domanlai wrote:
T'as déjà dis ça plusieurs fois mais le fait est que :
- l'anglais est la LV1 d'un pourcentage important d'étudiants
- dans divers entourages professionnels (et j'ai été un certain nombre d'années dans des services commerciaux grand export), tu entends très couramment dire : avec l'anglais on passe partout !
- qui apprend des langues autres que les langues utiles à part les exceptons de Freelang ? je veux dire par là pas tant de monde que ça ?
Dans ma dernière boite où on travaillait énormément avec la Chine, une collègue suite à ça rencotnre avec un partenaire chinois me dit : il va falloir que j'améliore mon anglais ! je lui réponds : tant que t'y es tu peux essayer un peu de chinois ! Ce à quoi elle me répond : il comprend l'anglais, l'anglais me suffit ...
D'ailleurs beaucoup de touristes asiatiques trovuent que l'anglais en France n'est pas assez courant !
Tout cela pour dire que ton blabla personne va l'écouter pour les raisons suivantes :
1/ le tourisme est un secteur important en France donc => anglais + langues étrangères cibles
2/ l'exportation est une volonté commerciale de tout pays ayant une force industrielle ou technologique => anglais + langues cibles
3/ la mobilité internationale est plus courante => anglais devient langue commune qui de plus remplace carrément la langue locale dans certians pays Donc moi, je ne suis pas d'accord avec cette mentalité mais vas faire accepter à l'ANPE que le breton est plus utile économiquement que l'anglais ... C'est pas gagné.
Par conséquent je pense qu'il faut une volonté autre avant qu'une hypothétique étape d'utilisation des langues 'actuellement réputées non utiles' soient un jour présentes dans la vie économique.
D'ailleurs toi qui parles de soutenir les langues de france (même sans en parler), sois bien conscient que seul le fait de les parler peut changer les choses. J'avais lu une iniciative de la ville de Perpignan concernant l'utilsation du catalan dans les administrations municipales. C'est une très bonne idée ; par contre, ça fait un an et j'aimerais bien avoir à nouveau des echos car ce genre d'initiative se heurte souvent au manque de nécessité concrète puis est abandonnée. Enfin c'est pas demain la veille qu'on verra ça à Toulouse et surtout que des toulousains iront demander des renseignments à la mairie en occitan !
C'est un cercle vicieux.
Donc oui, pour le moment l'anglais est considéré comme un outil économique et pas le breton, ni l'occitan ou autres.
Il faut quand même pouvoir regarder les symptomes pour y trouver un remède - même si ça ne nous plaît pas !
Bonjour,
Nous sommes tous plus ou moins d'accord sur les constats et les analyses. Pour autant, je veux m'inscrire en faux contre le défaitisme affiché.
Ce n'est pas parce que le terrain est difficile et l'inertie énorme (sans parler de la "bonne conscience" d'un grand nombre) qu'il faut baisser les bras. Chacun à son niveau nous pouvons oeuvrer pour faire évoluer les choses. Le volontarisme réitéré peut obtenir des résultats. Sinon à quoi bon lutter pour quoi que ce soit.
Dans les faits et les actions:
- ne rien laisser passer des dérives, telle celle citée en tête de message. "Emm...rder" régulièrement les responsables qui ne respectent pas les textes et les lois se révèle souvent payant. Il suffit de regarder les myriades d'associations écolo-machin qui arrivent à faire sauter n'importe quel permis de construire pour des motifs les plus saugrenus pour s'en convaincre.
- renvoyer dans la "gu...ule" des décideurs leurs propres contradictions. Puisque Domanlai parle de Toulouse qui se la joue régulièrement accent du terroir, drapeau occitan et traditions, il suffit d'opposer le cas de Barcelone qui par l'action volontariste de ses habitants a imposé naturellement l'usage et même la renaissance du catalan.
- que chaque locuteur d'une langue "mineure" se fasse un devoir de la promouvoir. Mettre en ligne un site, autour de n'importe quel thème, et le traduire dans ladite langue, c'est très simple et demande juste un peu de volonté.
Quant à la dimension économique et au business, mettons-nous bien en tête que plus la planète est mondialisée, uniformisée, aseptisée, plus le besoin de différentiation devient une valeur porteuse. Ceux qui sont capables de vendre autre chose que ce qui est standard ont alors une vraie valeur ajoutée. Et la culture, les cultures sont les marchés d'aujourd'hui et a fortiori de demain. Dans cette dimension là, les langues "minoritaires" ont beaucoup plus à apporter et à bénéficier que les standards.
Pour ma part qui ai beaucoup bourlingué et ai notamment vécu longtemps en Afrique, je me refuse à considérer que ce sont des combats d'arrière-garde. Et en tant que chef d'entreprise, je ne me sens par exemple aucune affinité quelconque avec les "patrons" à la mort moelle noeud qui, sous prétexte que leur entreprise travaille dans le monde entier, imposent qu'on parle anglais dans des réunions en France, au motif qu'il y a un gus sur 15 qui ne parle que ça. "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" comme disais je ne sais plus qui, eh bien "Business sans diversité n'est que moutons et compagnie" (celle-là je l'invente à l'instant).
Et puis, et cela j'en suis persuadé, quant on voit passer le CV de quelqu'un qui indique qu'il parle une langue pas connue (et qu'il ne raconte pas de cracs), eh bien on se dit, celui-là au moins ce n'est pas le xième clone du précédent...
Bruno
