElieDeLeuze
Alors, 250.000, c'est énorme !!!!!!

Vite, organisez la résistance active, trouvez des meneurs, viser la visibilité maximale de la langue avec des actions sur le terrain et dans les médias !!!

Je ne me rendais pas compte qu'il y avait autant de locuteurs natifs bretons, il faut le dire aux Français, faire bouger tout ça :hot:

Posted: 05 Jan 2006 02:07
by Toirdhealbhách
Le problème, c'est que ces 250 000 bretonnants sont en majorité des agriculteurs ou des pêcheurs en retraite, et la majorité des gens qui veulent apprendre le breton ne veulent pas les fréquenter (pour tout un tas de raisons, préjugés etc). Je ne connais qu'une poignée de professeurs qui encouragent leurs élèves à aller voir ces anciens, et à peu près autant d'apprenants qui vont effectivement les voir (j'en fais partie).

Posted: 05 Jan 2006 11:36
by ElieDeLeuze
Une majorité, ça va de 125.001 à 249.999. Il n'y a pas de force vive de la Bretonie (=ensemble des Bretonants) ? Je vous le dis comme je le pense : même à 100.000 locuteurs de moins de 50 ans, ça fait quand même un bon réservoir de militants.

En Allemand, on appelle la situation que tu décris "Midi moins cinq". Bref, y'en a plus pour très longtemps si le statut social lié au français est plus important aux jeunes Bretonants que leur langue. Mais les enfants de ces agriculteurs, ils parlent breton, et ils ne sont pas majoritairement agriculteurs, eux.... la visibilité de cette "classe"-là est fondamentale pour que les Bretonants de moins de 30 ans s'identifient à une classe sociale montante.

J'étais déjà triste quand je croyais que 50.000 gens perdaient leur langue, mais maintenant que je sais qu'ils sont cinq fois plus !!!

Au fait, il y a combien de /n/ à "Bretonnants"/"Bretonants"?

Posted: 05 Jan 2006 13:05
by mansio
Je dis deux "n".

Posted: 05 Jan 2006 14:23
by Toirdhealbhách
Mais les enfants de ces agriculteurs, ils parlent breton, et ils ne sont pas majoritairement agriculteurs, eux....


Souvent si. Et ce qu'il faut savoir, c'est que la transmission de la langue a été proche de zéro après la 2e guerre mondiale. Il existe des gens de moins de 50 ans qui ont le breton comme langue maternelle, mais vraiment pas beaucoup. Quand aux jeunes (moins de 30 ans) ayant le breton comme langue maternelle, je crois qu'il y en a environ 500. Le problème, c'est que les gens qui ont le breton comme langue maternelle ne sont pas forcément intéressés par cette langue et par son sort, et très peu d'entre eux souhaitent devenir enseignants.

(PS: 2n à "bretonnant", et pas de majuscule ;) )

Posted: 05 Jan 2006 14:40
by Thissiry
ElieDeLeuze wrote:
J'étais déjà triste quand je croyais que 50.000 gens perdaient leur langue, mais maintenant que je sais qu'ils sont cinq fois plus !!!
le seuil de survie d'une langue est de 100 000 . autant dire que les autres langues celtiques ne se portent pas bien du tout (à part le gallois qui a de fois plus de locuteurs que le breton.) mais en ce qui concerne le
gaélique écossais : seulement 60000 locuteurs. l'irlandais a peut près le meme nombre que le breton. quant aux cornique , il bien plus utilisé comme langue seconde que comme langue maternelle .Ne parlons meme pas du manx qui n'a plus aucun locuteur natif depuis 30 ans et que là-bas on essaie de faire revivre.

Posted: 05 Jan 2006 16:16
by ElieDeLeuze
Alors en clair, les bretonnants sont 250.000 dont plus de 200.000 de plus de 50 ans et qui ne sont pas près d'admettre que leur choix du tout-français pour leurs enfants n'était pas le bon, et de rares bretonnants de moins de 50 ans qui font pareil que la génération précédente.

Le Breton n'a aucune chance de voir le XXIIème siècle. :cry:

Posted: 05 Jan 2006 22:14
by Toirdhealbhách
le seuil de survie d'une langue est de 100 000.

Pas forcément: il y a des langues beaucoup moins parlées que ça et qui existent depuis des millénaires (langues africaines, papoues, etc).
autant dire que les autres langues celtiques ne se portent pas bien du tout (à part le gallois qui a de fois plus de locuteurs que le breton.) mais en ce qui concerne le
gaélique écossais : seulement 60000 locuteurs.


Je ne suis pas trop inquiet pour le gaélique d'Ecosse: il est beaucoup parlé dans les îles Hébrides et ça m'étonnerait que les habitants abandonnent leur langue.
quant aux cornique , il bien plus utilisé comme langue seconde que comme langue maternelle.
Les derniers locuteurs natifs de cornique sont morts il y a plus d'un siècle! il n'y a donc que des apprenants. Ceux qui l'ont comme langue maternelle l'ont appris avec des parents apprenants.
Ne parlons meme pas du manx qui n'a plus aucun locuteur natif depuis 30 ans et que là-bas on essaie de faire revivre.
Même situation que le cornique, sauf que le dernier locuteur natif est mort en 1974.
Le Breton n'a aucune chance de voir le XXIIème siècle.


Je pense que si car beaucoup de gens y sont attachés. Le breton va vraisemblablement disparaître comme langue naturelle dans quelques décennies, mais je pense qu'il y aura toujours des gens pour l'apprendre; je l'apprendrai à mes enfants; je suis pas locuteur natif mais j'ai appris avec les anciens. C'est mieux que rien même si c'est pas idéal... :-?

Posted: 29 Apr 2007 00:33
by Gwenedal
Le nombre de locuteurs natifs du breton est estimé aujourd'hui à environ 500 000 personnes (Bretagne et diaspora bretonne), et non pas 250 000 comme il est dit ici.

Ce dernier chiffre correspond au nombre de personnes interrogées ayant déclaré parler cette langue régulièrement ou occasionnellement, sur le territoire de la Basse-Bretagne. Grosse nuance. Je connais personnellement de nombreux locuteurs natifs du breton qui ne pratiquent jamais cette langue, ou très rarement : particulièrement dans les grandes villes bretonnes ou même à Paris, où il y en sûrement plusieurs milliers.

C'est d'ailleurs le défaut majeur des sondages sur la langue bretonne : ils ne comptabilisent jamais les locuteurs effectifs de cette langue. Cette même vision des choses a été employée dans les enquêtes sur la frontière linguistique : en 1976, Lenora Timm a ainsi placé en zone entièrement francophone des communes du Morbihan où il existe encore en 2007 des locuteurs autochtones du breton.

Imaginez que vous partiez vivre à Londres et que vous n'ayez plus d'occasions de parler français : eh bien dans un sondage de ce genre, vous ne seriez pas comptabilisé comme francophone. C'est fort, non ?