svernoux wrote:Franchement, je me suis abstenue de de commenter hier, mais voilà bien le type d'épreuve qui me met en rogne... Je n'ai jamais rencontré la plupart de ces mots (pourtant je pense avoir quand même une bonne base lexicale, parfois les gens ne me comprennent pas quand je cause) et il n'est certainement pas nécessaire de les connaître pour faire un bon traducteur... Certains d'entre eux ne sont même pas dans le dico !!! OK pour la culture gé, mais la je vois franchement aucun intérêt, sauf si c'est pour décourager les candidats en leur faisant croire qu'ils sont de parfaits imbéciles...

Ah pardon, je te conteste : drageon est dans le dictionnaire...
... Des mots rares et précieux, édité par Bernard Delvaille dans les années 60 et réédité par Jean-Claude Zylberstein chez 10/18 récemment.
D'ailleurs je l'utilise tous les jours, enfin presque tous les jours... Enfin chaque fois que j'ai affaire à des rejetons qui poussent sur la souche d'un arbre... Ce qui suppose d'avoir un arbre chez soi ; bon, Svernoux peut témoigner que mon appartement est un peu petit pour cela (encore que : il y a un arbrisseau qui a poussé dans la gouttière de l'appartement du dessous !). Mais, si j'avais un grand jardin, j'aurais un arbre. Ensuite, ça suppose que l'arbre soit assez vieux pour avoir des racines apparentes qui drageonnent... Bon, là, même si j'achète une maison demain, il faudra attendre soixante ou quatre-vingts ans, mais c'est faisable. Ou alors, il faut que je coupe mon arbre... Ce qui suppose d'avoir une raison de couper l'arbre, mais soit : on va dire que j'ai envie d'avoir plus de lumière dans la chambre de la maison que je n'ai pas. Donc je coupe mon arbre. Et là, je peux utiliser le mot... À condition, bien sûr, de ma planter à côté de la souche, et d'être patient. Au bout de quelques jours, mois, saisons - je l'ignore, il faudrait demander à Patmos, je suppose que ça dépend des essences, je ne sais pas encore quel arbre j'aurais dans la maison que je n'ai pas. Enfin bref, au bout d'un certain temps, je peux m'écrier : "vite, chérie, viens voir ! Il y a des drageons !".
Je ne vois vraiment pas pourquoi un candidat à l'ESIT ne pourrait pas être dans cette situation.
Et là, comme ma susnommé est chérie est, au choix, anglo-, germano-, hispano- ou chiroubistanophone, je traduis incontinent dans sa langue : "Malgré tes rodomontades lorsque j'ai abattu ce saule, et la publication par notre voisin d'un mémoire sur la "cindynique des coupes arboricoles en milieu pavillonnaire", je suis fier aujourd'hui d'admirer l'épure que constitue le paysage de notre jardin, lorsque je contemple les drageons de cette souche obombrée par le forsythia".
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Ouf pour ma fierté d'agrégé de grammaire, je connaissais les autres...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)