Mais je pense aussi qu'elle a dû exister à un moment donné de l'histoire de la langue française. Sisyphe nous en dira probablement plus là dessus
Effectivement, on voit même trois formes coexister jusqu'en moyen français : gentement, gentiment, gentillement - avec jusqu'à la Révolution le double sens affirmé de : 1. Qui appartient à noblesse (une
gens en latin étant une famille qui peut se réclamer d'ancêtres, donc de facto notre définition de la noblesse)
donc et par conséquent 2. Qui est raffiné, courtois, aimable, etc.

C'est ce qu'on appellait autrefois "l'idéologie dominante d'une époque"...
J'avais répondu avant d'avoir vu la citation du TLF faite par Manuela et la suite... Que Flaubert l'utilise encore et qu'il ne soit pas sorti du dico de l'Académie avant 1932 (et les remarques d'Ann...) ne doit pas faire illusion, ça reste quand même un archaïsme (comme "gentement" qu'on peut trouver de-ci de-là, d'ailleurs il m'aurait semblé moins faux a priori).
Flaubert
adorait positivement les archaïsmes, au moins dans sa correspondance ; il y en a une ou deux où il s'amuse à pasticher Montaigne
Sinon, la chose a été dite : les adverbes de manières en -ment sont normalement construits sur une base féminine. Mais les adjectifs en -il (lat. < -ilis) sont épicènes en latin puis en ancien français. Ils n'ont pris de marques de genre définitivement qu'en moyen française, d'où une sérieuse panade - surtout pour un adjectif qui relève
précisément des classes sociales (... oui, je sais, anachronisme) les plus hautes. Et qui est par ailleurs "tiraillé" entre deux formes d'adjectifs de base : "gentil" mais aussi "gent" (cf. "gente dame"...). "Gentillement" serait "logique", mais si les langues en général et le français en particuleir étaient logiques ...
Ann wrote:Mieux vaut ne jamais aller chercher des informations étymologiques dans le Littré, elles sont le plus souvent très fantaisistes et ont été critiquées déjà à son époque, imaginons aujourd'hui (si je ne me trompe pas il y a d'ailleurs eu une réédition du Littré du vivant de Littré où l'étymologie avait été retirée pour cette raison)
Je conteste sur la forme mais ça revient au même : les étymologies du Littré sont excellentes... Pour 1880 ! Mais il ne faut jamais oublier qu'il a plus d'un siècle. Qu'elles aient été contestées à son époque, apparemment Ann a plus de renseignements que moi sur ce sujet, je lui fais donc confiance. Mais j'ai peine à croire qu'elles puissent l'avoir été
plus que n'importe quelle autre publication étymologique de son temps dans le cadre des débats voire des querelles intra-universitaires...
... L'étymologie française (comme l'ancien français comme la médiévistique en générale) explose précisémentà cette époque ; qui est celle de la renaissance de l'université française : c'est aussi l'époque de Godefroy, de Gaston Paris, de l'atlas dialectal de France, et la génération qui va former Bruneau et Brunot, à mon sens les meilleurs linguistes francisants qui aient jamais été. Il y a eu de nombreuses querelles dans l'Université (sans parler des querlles politiques : Littré était républicain et positiviste "en chef"). ; est-ce que celle visant Littré étaient plus virulentes ? Je n'en sais rien.
Reste que sur la méthode, comme diachronicien, je n'ai pas grand-chose à lui reprocher. Mais effectivement, pour 2007, c'est souvent totalement dépassé.
Dans la version que je possédais, en CD-ROM "fabriqué" par Redon (avant qu'il ne fût en ligne), l'étymo avait été maintenue (sauf les mots grecs pour des raisons purement techniques). Si dans les éditions "papiers" pour le commerce, qui sont toutes des abrégés, elle a été retiré, c'est surtout pour des raisons économiques (on pouvait alléger là-dessus puisque de toute façon scientifiquement on n'y perdait rien).
*
Quant au fond de la question, sans re-citer tout le monde, disons que :
1. Si vous voulez discuter de
qu'est-ce qu'une norme orthographique et quelle est sa légitimité... 
Intéressez-vous plutôt à la sexualité des anges selon les perspectives freudiennes, jungiennes et lacaniennes entre elles irréconciables comme chacun sait. Vous vous engueulerez tout autant mais au moins vos matériaux de départ seront plus clairs !
2. Si c'est dans la copie d'un élève, c'est une faute, point. Il est clair que ceux qui la font sur internet ne pensent pas (sauf peut-être les 0,0007 % dans mon genre) à une citation de Flaubert ou de Comnyne mais font tout simplement une faute, tout autant que de confondre futur et conditionnel (je voudrai/je voudrais), autre forme "internautique" courante ; donc, sous mes yeux, je le déplore, et sous ma plume vengeresse de professeur sadique et dictatorial, je le sanctionne.
Et ce post de ma part est plein de fautes, je sais....

Après, dans les lettres à vos chéri(e)s, vous faites ce que vous voulez !