Chocolat,
1/ la comptine en question est très récente, elle ne peut pas se prévaloir d'une quelconque tradition.
2/ dans cette tournure, et selon un certain Maurice Druon (tout de même) il s'agit bien d'une tournure abusive :
<<Sur Paris ? (sommaire)
Après s’être répandu dans la langue populaire ou familière, l’usage de la préposition « sur » où l’on attendrait la préposition « à » est aujourd’hui fréquente dans les médias (travailler sur Paris ; déménager sur Brest). Si, avec un verbe de mouvement, cette construction peut éventuellement se justifier par sa connotation dynamique (ainsi de déménager sur Toulouse qui rappelle marcher sur Rome), elle ne peut en revanche être acceptée avec un verbe qui n’a pas cette connotation (j’habite à Paris et non j’habite sur Paris).
Voici d’ailleurs ce qu’écrivait en 2002 M. Maurice Druon, Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie française :
« “Je vais descendre sur Marseille.” Vous trouvez-vous donc en hélicoptère ? “C’est pour travailler sur la région Provence-Côte d’Azur.” A-t-elle besoin d’être modifiée, redessinée ? Sans doute, puisqu’on envisage de “créer un nouveau canton sur la troisième circonscription du Var.” Mais par quel procédé ? Peut-on élever un canton ou le poser ? Cette pauvre préposition sur est harassée. On la met à toutes les sauces. Elle nous vient après plusieurs avatars du latin super, supra. On l’a chargée au fil du temps de bien des sens, propres ou figurés, matériels ou abstraits. Mais pourquoi lui impose-t-on, de surcroît, d’exprimer des indications qui ne comportent nulle notion de position, de supériorité ou de domination ? Il y a là un abus qui devient un tic. Soyons sur nos gardes pour n’y pas céder. »
Donc, je ne sais pas, mais là, je ne me risquerai certainement pas à remettre en cause l'analyse d'un membre de l'Académie française...Je n'estime pas avoir le niveau suffisant.
Ensuite, comme j'expliquais un peu plus haut, je baigne moi aussi dans les contes et autres depuis mon enfance, c'est même mon travail, puisque je traduis du russe vers le français des contes pluriséculaires pour la plupart, et que ce qui m'a ouvert cette porte, c'est que je suis fan des contes depuis toujours. Ce qui ne m'empêche pas de trouver cette phrase problématique. Et si tout le monde comprend la phrase en elle-même (on est quand même pas idiots) c'est néanmoins, un peu moyen grammaticalement parlant. Moi aller maison, tout le monde comprend, ça ne signifie pas pour autant que c'est correct.
Kpok wrote:
Et puis qu'est ce que le français standard? le francilien? Dans certaines régions (peut être toute) les langues traditionnelles sont encore enseignées, certaines ressemblent au français standard, comment ne pas mélanger tout ça. Les comptines sont les seules représentantes d'une manière de parler qui traverse les siècles sans subir de grandes mutations. Les enfants sont beaucoup plus intelligents qu'on peut le croire et ils savent faire la différence entre une chanson que l'on fredonne dans la voiture ou en classe et la vraie vie, tout comme les dessins animés.
Le français standard, c'est celui qu'on enseigne à l'école, qui suit des règles,jusque là, d'orthographe, de grammaire, etc, "standard", commune à l'ensemble de la France. De mémoire, rassures-moi, tu conjugues bien par exemple, l'auxiliaire être au présent de l'indicatif comme partout en France, non? Je suis, tu es, etc. La structure de ta phrase est bien, comme dans le reste du pays, S+V+C, non? Donc il y a bien une langue commune. Non, les comptines ne sont pas les seules et uniques représentantes d'une langue aujourd'hui quasi disparue ou plutôt ayant évolué, il y a des auteurs, des poètes, des philosophes qui ont vécus eux aussi aux temps où les contes sont nés et ont laissés leurs traces.
Les enfants sont intelligents, oui, mais n'y a-t-il autour de toi QUE des personnes qui ne font aucune fautes? Donc, bien qu'ils n'aient pas été des enfants débiles, il semble bien qu'il y ait tout de même problème à enseigner avant qu'ils ne puissent faire la différence par eux-même, des choses incorrectes.
Ces erreurs sont super mimi, parce qu'elles viennent d'eux-même et de leur compréhension unique du monde qui les entoure, mais elles ne le sont plus autant, quand elles sont le fruits d'adultes peu regardant quant à ce qu'ils devraient leur enseigner correctement. D'autre part, il sont oui intelligents, mais les parents sont là pour baliser le terrain, sinon, à quoi on sert??? S'ils sont intelligent, plus besoin de se fouler. J'ai déjà entendu ça, et le résultat n'a pas été beau : puisque la gosse était très intelligente, on l'a déscolarisé. Je vous raconte pas les lacunes! Attention avec les enfants, laissons-les à leur juste place. Celle d'adultes en devenir à former sur le long terme, tranquillement, mais sûrement.
Je ne m'en fais pas parce qu'on a la chance de ne pas être archi nuls et de se donner la peine de chercher quand on a un doute plutôt que de le conforter dans l'erreur, mais c'est désagréable de voir que certains enseignants, eux ne se donnent pas cette peine, alors que c'est un peu la base de leur métier. Ca élèverait le débat, non, si tout le monde était un peu plus regardant, ou faisait juste un peu plus attention, histoire que chaque nouvelle génération ne soit pas moins éduquée que le précédente.