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Posted: 28 May 2004 16:47
by ann
:lol: Merci c'était caline (au lieu de "calisse") que je cherchais. C'est la meme chose qu'en italien le porco zio (au lieu de "dio"), en utilisant un mot qui ressemble phonétiquement on amoindrit le blasphème.
Merci Katerie!
Ben oui y'a aussi des spécialistes ou des amoureux du français du Québec outre-atlantique!

Posted: 02 Jun 2004 22:25
by Moi
Eh ben... j'aurais dû venir plus souvent, j'en aurais appris de belles et surtout de beaux... gros mots.
Souvent les Québécois pensent que certains mots plutôt vulgaires en français se disent tout à fait couramment chez nous (en France). C'est ainsi qu'un jour que j'étais dans la classe de mon fils pour vider les citrouilles pour l'Halloween (pas pour Halloween comme on dit en France), les enfants disaient sans arrêt : c'est dégueu' ! C'est dégueulasse ! Et la maîtresse ne disait rien... parce qu'ici, ce n'est pas vulgaire, même dans une classe de maternelle ! De la même manière, quand un pique-nique est organisé à l'école, il faut "apporter sa bouffe"
Je trouve enrichissant d'assimiler le vocabulaire québécois. En revanche, pour la grammaire, au secours !
Voici quelques exemples que j'ai entendus de la bouche de l'institutrice elle-même:
- C'est les amis de Véronique qu'on descend le premier (de l'autobus)
- C'est moi qui s'en occupe
- Qu'est-ce qu'on voit-tu sur c'te beau dessin ?
- Y'a pas personne ici
- Quand qu'on a fini, on peut jouer
- à chaque matin, à chaque jour, à chaque semaine
- à matin, à soir

Nous nous sommes procuré un dictionnaire très intéressant écrit par Marie-Éva de Villers, une Québécoise : Le Multi-Dictionnaire, chez Québec Amérique. C'est un dictionnaire de la langue française, mais comme l'auteure est québécoise, elle va au-devant des fautes courantes au Québec et précise s'il s'agit ou non d'un québécisme. C'est très pratique quand on se demande si c'est vraiment faux ou si nous n'avons pas été habitués à cette expression en France.

Sur Fréquence Caribou http://www.frequencecaribou.com/, la radio d'immigrer.com, les capsules de Jimmy traitent du français parlé au Québec. Il y a d'ailleurs une très belle capsule dans laquelle il explique les différentes formes du mot Tabarnak, adjectif, adverbe, etc, c'est ... tabarnakement drôle !

Posted: 03 Jun 2004 05:59
by Katerie
J'ai bien aimé le message de Moi. Sans vouloir défendre nos expressions, loin de là, il y a quand même une certaine logique à dire l'Halloween... On dit bien l'Épiphanie, la Saint-Valentin, la St-Patrick, le nouvel an, les Rameaux... Les seules exceptions que je vois, c'est Noël et Pâques, et encore, plusieurs vont faire leurs pâques...

Et c'est vrai qu'on emploie beaucoup plus l'expression "dégueulasse" que "dégoûtant". C'est comme dans n'importe quelle langue, chaque région a ses expressions de prédilection...

Pour la grammaire, il ne faut pas généraliser, par contre! Ce n'est pas la population entière qui fait des fautes aussi flagrantes!

Par contre, l'utilisation aussi variée des différents sacres québécois (blasphèmes...) semble bien exagérée selon moi... C'est toujours drôle de voir (entendre?) un étranger essayer de sacrer comme un québécois :-? Je vous garantie que ce n'est pas toujours réussi.

Comment dire??? Il y a une sorte de progression dans les sacres. Certains sont utilisés pour tout et pour rien: (désolée pour les chastes oreilles [yeux?], je laisse un espace si vous préférez les sauter, et ils sont en tout petit...)
:confused: (je me sens toute gênée de les écrire, je ne les utilise déjà pas souvent...) :sweat:





Merde (le e final presque pas prononcé), maudit, criss...
Quand la situation s'envenime, on passe au stade supérieur : ostie, calvaire, câlisse...
et souvent, à la toute fin : tabarnak!








C'est vrai que les sacres sont aussi souvent utilisés comme adjectifs: j'ai un ost... de problème. Mais des fois, c'est aussi utilisé dans un sens positif: un cr... de bon livre. Un peu comme votre "putain", si je ne m'abuse ;) Mais l'expression "tabarnakement " est loin d'être fréquente...

Je commence à me sentir un peu seule en tant que québécoise pur sang (pour ne pas prendre l'expression pure laine) dans cette discussion... Mais j'aime toujours autant voir la vision que vous avez de nous! :hello:

Posted: 03 Jun 2004 09:45
by Vikr
Katerie wrote:j'ai un ost... de problème. Mais des fois, c'est aussi utilisé dans un sens positif: un cr... de bon livre. Un peu comme votre "putain", si je ne m'abuse ;)
:loljump: C'est drôle, pour éviter d'écrire des "gros mots", j'aurais mis

j'ai un ostie de problème...........un crisse de bon livre...........Un peu comme votre "p....n" :loljump:

crisse et ostie ne me "parlent" pas , alors que p....n , si :loljump:

Posted: 03 Jun 2004 11:26
by Franck

Posted: 03 Jun 2004 14:54
by Moi
Allô !
C'est vrai que TOUT LE MONDE ne fait pas des fautes de grammaire à chaque phrase au Québec... juste la maîtresse de mon fils, ce qui est logique :roll:
Et pour le tabarnakement, bien sûr, c'est une boutade tirée du délire de mon ami pure laine sur le mot tabarnak.
Moi, je ne me risque pas à jurer, c'est trop compliqué encore.
Hier soir je suis allée à une réunion dans la nouvelle école de mon fils, voilà ce que j'y ai entendu :
Vous pouvez vous assir là
C'est passé dans le journal que je sais pas dans lequel
Y'a moi qui est le président
un de leurs travails
les différentes personnes qu'on s'est réunies là dessus
laisser une trace à toutes les parents intéressés
une genre de voyage
toute le processus

Franchement, je trouve que ça donne des couleurs au Québec et j'avoue que j'aime plutôt ça... sauf pour mes enfants à l'école.

En revanche, le programme éducatif est formidable. On ne peut pas tout avoir...

Céline

Posted: 03 Jun 2004 15:33
by Katerie
Pauvre Céline!

Honnêtement, à voir le nombre de fautes faites par ce professeur, je me demande sincèrement si elle est francophone d'origine... C'est dommage pour vos enfants, mais les enseignants ne sont heureusement pas tous comme ça!

Posted: 03 Jun 2004 15:56
by Moi
Merci Katerie pour les encouragements !
Nous avons opté pour le principe de bilinguisme pour nos enfants. Quand notre fils nous dit "oui, mais la maîtresse dit comme ça", nous répondons : "oui, à l'école, on dit comme ça, mais à la maison, on dit autrement". Ainsi, il connaît les deux manières de dire et il ne se fait pas passer pour un maudit français en allant voir son professeur pour lui dire" ma maman a dit que tu ne savais pas parler le français !"... :-o d'autant que son accent français est encore bien marqué.

Tiens, voilà un autre sujet : Français, pensez vous avoir un accent ?
Moi, après 9 mois au Québec, je peux vous dire que oui ! Et quand j'entends un accent français, maintenant, je le repère tout de suite ! :D

Posted: 03 Jun 2004 16:30
by ann
Malheureusement le Québec a vécu une période de laisser aller au niveau éducatif pour ce qui concerne le français écrit dont elle paie aujourd'hui les conséquences: après une longue période où le français était malheureusement d'un usage qui se réduisait à la sphère privée: on travaillait en anglais, les luttes de la Révolution tranquille et des lois qui imposait le français comme langue du travail au Québec (la fameuse loi 101), les Québécois ont connu l'époque des années 70 et du "laissons faire", le français est bon quel qu'il soit... Et voilà que maintenant pour rentrer à l'université les Québécois francophones sont obligés de passer un test de grammaire et de faire des cours de rattrapage s'ils n'ont pas le niveau. Je me rappelle que le fils de mes amis qui devait avoir douze ans quand je vivais au Québec n'était pas corrigé par ses profs pour ses fautes d'orthographe sauf en français, une manière de dire que l'orthographe n'est importante que pour les littéraires... Désastre en perspective par la suite...
Mais bon cela dit en France aussi, on en a déjà discuté sur ce forum, de moins en moins de gens savent écrire bien en français... et pour le parler, meme si cela nous choque de la part d'institutrices ou de profs, les fautes dont tu parles se trouvent dans la bouche de beaucoup de français de France....

Posted: 03 Jun 2004 16:47
by Moi
C'est vrai que l'on retrouve ce genre de fautes fréquemment aussi en France, mais rarement dans la bouche d'un professeur...

C'est vrai, j'ai moi-même enseigné à des BTS en France et je peux vous dire que j'ai souvent dû relire les phrases dans les devoirs des étudiants pour pouvoir les comprendre, tant les fautes y étaient nombreuses.
J'ai un ami professeur de biologie à l'Université de Metz. Il me dit que c'est de plus en plus grave : depuis deux ans, c'est au niveau de la maîtrise qu'il ne comprend plus les devoirs de certains étudiants !
Il existe ici au Québec encore quelquefois un certain complexe d'infériorité vis à vis du parler des Français de France (oui, parce que vous ne le saviez peut-être pas, mais on me demande souvent si je suis française de France, française de Belgique ou française de Suisse :lol: ... ben euh... chuis française, c'est tout :-? !). si bien que sur mon lieu de travail, on m'a souvent de demandé : "toi qui sais tout, comment on dit tel mot en français ?" Au début, je ne remarquais pas qu'en me demandant cela, ils prenaient en plsu l'accent français !
Mais ce comportement là est rare, heureusement et les gens s'amusent plutôt à comparer les expressions imagées.

Posted: 03 Jun 2004 17:13
by ann
Moi aussi quand je vivais au Québec j'ai ressenti parfois que le fait que je sois une "française de France" était parfois quelque chose qui empechait des relations faciles avec certains Québécois, au départ tout au moins, mais c'est aussi une réaction à l'attitude de certains Français qui regardent les Québécois un peu de haut , en voyant leur accent comme quelque chose de très folklorique mais un peu pequenot, ou qui se permettent de dire "en français on dit ça", comme si le français parlé à Paris était un modèle (j'ai eu parfois honte d'entendre parler les Français des Québécois ou en rire alors qu'ils étaient au Québec, "invités" en quelque sorte...)... Des mots que nous ne partageons pas avec les Québécois comme "tuque" ou "flos" ou "nounoune", etc. n'en restent pas moins français, on ne les utilise pas en France, c'est tout.

Posted: 03 Jun 2004 17:28
by Moi
C'est vrai, je suis entièrement d'accord avec toi. Je trouve que tous ces mots non utilisés en France enrichissent la langue française. Qui sait, si ça se trouve, dans 5 ans, on appellera "tuque" un bonnet très chaud pour l'hiver ? On a bien adopté le mot courriel, pour certains d'entre nous...

Mais ce qui est compliqué, c'est aussi la notion de "pure laine". Pour ce qui me concerne, ça ne me gêne pas du tout d'être considérée pour l'étrangère que je suis ici et je trouve ça plutôt normal. Mais j'ai quelques amis qui sont nés à Montréal de parents français ou africains et qui sont parfois considérés comme des "maudits français" parce qu'ils parlent quasiment comme des Français. Ils trouvent ça injuste et se sentent parfois comme des étrangers.

Mais bon, là encore il faut relativiser... si on observe la situation que certains descendants d'immigrés vivent en France, les étrangers d'ici ne sont pas si mal lotis, non ?

Posted: 03 Jun 2004 18:15
by ann
Oui, c'est vrai le "racisme" anti-français ou "non québécois" n'a rien à voir avec le racisme vécu par les étrangers en France meme si l'on retrouve des attitudes racistes envers les latinos et les haitiens, en particulier, au Québec. Un nom arabe ne sera pas particulièrement repoussant pour un dirigeant d'entreprise, en général, surtout si la personne qu'il veut engager a le profil du poste... Mais bon on ressent un peu le communitarisme comme aux E.U., la ville de Montréal le reflète, multiculturelle mais avec son quartier chinois, son quartier italien ("La petite Italie), le coin des portugais, le "ghetto Mc Gill" totalement anglophone, Westmount aussi très anglo et très chic etc.

Posted: 03 Jun 2004 19:10
by Moi
Ici, en région, c'est différent, les étrangers sont peu nombreux et il y a moins de communautarisme... Quoique nos voisins argentins se retrouvent très souvent avec les autres Argentins de la ville et ils se serrent les coudes.
Et nous, Français, nous sentons plus proches des Marocains que des Québécois,, que ce soit au niveau de la culture ou au niveau des valeurs ou du comportement. Je pense que malgré nos origines lorraines, nous sommes des Méditerranéens !
D'ailleurs, nous envisageons éventuellement le Maroc comme prochaine destination !

Posted: 03 Jun 2004 19:38
by ann
On s'éloigne un peu des québécismes mais je dirais simplement qu'après ma première année au QUébec j'avais le mal du pays... Je suis rentrée en France et après 6 mois je repartais comme résidente permanente au QUébec, je m'étais attachée au pays et à ses habitants. Mais je me suis installée sur le plateau pour pouvoir manger du bon fromage et avoir du pain frais... C'est la bouffe qui me manquait surtout. J'aimais toute cette neige, voir le soleil et la nature, et puis j'avais d'excellents rapports avec les gens avec qui je travaillais, meme si c'est vrai, j'avais beaucoup d'amis étrangers.