"Par contre" et "en revanche"
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- Toirdhealbhách
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Si l'on ne finissait pas un jour par accepté ce qui n'est pas correct, les langues n'évolueraient pas. Notre francais est incorrect du point de vu des grammairiens du XIXe siècle sans doute, et eux-mêmes du pt de vue des grammairiens du XVIII, et ainsi de suite jusqu'à la nuit des temps. Le latin classique est plein de choses qui seraient incorrectes en latin archaique etc. Les langues évoluent ainsi... par acceptations successives des "fautes" (je devrais dire "simplifications" ou "régularisations") que font les locuteurs...
Je cite le Trésor de la langue française qui est certainement une source très sure... ainsi que tous les écrivains cités et qui cite lui meme Grévisse et parle de la discussion des puristes à ce sujet:
"B. Par contre. Loc. adv. marquant l'opposition à un énoncé antérieur. Si le jardin se trouvait à l'ombre, la maison, par contre, était en plein soleil (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 297) :
20. Les objets des dédains philosophiques de nos naïves imaginations de seize à vingt ans deviennent par contre des objets très sérieux de notre culte. E. DELACROIX, Journal, 1824, p. 55.
21. C'étaient deux êtres doués de sens merveilleux, mais exclusivement terrestres. Les sensations se prolongeaient en eux avec une intensité inquiétante. Ils s'y oubliaient eux-mêmes à force de les éprouver. Par contre, certaines idées, celles de l'âme, par exemple, de l'infini, de Dieu même, étaient comme voilées à leur entendement. VILLIERS DE L'ISLE ADAM, Contes cruels, Véra, 1883, p. 24.
22. Croquebol enfonçait dans l'herbe détrempée. La Guillaumette, par contre, tombé dans un filon glaiseux, amassait sous ses pieds d'énormes mottes d'argile et n'avançait plus qu'à coups de reins, stupéfait de se voir grandir aux côtés de son camarade. COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., 3, p. 121.
Rem. 1. GREV. 1969, § 980, observe que à la différence de en compensation ou en revanche qui ,,ajoutent à l'idée d'opposition une idée particulière d'équilibre heureusement rétablie``, par contre exprime ,,d'une façon toute générale l'idée d'opposition et a le sens nu de mais d'autre part, mais d'un autre côté``. 2. Sur l'offensive des puristes à propos de la loc. par contre, on verra A. DOPPAGNE, Trois aspects du fr. contemp., Paris, Larousse, 1966, pp. 193-197 : ,,le succès qu'ont réservé à par contre la plupart des écrivains du XXe siècle, le fait qu'il ne soit pas toujours remplaçable par les locutions par lesquelles on propose de le remplacer, légitiment tout à fait l'utilisation de cette locution``.
"B. Par contre. Loc. adv. marquant l'opposition à un énoncé antérieur. Si le jardin se trouvait à l'ombre, la maison, par contre, était en plein soleil (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 297) :
20. Les objets des dédains philosophiques de nos naïves imaginations de seize à vingt ans deviennent par contre des objets très sérieux de notre culte. E. DELACROIX, Journal, 1824, p. 55.
21. C'étaient deux êtres doués de sens merveilleux, mais exclusivement terrestres. Les sensations se prolongeaient en eux avec une intensité inquiétante. Ils s'y oubliaient eux-mêmes à force de les éprouver. Par contre, certaines idées, celles de l'âme, par exemple, de l'infini, de Dieu même, étaient comme voilées à leur entendement. VILLIERS DE L'ISLE ADAM, Contes cruels, Véra, 1883, p. 24.
22. Croquebol enfonçait dans l'herbe détrempée. La Guillaumette, par contre, tombé dans un filon glaiseux, amassait sous ses pieds d'énormes mottes d'argile et n'avançait plus qu'à coups de reins, stupéfait de se voir grandir aux côtés de son camarade. COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., 3, p. 121.
Rem. 1. GREV. 1969, § 980, observe que à la différence de en compensation ou en revanche qui ,,ajoutent à l'idée d'opposition une idée particulière d'équilibre heureusement rétablie``, par contre exprime ,,d'une façon toute générale l'idée d'opposition et a le sens nu de mais d'autre part, mais d'un autre côté``. 2. Sur l'offensive des puristes à propos de la loc. par contre, on verra A. DOPPAGNE, Trois aspects du fr. contemp., Paris, Larousse, 1966, pp. 193-197 : ,,le succès qu'ont réservé à par contre la plupart des écrivains du XXe siècle, le fait qu'il ne soit pas toujours remplaçable par les locutions par lesquelles on propose de le remplacer, légitiment tout à fait l'utilisation de cette locution``.
Pile ou face?