L'anglais nous parait simple parce qu'on en est abreuvé à longueur de journée, mais en réalité, dès qu'on veut le parler couramment et comme un locuteur natif... vous repasserez. La prononciation est pas simple (si on veut prononcer correctement en tt cas), la grammaire non plus (c'est pas parce qu'il y a pas de déclinaison et que les conjugaisons st simples que la grammaire est simple), par exemple, qd on utilise un adverbe, on doit apprendre avec chaque adverbe si on doit le mettre avant ou après le verbe...
Miracle

Demain il ne
pleuvra pas en Bretagne

: pour une fois, Ronan et moi sommes
complètement d'accord sur un point... Nan, en fait, ça n'est pas si rare que cela

.
Les langues romanes st pas si simples: faut pas oublier qd même tous ces verbes plus ou moins irréguliers: pouvoir, savoir, être, etc. Ca donne des verbes bizarres en espagnol, en italien etc.
C'est effectivement un point à ne pas oublier. Autant le latin avait un système verbal très cohérent (les verbes irréguliers, en latin, se comptent sur les doigts d'une main : les deux esse, volo, nolo, malo, ire, ferre), autant les langues qui en sont issu ont, par accident phonétique, créé des irrégularités non seulement nombreuses, mais en plus peu prévisibles (sauf à être spécialiste de phonétique romane, et encore) et très difficile à apprendre. En allemand ou en anglais, il suffit de connaître trois ou quatre forme pour conjuguer un verbe irrégulier ou fort (fahren, fuhr, gefahren, er fährt / arise, arose, arisen), alors que pour un verbe irréguliers français, il faut apprendre au minimum :
- deux bases au présent (je boi-s/nous buv-ons)
- un thème d'imparfait/participe présent : buv-ais/buv-ant
- un thème de passé simple/imparfait du subjonctif (bu-s/bu-sse)
- un thème de futur/conditionnel (boir-ai/boir-ais)
- un thème de participe passé (bu)
Quand ce n'est pas
toute la conjugaison (cf. "faire"). Idem pour ses équivalents espagnol, italien, portugais, etc.
Les Français sont souvent nuls en langues étrangères parce qu'ils font pas d'efforts, parce qu'ils n'osent pas prononcer une langue avec de nouveaux phonèmes, un nouvel accent etc, et parce qu'ils ont de mauvaises méthodes/mauvais profs, c'est tout. Sur ce forum, y a bcp de français et ils st pas nuls...

Finalement si, il va pleuvoir en Bretagne demain. Bon, je passe sur les "mauvais profs", pas envie de m'énerver... Relativement d'accord pour le reste : l'accent français (sur la fin des mots, et globalement par membre de phrase) est assez propre à notre langue, et il est assez difficile d'en sortir (d'une langue germanique à une autre ou d'une autre langue romane à une autre, ce problème n'existe pas), sans parler de l'égalité des syllabes (contrairement à l'anglais), ou de la fréquence dont parlait Beelemache, etc. D'accord aussi sur le relatif ethnocentrisme des Français, c'est incontestable, ou de la timidité lorsqu'on est pas sûr de sa phrase, qui est un peu la conséquence de l'importance que nous donnons culturellement au fait de "bien parler" notre propre langue (qui par ailleurs la sauve de beaucoup de choses)...
... Cela étant, de grâce, relativisons un peu : oui
ceux des Allemands qui sortent des Gymnasien ont un niveau de langue étrangère largement meilleur par rapport aux lycéens français, mais seulement eux (pourquoi ne parle-t-on jamais des
Fachschüler et des
Realschüler ? Parce qu'ils ne sont jamais nos "coress" au lycée, et qu'ils ne deviennent pas des étudiants erasmus, donc on ne les voit pas) ; et la plupart des systèmes scolaires des pays d'Europe continentale ressemblent au modèle allemand. Et puis les petits Français sont meilleurs dans d'autres domaines, question de répartition des matières. Je n'ai pas non plus l'impression que le niveau des Anglais soit moins pitoyable que le nôtre - quant aux petits Américains, ils ne savent même pas qu'il existe des langues étrangères - ce propos d'un antiaméricanisme primaire n'est pas le mien : c'était celui du lecteur américain de mon lycée.
Pour revenir à la question de la facilité des langues étrangères : il m'a toujours semblé qu'à niveau de français égal (et important) les anglophones parvenaient beaucoup plus facilement à effacer leur accent que les Allemands, pourtant si bons en langues étrangères comme on l'a dit. Il leur suffit seulement de parler plus lentement et plus posément (ce que les universitaires font très bien). Peut-être parce que l'anglais, comme le français, oppose assez "bêtement" des consonnes sonores à des consonnes sourdes (t/d), alors qu'en Allemand, cette opposition est subordonnée en fait à la force de la consonne : z'est pour za gue les Allemands ont tant teu mal à artiguler corregdement les ogglusifs, alors que bourtant ils ont les mêmes phonème que nous en déorie.
