Par contre, sur ce que tu dis sur le g et le k : il me semble que nous étions convenus que g et k étaient des vélaires, non ? (ou c'est encore moi qui mélange ?) Parce que si ce sont bien des vélaires et que comme tu dis on peut soit les vélariser, soit les palataliser, dans ce cas ce ne serait pas un problème de parler de "palatalisation des vélaires", non ?
Non : si l'on veut être précis, il faut dire que /k/ et /g/ sont des
dorsales, et qu'elles peuvent avoir deux réalisations possibles : palatale OU vélaire, et rien entre le deux : il y a un point précis dans le palais où l'on passe du palais dur (palatum) au palais mou (vélum). Même en français, il y a une différence d'articulation entre "cas" [ca] et "qui" [ki] ([c] en API = /k/ palatal).
Cela étant, il faut distinguer en fait la
phonétique de la
phonologie :
- La phonétique étudie les sons le plus précisément possible, de manière scientifique et anatomique (on met du banania sur sa langue, on prononce un son et l'on regarde où le contact s'est fait -

si, si, y'a un prof d'anglais à Besançon qui faisait ça avec ses élèves pour perfectionner leur accent).
- la phonologie étudie les sons uniquement du point de vue de leur pertincence. On ne peut pas opposer en français le /k/ de "cas" et le /k/ de "qui", et d'ailleurs les locuteurs ne font pas la différence à l'oreille. De même, que le /r/ de "rose" soit roulé, grasseyé ou même pharyngal, ça en fait pas de différence en français (alors que [r] roulé de "ajudar" s'oppose à [R] dur de "rua" en portugais, par exemple).
Ce qui est phonétique se note entre crochet, ce qui est phonologique se note entre barres obliques. La notation des dictionnaires est souvent plus phonologique que phonétique.
En français (comme en latin classique), il n'y a pas de différence phonologique entre une dorsale et une vélaire ; c'est pourquoi les linguistes disent parfois un peu rapidement "palatale" pour désigner n'importe quel /k/. Mais /k/ et /g/ sont bien des dorsales, qui peuvent avoir SOIT une réalisation dorsale SOIT une réalisation vélaire. On peut dire à la rigueur qu'une dorsale se dépalatalise (et donc elle se vélarise) ou qu'elle se dévélarise (et donc elle se palatalise).
Par contre, il y a aussi le même genre de règles en russe pour les consonnes chuintantes ou pour le ц (ts) (qui est, je crois, une sifflante ? ou bien une dentale ?). Là, on nous apprend que le ц ne peut jamais être suivi d'un "i dur" (à l'écrit). MAIS : on prononce tout de même le i comme un "i dur". Quoique un peu moins dur quand même, on va dire entre les deux. Donc là, je ne sais pas si ce sont les mêmes explications qui entrent en jeu...
Du strict point de vue phonétique, ц est un double phonème [ts], et je ne connais pas de symbole API pour le représenter. Cela étant, on parle volontiers d'affriquée (ou mi-occlusive) pour ce genre de son.
Cette affriquée peut se vélariser/se palataliser (mais - si on a du moins la scrupuleuse précision de Ronan - ce n'est jamais une palatale ou une vélaire, c'est une palatalisée ou une vélarisée). Cela étant, comme [ts] est composé de deux alvéolaires (moi je dirais plus bêtement deux dentales), sa réalisation se fait bien plus en avant dans la bouche (du côté des dents). DONC, si on la vélarise, c'est-à-dire si on fait évoluer son point d'articulation en direction du vélum, c'est à dire l'arrière de la bouche (côté oesophage), on ne peut pas la faire aller aussi loin en arrière qu'un consonne qui se ferait sur l'avant du palais dur (postalvéolaire, rétroflexe, ou palatale). Tu suis ? Donc, ц vélarisé sera MOINS VELAIRE que ш ou к vélarisé.
J'espère que tu as compris. Pour pouvoir bien t'expliquer il faudrait pouvoir faire un schéma, mais bon, c'est pas facile.

Encore une fois, je parle sous le contrôle de Ronan...