Vikr wrote:En dehors du contexte " naturel" et familier, je pense que la langue qu'on entend le plus souvent est l'anglais; or comme l'oreille a aussi besoin de se faire aux sonorités lorsqu'on apprend une langue celle ci me semble la plus facile à apprendre
(quelles qu'en soient les différences entre les différents locuteurs d'anglais : pour ma part que ce soit dans les débats télévisés ou congrés internationaux j'ai rarement vu des traductions anglais de Londres vers anglais d'australie ou de New York etc

)
[On est pê un peu trop habitué en France à avoir une nation = un état= une langue= un peuple etc ]
En fait, je crois qu'il faut distinguer trois concepts :
- la facilité intrinsèque de la langue à apprendre (appelons-la B)
- "l'étrangeté", la différence entre sa langue maternelle (A) et la langue à apprendre (B)
- l'accessibilité et/ou la familiarité avec la langue à apprendre (B)
Par
facilité intrinsèque j'entends celle de sa grammaire, de sa prononciation, de ses règles et de ses exceptions. Sur ce point, le turc et le coréen (je ne parle ni l'un ni l'autre) sont souvent mis en avant. De ce point de vue également, je dis je soutiens je maintiens et j'affirme que l'allemand est considérablement plus simple que l'anglais : prononciation beaucoup plus évidente, orthographe beaucoup plus rationnelle, grammaire très organisée, ordre des mots très codifié et (quoi qu'on die) très simple, système néologistique (composition et dérivation) très régulier et facile à intégrer, etc. etc.
Par contre, il est évident que du point de vue de
l'étrangeté (pas très heureux comme néologisme mais j'ai pas mieux), l'anglais ou l'italien l'emportent en facilité sur le coréen et l'allemand. Quand je lis un texte anglais, on peut supposer qu'entre un et deux tiers des mots me sont connus ou reconnaisables (cf. la fameuse phrase du Dodo de Lewis Caroll :
for the immediate adoption of more energetic remedies). Ce qui est loin d'être le cas en allemand, et pas du tout en coréen.
Enfin, Vikr a raison de mettre en avant
l'accessibilité et la familiarité qu'il est facile d'avoir - hélas - avec l'anglais. Pour l'accessibilité, cela se mesure en mètres linéaires : deux étagères pour l'anglais dans n'importe quelle FNAC, une chacun pour l'espagnol et l'italien, une demie pour l'allemand, et une pour toutes les autres langues réunies (je pense posséder
tout ce qui est édité en France sur le schwyzertütsch, cad un "parlons..." et un "Assimil évasion").
Quant à la familiarité, elle est là encore absolue : n'importe quel texte français non littéraire, et spécialement un texte journalistique ou technique comporte un ou deux mots anglais par phrase (prière de ne pas venir me brouter sur le thème "oui mais pour qu'une langue soit vivante elle doit faire des emprunts et d'abord le français a emprunté à d'autres langues" ; primo ce n'est pas le sujet, secundo "chiffre" est un mot
d'origine arabe, alors que "pop-up" est un mot
anglais), écrits selon l'orthographe anglaise et théoriquement prononcés comme tels. La moitié des chansonettes audibles à la radio ou ailleurs sont en anglais (ou en yaourt), et sur le cable de ma grand-mère, il y a trois chaînes anglophones (contre une seule pour les autres langues européennes majoritaires). Du coup, un homme un tant soit peu culturé sait (ou croit savoir) comment prononcer "periwinkle" en anglais mais s'il ne le parle pas, alors qu'il ne sera pas fichu de prononcé "Wintergrün", pourtant beaucoup plus simple, en allemand (il dira naturellement [ouintergrun] comme tous ceux qui parlent d'Elisabeth [chouartskopf].
Je crois que
c'est selon ces trois critères qu'il faut juger de la "facilité" d'une langue à apprendre.
A ce titre, l'espéranto est arrive largement en tête dans les deux permières catégories : grammaire/prononciation/écriture simplicissimes, et pour un locuteur de langue
romane (j'insiste

) ou germanique, vocabulaire de base transparent (quoique autonome, cf. notre débat précédent). Par contre, force est de constater que pour l'accessibilité/familiarité, c'est zéro (un assimil nul, une bonne grammaire mais peu diffusée, quatre livres en tout à la FNAC, et aucune familiarité possible avec cette langue, puisque médias rares (internet, publications "en interne" seulement, etc.).