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Posted: 14 Oct 2004 11:49
by Rastaman
Le prix des post les plus longs sont décerné à.......... Ann et Sisyphe, merci pour eux. Perso , j'ai pas eu le courrage de tout lire, même si c'est un sujet somme toute interessant.
Dans les différent reportage que j'ai pu voir, notemment sur le tibet: un linguiste enregistrait les chanson traditionnelle des peuple pour ensuite les traduire tranquille chez lui dans sa wourt ( désolé pour l'orthographe).
Il me semble aussi que la géopolitique est assez importante pour suivre le déplacement des ethnies est l'influence que ces mouvement des population entraine sur le mélange des langues.

Voila mon avis sur la question

Posted: 14 Oct 2004 12:04
by ann
là on est dans l'ethnolinguistique... ;)

Posted: 14 Oct 2004 13:14
by Rastaman
Ha!........Bon....... je me tai alors.

Posted: 14 Oct 2004 13:30
by ann
Rastaman wrote:Ha!........Bon....... je me tai alors.
mais non mais non Rastaman, c'était juste pour rire, et pour montrer comme les linguistes peuvent etre sourds à ceux qui travaillent dans d'autres domaines de la linguistiques qu'eux. Je n'ai jamais lu d'études sur les parlers des différentes peuplades, etc. Mais en fait ce dont tu parles ça me fait penser à un très beau bouquin de Benveniste (pour une fois Sisyphe sera d'accord avec moi ;) ) Le vocabulaire des institutions indo-européennes. J'avais bossé en particulier sur son analyse du vocabulaire de la parenté et c'est super intéressant. Il analyse en effet les différentes appelations relatives au vocabulaire de la parenté par rapport aux coutumes de la parenté dans les différentes sociétés. Je me rappelle d'un problème par rapport à auus qui serait à la fois le père du père et le frère de la mère de la mère ou un truc du genre mais qui vient du fait que c'était une seule et meme personne puisqu'un homme épousera la fille de la soeur de son père (sa cousine paternelle)
En bref, très intéressant...

Posted: 14 Oct 2004 13:40
by Rastaman
Vu comme ça , ça a l'air plus compliqué qu'interessant...

Posted: 14 Oct 2004 13:52
by ann
Rastaman wrote:Vu comme ça , ça a l'air plus compliqué qu'interessant...
bon ben disons que c'est compliqué et intéressant!
c'est vrai que les histoires des frères des soeurs des oncles c'est pas toujours simple, mais suffit de faire un joli dessin...
Il y avait une autre chose rigolotte: dans certaines langues le petit-fils s'appelle le petit-grand-père, il y aurait derrière une croissance en la résurrection du grand père dans son petit-fils enfin bon je résume...

Posted: 27 Mar 2005 12:32
by vallisoletano
Je me permets de remonter ce sujet.

[hors-sujet]Sisyphe, nous avons là la confirmation que tu m'avais en effet déjà parlé de la théorie des ondes; Didine, Ann nous avait donc parlé, déjà, des collocations, voici qui rejoint ton sujet sur le dictionnaire des collocations, ou comment s'appelle-t-il déjà? [/hors-sujet]

En effet, après avoir visité quelques sites comprenant des cartes linguistiques (peut-être pas les meilleures du genre, j'imagine que les vraies, les belles, figurent dans de superbes ouvrages au fin fond des bibliothèques), il m'est venu quelques réflexions.

La première et la plus basique de toutes, pour le géographe que je suis, est une remarque sur la forme: pas d'échelle, pas d'indications géographiques, pas de Nord, c'est ce que j'appelle de l'infographie et non de la cartographie. Mais soit, passons.

La deuxième remarque est à la fois une réflexion et une question aux experts. J'ai noté l'absence quasi-totale de mise en relation (tout du moins sur les cartes visitées) entre des éléments géographiques (topographie, sans verser dans le déterminisme géographique qui consiste à dire que tout fait humain est la conséquence directe de la géographie physique; organisation territoriale, que celle-ci soit économique ou administrative) et les variations spatiales et/ou temproelles d'expressions, de mots, d'éléments de syntaxe. Voilà qui m'étonne et me dérange. Sans avoir lu d'analyse, n'ayant donc vu que des cartes, j'en viens à me demander si l'on n'établit pas ces cartes juste pour montrer ce qui est, en énonçant des théories (celle des ondes à petite échelle - échelle au sens géographique; d'autres à grande échelle ?) qui relèvent plus de la description que de l'analyse. Je comprends la difficulté que l'on éprouve à expliquer un phénomène linguistique à grande échelle par rapport à une échelle plus continentale ou mondiale; mais d'autres outils d'analyse ne sont-ils pas mis en oeuvre ?

Ainsi, l'exemple suivant:

Le mot "neveu"
Image
Le commentaire de cette image, sur le site en question, est: "beige : niz vert : ni mauve : niy, nich etc. bleu : neu, neuy, neuch etc. jaune : ne, ney etc. On constate un conflit entre ni et niz (le second signifiant dans quelques points 'nièce').
En mauve, une forme centrée sur Pontivy se répand."

Ma question: "se répand pourquoi ? se répand comment ? se répand à quelle vitesse ?" La question de la vitesse rejoint celle des isoglosses dont parlait Sisyphe. Si le principe des isoglosses en géolinguistique est le même que celui de mes isobares et de mes isohyètes, je devrais en déduire que plus les lignes sont rapprochées, plus la vitesse de la diffusion d'un mot, d'une expression, de tel ou tel élément linguistique doit augmenter; de la même manière que les courbes de niveaux rapprochées sur une carte topographique évoquent une forte pente, ou que des isobares rapprochées évoquent un vent plus important dans telle ou telle direction.

Mais je reprends le fil de ma pensée. "Se répand comment, pourquoi ?" disais-je. A l'échelle de la Bretagne, pourquoi l'auteur, sur la carte en question, n'a-t-il pas mis en relation les données décrites avec d'autres éléments géographiques ? Il me semble, en tant que non-linguiste, qu'on distingue assez clairement l'étagement Est-Ouest du mot neveu, qui à l'Est ressemble beaucoup plus à la variante continentale que la version de l'Ouest. Mais on ne peut se contenter de cette description: il y a également des discontinuités géographiques intéressantes, comme des poches de résistance, ou comme ce que nous appelons en géographie physique niveau deug des buttes-témoins. L'organisation territoriale, celle des circonscriptions et celle des foires (pour l'Europe occidentale, nul doute que ces dernières ont leur importance), l'organisation du réseau de communications, l'existence de terres hautes isolées ou de terres basses éloignées, etc., ne sont-ils pas des facteurs importants de ces discontinuités (discontinuités qui me semblent aussi intéressantes que les tendances lourdes) ? Ces données sont-elles prises en compte dans la géolinguistique ?

Ce qui me dérange (peut-être me trompé-je, peut-être ne s'agit-il que d'un aspect dont tu n'as pas parlé, Sisyphe, pour ne pas alourdir tes réponses), c'est l'impression d'avoir affaire à un espace vide et plat, à la manière des précurseurs de la géographie économique qui, pour simplifier leurs études, considéraient l'espace comme isotrope. L'espace, en géolinguistique, est-il considéré comme faisant partie de ces "toutes choses étant égales par ailleurs" ?

Je ne veux pas, comme je l'ai mentionné plus haut, verser dans le déterminisme en affirmant qu'au-delà de 200 mètres d'altitude on parle autrement qu'en-dessous de 50 mètres. Mais, reprenant la définition de Sisyphe, "la linguistique: c'est la langue ET ce que les hommes en font", j'ai envie d'ajouter "comment les hommes la font", un élément qui ne me semble pas entièrement inclus dans "la langue" de la définition.

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Une autre question qui se pose à moi est soulevée par la réponse de Ann sur l'échantillonnage erroné de certains chercheurs, qui analysent par exemple des fréquences de mots à partir des deux dernières années du journal Le Monde. Quel genre d'échantillonnage possible ? A partir de combien de textes, de combien de lignes, de combien de mots, peut-on fabriquer une analyse décente ? Ma question souffre de ce qu'elle est trop générale et trop imprécise. Lorsque j'entends que tel mot "est l'un des plus utilisés dans la langue française", que dois-je comprendre ? Comment cela a-t-il été trouvé ? Par ailleurs, existe-t-il une géographie de ces fréquences, pourrait-on dresser une carte de France (ou tout autre pays), des mots les plus utilisés par la presse, par la population, par tel ou tel segment de cette dernière ? Je pense que oui. Mais je maintiens la forme interrogative.

J'en ai fini pour le moment.

:hello:

PS: j'ai rédigé tout cela à la va-vite, peut-être trouverez-vous des passages confus ... je n'ai pas pris la peine de me relire. Je m'ennuie quand je me lis.

Posted: 27 Mar 2005 13:11
by Toirdhealbhách
La première et la plus basique de toutes, pour le géographe que je suis, est une remarque sur la forme: pas d'échelle, pas d'indications géographiques, pas de Nord, c'est ce que j'appelle de l'infographie et non de la cartographie. Mais soit, passons.
Ouais c vrai. On suppose que les mecs qui consultent un atlas linguistique connaissent la région en question, mais bon, c vrai que c pas très sérieux...
La deuxième remarque est à la fois une réflexion et une question aux experts. J'ai noté l'absence quasi-totale de mise en relation (tout du moins sur les cartes visitées) entre des éléments géographiques (topographie, sans verser dans le déterminisme géographique qui consiste à dire que tout fait humain est la conséquence directe de la géographie physique; organisation territoriale, que celle-ci soit économique ou administrative)


Sur les cartes, je crois qu'il y a qq même les rivières parfois. Mais c vrai que si on devait mettre tt le relief etc, ca serait le bordel...
et les variations spatiales et/ou temproelles d'expressions, de mots, d'éléments de syntaxe.


Les variations temporelles n'ont pas leur place dans un atlas linguistique, qui ne s'occupe que de synchronie (=ce qu'on trouve dans des lieux différents à un même moment).
Voilà qui m'étonne et me dérange. Sans avoir lu d'analyse, n'ayant donc vu que des cartes, j'en viens à me demander si l'on n'établit pas ces cartes juste pour montrer ce qui est, en énonçant des théories (celle des ondes à petite échelle - échelle au sens géographique; d'autres à grande échelle ?) qui relèvent plus de la description que de l'analyse.


On fait surtt de l'analyse linguistique. Les raisons des changements eux-mm st difficiles (voire impossibles) à établir: c vrai qu'on a des frontières géographiques, mais ca ne prouve pas tout non plus. Quand à la circulation des influences, les mots qui passent une rivière etc, franchement c'est très dur à prouver, car on est sur de la langue parlée, y a rien de plus insaisissable et difficile à appréhender.


Le mot "neveu"

Le commentaire de cette image, sur le site en question, est: "beige : niz vert : ni mauve : niy, nich etc. bleu : neu, neuy, neuch etc. jaune : ne, ney etc. On constate un conflit entre ni et niz (le second signifiant dans quelques points 'nièce').
En mauve, une forme centrée sur Pontivy se répand."
DOmmage que la carte soit si petite, on distingue vraiment pas les couleurs.
Ma question: "se répand pourquoi ? se répand comment ? se répand à quelle vitesse ?"


Pr le breton, on peut difficilt savoir, la seule chose qui puisse nous permettre de dater à coup sûr des mots, c'est les toponymes qui les contiennent (car ce sont des noms locaux, qui ne viennent pas d'ailleurs, et on a la date précise dans les chartes et autres papiers administratifs, chroniques etc). Tt le reste n'est pas vraiment fiable à 100%.
Les mots peuvent se répandre par les voies de communications, là où les gens de diverses origines se rencontrent (foires etc). Mais on a aussi possibilité qu'un mot existe autrefois dans tout le pays, puis les gens du milieu du pays ont adopté un autre mot à la place, les deux extrémités ont gardé l'ancien, et après c à nous d'interpréter: comment savoir ce qui s'est passé (mot général, abandonné par le milieu et gardé par les extrémités ou bien mot général, un autre mot apparu ds une des extrémités et qui aurait été apporté à l'autre extrémité).
La question de la vitesse rejoint celle des isoglosses dont parlait Sisyphe. Si le principe des isoglosses en géolinguistique est le même que celui de mes isobares et de mes isohyètes,
Ben je crois que c pas pareil, un isobare c une ligne reliant les points où on a la mm pression, je crois, alors qu'en dialecto, un isoglosse c une ligne qui ceinture une zone où on emploie le mm mot...

Mais je reprends le fil de ma pensée. "Se répand comment, pourquoi ?" disais-je. A l'échelle de la Bretagne, pourquoi l'auteur, sur la carte en question, n'a-t-il pas mis en relation les données décrites avec d'autres éléments géographiques ?


parce que les mecs qui font du breton st pas géographes :D, ils s'intéressent à ce qui se dit mais ne cherchent pas les raisons des limites et des zones où telle ou telle chose est utilisée.
Il me semble, en tant que non-linguiste, qu'on distingue assez clairement l'étagement Est-Ouest du mot neveu, qui à l'Est ressemble beaucoup plus à la variante continentale que la version de l'Ouest. Mais on ne peut se contenter de cette description: il y a également des discontinuités géographiques intéressantes, comme des poches de résistance,


les îles, le haut-vannetais et le Léon, en général :D
ou comme ce que nous appelons en géographie physique niveau deug des buttes-témoins. L'organisation territoriale, celle des circonscriptions et celle des foires (pour l'Europe occidentale, nul doute que ces dernières ont leur importance),
Yep. Pr les circonscriptions, en bretagne c surtout les évéchés qui st importants.
l'organisation du réseau de communications, l'existence de terres hautes isolées ou de terres basses éloignées, etc., ne sont-ils pas des facteurs importants de ces discontinuités (discontinuités qui me semblent aussi intéressantes que les tendances lourdes) ? Ces données sont-elles prises en compte dans la géolinguistique ?


En breton, pas que je sache (de ttes facons, presque personne aujourd'hui se consacre à la dialectologie bretonne, alors comme ca c simple)

Une autre question qui se pose à moi est soulevée par la réponse de Ann sur l'échantillonnage erroné de certains chercheurs, qui analysent par exemple des fréquences de mots à partir des deux dernières années du journal Le Monde.


Ca, c'est d'une débilité abyssale. Comme si les gens utilisaient le mm vocabulaire ds leur vie quotidienne que les journalistes ds le journal. Quant au breton, je préfère pas vous dire comment ont été faites certaines enquêtes :roll:
Quel genre d'échantillonnage possible ? A partir de combien de textes, de combien de lignes, de combien de mots, peut-on fabriquer une analyse décente ?


Ca dépend de ce que l'on veut montrer et étudier...
Ma question souffre de ce qu'elle est trop générale et trop imprécise. Lorsque j'entends que tel mot "est l'un des plus utilisés dans la langue française", que dois-je comprendre ? Comment cela a-t-il été trouvé ?


Là je peux pas te répondre, mais g des doutes sur le sérieux de ce genre d'affirmation. Faudrait faire un corpus oral en enregistrant des gens de partout, et je c pas si ca se fait.

Posted: 27 Mar 2005 19:49
by didine
Miguel wrote:[hors-sujet]Sisyphe, nous avons là la confirmation que tu m'avais en effet déjà parlé de la théorie des ondes; Didine, Ann nous avait donc parlé, déjà, des collocations, voici qui rejoint ton sujet sur le dictionnaire des collocations, ou comment s'appelle-t-il déjà? [/hors-sujet]
Je continue le hors-sujet pour confirmer que ca s'appelle bien comme ca! :)