Deux mots que je ne comprend pas
Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
la compréhension du texte
Salut tous!
Je ne comprends pas bien les tournants logiques (que je marque en relief) du texte suivant. Veuillez me donner votre idées.
Des dizaines de représentations curieuses, qui font aujourd’hui la joie ou l’étonnement des touristes et le profit des marchands de souvenirs, ornent les extérieurs des édifices religieux. Ce sont des figures ou des scènes très païennes qu’on ne s’attend pas à trouver en pareil lieux. Des monstres, des diables, des acteurs de scènes érotiques, pornographique, scatologiques...
On peut fournir trois explications conjointes à cette insolite et paradoxale situation. La première, c’est que, d’une façon générale, la liberté des moeur de l’époque autorisait ce mode d’expression, bien que l’Eglise, qui ne prêchait pas forcément d’exemple, s’efforçât de contenir la license. Car le profane et le sacré, sur relent de paganisme, étaient inextricablement mêlés. On retrouve, ailleurs qu’aux flancs des cathédrales, des fontaines où les jeux du sexe et de l’eau conjugué sont bien la marque de la fantaisie paillarde mais naïve des artistes et de campagnons d’alors.
La deuxième raison est à rechercher dans l’exorcisme. Les sculptures ou fresques qui ne représentent pas des démons ou des monstres horribles plaquent au dehors des église des sorciers ou sorcières à l’apparence banale mais d’autant plus redoutable. Ils n’ont ni désir ni surtout le droit de pénétrer dans les lieux bénits.
Et c’est la troisième justification, celle de dénoncer les turpitudes explicitement étalées pour rappeler constamment à la décence et à l’abstinence les fidèles tentés de s’égarer. Il est possible aussi qu’une certaine dose de malice ou d’hypocrisie, pas très catholique, se soit mêlée de cette affaire-là...
On sait par ailleurs combien les diables accouchant par le derrière des personnages qui représentent la « moinillerie » ou la « papegaillerie » est une idée chère au Moyen Age, plusieurs estampes en témoignent. Luther en particulier, pour qui le Diable ne déteste rien tant que les excréments humains (Propos de table), et avec lui tous les combattants de la Réforme, usera de thèmes scatologiques pour stigmatiser le papisme dans son opuscule Contre la Papauté de Rome fondée par le Diable ! illustré par Cranach.
Désolée le paragraphe est un peu long mais pour mieux montrer le contexte il me faut donc citer tout le paragraphe.
J'ai en effet quelques quesitons:
1. quand on dit "églises des sorciers ou sorcières, cela veut signifier "églises des frères ou des soeurs"?
2. "dans la deuxième raison", si les sculptures ou fresques ne représentent pas les démons ou des monstres, pourquoi ils sont d'autant plus redoutable? et encore pourquoi "on montre ce qu'ils font?" Je suis totablement perdu dans le sens du paragraphe.
3. Dans la phrase "Luther en particulier, pour qui le Diable ne déteste rien tant que les excréments humains...", pourrait-on dire autrement que le Diable aime Luther aussi que les excréments humains? Dans ce cas, quel est la liaison entre cette phrase et la suivante?
Merci d'abord pour votre patience de lire ce message. Attends votre réponse! A plus.
Je ne comprends pas bien les tournants logiques (que je marque en relief) du texte suivant. Veuillez me donner votre idées.
Des dizaines de représentations curieuses, qui font aujourd’hui la joie ou l’étonnement des touristes et le profit des marchands de souvenirs, ornent les extérieurs des édifices religieux. Ce sont des figures ou des scènes très païennes qu’on ne s’attend pas à trouver en pareil lieux. Des monstres, des diables, des acteurs de scènes érotiques, pornographique, scatologiques...
On peut fournir trois explications conjointes à cette insolite et paradoxale situation. La première, c’est que, d’une façon générale, la liberté des moeur de l’époque autorisait ce mode d’expression, bien que l’Eglise, qui ne prêchait pas forcément d’exemple, s’efforçât de contenir la license. Car le profane et le sacré, sur relent de paganisme, étaient inextricablement mêlés. On retrouve, ailleurs qu’aux flancs des cathédrales, des fontaines où les jeux du sexe et de l’eau conjugué sont bien la marque de la fantaisie paillarde mais naïve des artistes et de campagnons d’alors.
La deuxième raison est à rechercher dans l’exorcisme. Les sculptures ou fresques qui ne représentent pas des démons ou des monstres horribles plaquent au dehors des église des sorciers ou sorcières à l’apparence banale mais d’autant plus redoutable. Ils n’ont ni désir ni surtout le droit de pénétrer dans les lieux bénits.
Et c’est la troisième justification, celle de dénoncer les turpitudes explicitement étalées pour rappeler constamment à la décence et à l’abstinence les fidèles tentés de s’égarer. Il est possible aussi qu’une certaine dose de malice ou d’hypocrisie, pas très catholique, se soit mêlée de cette affaire-là...
On sait par ailleurs combien les diables accouchant par le derrière des personnages qui représentent la « moinillerie » ou la « papegaillerie » est une idée chère au Moyen Age, plusieurs estampes en témoignent. Luther en particulier, pour qui le Diable ne déteste rien tant que les excréments humains (Propos de table), et avec lui tous les combattants de la Réforme, usera de thèmes scatologiques pour stigmatiser le papisme dans son opuscule Contre la Papauté de Rome fondée par le Diable ! illustré par Cranach.
Désolée le paragraphe est un peu long mais pour mieux montrer le contexte il me faut donc citer tout le paragraphe.
J'ai en effet quelques quesitons:
1. quand on dit "églises des sorciers ou sorcières, cela veut signifier "églises des frères ou des soeurs"?
2. "dans la deuxième raison", si les sculptures ou fresques ne représentent pas les démons ou des monstres, pourquoi ils sont d'autant plus redoutable? et encore pourquoi "on montre ce qu'ils font?" Je suis totablement perdu dans le sens du paragraphe.
3. Dans la phrase "Luther en particulier, pour qui le Diable ne déteste rien tant que les excréments humains...", pourrait-on dire autrement que le Diable aime Luther aussi que les excréments humains? Dans ce cas, quel est la liaison entre cette phrase et la suivante?
Merci d'abord pour votre patience de lire ce message. Attends votre réponse! A plus.
Dorine
-
- Guest
un paragraphe qui me paraît bizarre
Salut! c'est moi encore!
Dans le paragraphe suivante, veilllez regarder la phrase en relief que je ne comprends pas.
« Ces femmes estant arrivées au lieu de la pissoire, ou pissotière, elle se disposent, comme les montagnes d’Angleterre chacune où elle est, y gardant dignitez, prérogatives et honneurs, ainsi qu’es actes publics et notables, ne plus ne moins que se mettent les chevaliers en leur rang, le jour de leur cérémonie. En ceste commodité, abondamment, joyeusement, et à la copieuse et bénigne descharges des reins, elle vuident leur vessie et pissent tant que cette rivière en est fait et continuée ; et de là les Allemans, Flamans et Anglois font venir leur bonne eau pour faire de la bière, la plus double et de plus haut goust. Cela est cause que leurs femmes ne les ayment pas tant qu’elles font les François, d’autant que ces femmes-là pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps. Que s’il y a des femmes qui ne sçavent bien pisser, on les envoye à Genève, d’autant que là il y a plusieurs belles escales où on apprend à pisser en public et en compagnie, au grand soulagement des honteux, qui là, apprennent la sotte honte qui resserre le boyau culier. »
Dans cette phrase "Cela est cause que leurs femmes ne les ayment pas tant qu’elles font les François, d’autant que ces femmes-là pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps " qui est "leurs femme" (les femmes des Allemans, Flamans et Anglois)? qui est "les" que leurs femmes n'aiment pas? et pourquoi "les femmes pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps"? De plus, dans " le corps", c'est dans le corps de qui?
Eh bien, tant de questions! Merci pour votre lecture et je serai très appréciée pour votre réponse!
Dans le paragraphe suivante, veilllez regarder la phrase en relief que je ne comprends pas.
« Ces femmes estant arrivées au lieu de la pissoire, ou pissotière, elle se disposent, comme les montagnes d’Angleterre chacune où elle est, y gardant dignitez, prérogatives et honneurs, ainsi qu’es actes publics et notables, ne plus ne moins que se mettent les chevaliers en leur rang, le jour de leur cérémonie. En ceste commodité, abondamment, joyeusement, et à la copieuse et bénigne descharges des reins, elle vuident leur vessie et pissent tant que cette rivière en est fait et continuée ; et de là les Allemans, Flamans et Anglois font venir leur bonne eau pour faire de la bière, la plus double et de plus haut goust. Cela est cause que leurs femmes ne les ayment pas tant qu’elles font les François, d’autant que ces femmes-là pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps. Que s’il y a des femmes qui ne sçavent bien pisser, on les envoye à Genève, d’autant que là il y a plusieurs belles escales où on apprend à pisser en public et en compagnie, au grand soulagement des honteux, qui là, apprennent la sotte honte qui resserre le boyau culier. »
Dans cette phrase "Cela est cause que leurs femmes ne les ayment pas tant qu’elles font les François, d’autant que ces femmes-là pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps " qui est "leurs femme" (les femmes des Allemans, Flamans et Anglois)? qui est "les" que leurs femmes n'aiment pas? et pourquoi "les femmes pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps"? De plus, dans " le corps", c'est dans le corps de qui?
Eh bien, tant de questions! Merci pour votre lecture et je serai très appréciée pour votre réponse!
un poeme de voltaire
Eh oui... c'est le troisième message que j'ai mis ici....
Salut de nouveau!
Qui pourrait m'expliquer un peu ce poème de Voltaire.
Cesse de m'alarmer par de fausses nouvelles;
Culis ne viendra pas, ici, troubler nos selles,
Ses sujets sont lassés de voir qu'en ces climats,
Le soleil trop ardent dessèche leurs cacas.
Je ne crains ni Chio,ni Cuba, ni Foirance,
Plus ils vont par le bas, plus s'accroît ma puissance.
Je veux qu'en pot de chambre on les mène à leur roi,
Que Culis me respecte et connaisse ma foi.
Merci d'avance pour votre réponse!
Salut de nouveau!
Qui pourrait m'expliquer un peu ce poème de Voltaire.
Cesse de m'alarmer par de fausses nouvelles;
Culis ne viendra pas, ici, troubler nos selles,
Ses sujets sont lassés de voir qu'en ces climats,
Le soleil trop ardent dessèche leurs cacas.
Je ne crains ni Chio,ni Cuba, ni Foirance,
Plus ils vont par le bas, plus s'accroît ma puissance.
Je veux qu'en pot de chambre on les mène à leur roi,
Que Culis me respecte et connaisse ma foi.
Merci d'avance pour votre réponse!
Dorine
traduction
Bonjour!
J'ai trouvé sur l'internet cette titre "Affiavit deus et dissipati sunt " que j'avais posée pour question ici. J'ai par hasard trouvé une explication en la langue que je ne connais pas. Y a-t-il quelqu'un qui peut m'aider à traduire cette petite phrase? Merci d'avance!
(lat.) a. m. Isten rájuk fujt és szétszórattak; a spanyol armada megsemmisítésének (1588) emlékére Németalföldön vert emlékérem felirása.
A plus!
J'ai trouvé sur l'internet cette titre "Affiavit deus et dissipati sunt " que j'avais posée pour question ici. J'ai par hasard trouvé une explication en la langue que je ne connais pas. Y a-t-il quelqu'un qui peut m'aider à traduire cette petite phrase? Merci d'avance!
(lat.) a. m. Isten rájuk fujt és szétszórattak; a spanyol armada megsemmisítésének (1588) emlékére Németalföldön vert emlékérem felirása.
A plus!
Dorine
Re: traduction
C'est du hongrois:Dorine wrote:(lat.) a. m. Isten rájuk fujt és szétszórattak; a spanyol armada megsemmisítésének (1588) emlékére Németalföldön vert emlékérem felirása.
(latin) ["a.m.": abréviation pas claire] Dieu leur a soufflé dessus et ils ont été dispersés; inscription de la médaille commémorative frappée aux Pays-Bas en souvenir de la destruction de l'armada espagnole (1588).
-- Olivier
Se nem kicsi, se nem nagy: Ni trop petit(e), ni trop grand(e):
Éppen hozzám való vagy! Tu es juste fait(e) pour moi!
Éppen hozzám való vagy! Tu es juste fait(e) pour moi!
Au secours!
Coucou!!!
J'ai posté quelques questions mais personne regarde sauf Olivier qui m'a répondu la dernière question.
Au secours!!! Pourriez-vous jeter un coup d'oeil sur mes nouvelles questions? Ce sera très apprécié! Merci d'avance.

J'ai posté quelques questions mais personne regarde sauf Olivier qui m'a répondu la dernière question.

Dorine
- Sisyphe
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- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico

NB : en français, on écrit "licence" (contrairement à l'anglais

Non, tu n'as pas compris la phrase :J'ai en effet quelques questions:
1. quand on dit "églises des sorciers ou sorcières, cela veut signifier "églises des frères ou des soeurs"?
Les sculptures ou fresques qui ne représentent pas des démons ou des monstres horribles = sujet
plaquent = verbe
au dehors des église = complément de lieu
des sorciers ou sorcières à l’apparence banale mais d’autant plus redoutable = complément d'objet
"plaquer quelque chose dans un lieu", au sens propre, c'est "appliquer contre un mur". Une muncipalité peut plaquer un panneau "interdit de stationner", par exemple.
C'est vrai qu'ici l'expression est un peu inhabituelle

Les sculptures ne représentent pas des monstres horribles, mais seulement des sorcières "banales".2. dans "la deuxième raison", si les sculptures ou fresques ne représentent pas les démons ou des monstres, pourquoi ils sont d'autant plus redoutable ? et encore pourquoi "on montre ce qu'ils font?" Je suis totablement perdu dans le sens du paragraphe.
Pourquoi dit-il qu'elles sont "d'autant plus redoutables" ? Je ne sais pas exactement

Peut-être parce que les monstres font partie des décors habituels des églises romanes ; ce sont des personnages qui n'existent pas et auxquels les fidèles sont habitués. Alors que les sorcières, avant la période dont parle ton texte, n'étaient pas représentées sur les églises, donc les fidèles n'y sont pas "habitués". Et puis les sorcières existent (du moins pour les gens de cette époque, qui en sont convaincus).

Alors que devant une image très réaliste d'un gros chien agressif, tu auras peu, l'espace d'un instant, car les chiens existent et sont dangereux.
Non.3. Dans la phrase "Luther en particulier, pour qui le Diable ne déteste rien tant que les excréments humains...", pourrait-on dire autrement que le Diable aime Luther aussi que les excréments humains? Dans ce cas, quel est la liaison entre cette phrase et la suivante ?
"Pour qui" = selon qui, d'après qui. = According to Luther
"il ne déteste rien tant que X" = ce qu'il déteste le plus, c'est X
La phrase veut dire : selon Luther, ce que le diable déteste le plus, ce sont les excréments. Donc, Luther et les autres réformateurs useront de thèmes scatologiques pour combattre le papisme, etc.
*
« Ces femmes estant arrivées au lieu de la pissoire, ou pissotière, elle se disposent, comme les montagnes d’Angleterre chacune où elle est, y gardant dignitez, prérogatives et honneurs, ainsi qu’es actes publics et notables, ne plus ne moins que se mettent les chevaliers en leur rang, le jour de leur cérémonie. En ceste commodité, abondamment, joyeusement, et à la copieuse et bénigne descharges des reins, elle vuident leur vessie et pissent tant que cette rivière en est fait et continuée ; et de là les Allemans, Flamans et Anglois font venir leur bonne eau pour faire de la bière, la plus double et de plus haut goust. Cela est cause que leurs femmes ne les ayment pas tant qu’elles font les François, d’autant que ces femmes-là pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps. Que s’il y a des femmes qui ne sçavent bien pisser, on les envoye à Genève, d’autant que là il y a plusieurs belles escales où on apprend à pisser en public et en compagnie, au grand soulagement des honteux, qui là, apprennent la sotte honte qui resserre le boyau culier. »
Ca n'est pas très clair...Dans cette phrase "Cela est cause que leurs femmes ne les ayment pas tant qu’elles font les François, d’autant que ces femmes-là pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps " qui est "leurs femme" (les femmes des Allemans, Flamans et Anglois)? qui est "les" que leurs femmes n'aiment pas? et pourquoi "les femmes pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps"? De plus, dans " le corps", c'est dans le corps de qui?

Moi, je comprends que :
1. Dans "ces pays", les femmes urinent tellement que leur urine forme des rivières ("lle vuident leur vessie et pissent tant que cette rivière en est fait et continuée").
2. Les Allemands, Flamands et Anglais utilisent l'eau de cette rivière pour faire de la bière (boisson beaucoup moins courante en France que dans les pays en question, et depuis toujours).
3. Pour cette raison, les femmes de ces "Allemands, Flamands et Anglais" n'aiment pas leurs maris, puisque ces derniers fabriquent de la bière à partir de l'urine de leurs propres femmes, et donc, les obligent (ces femmes) à boire à nouveau leur propre urine.
les femmes "allemandes, flamandes et anglaises" urinent -> l'urine forme des rivières -> cette rivière fournit l'eau pour la bière, fabriquée par les maris -> les maris obligent leurs femmes à boire de cette bière.
[


*
Enfin, le poème de Voltaire est d'abord tout entier une parodie du style tragique classique, notamment de Racine et Corneille. Je préfère le commenter vers à vers :
"alarmer" et "alarme" ont des sens très forts en français classique : c'est à la fois la nouvelle d'un danger et l'angoisse qui en résulte :Cesse de m'alarmer par de fausses nouvelles
(Bérénice 151) "Seigneur je vous veux bien confier mes alarmes" = je veux bien vous confier ce qui m'angoisse
(Andromaque I.3) "ah madame les Grecs, si j'en crois leurs alarmes / vous donneront bientôt d'autres sujets de larmes. = si j'en crois les propos inquiétants que tiennent les Grecs, vous aurez bientôt d'autres sujet bien plus grave pour pleurer.
Dans la poésie "précieuse" du 17e siècle, les poètes utilisent souvent des noms fictifs empruntés à la mythologie, et ceux-ci se terminent souvent en "is" : Lygdamis, Philis, Damis, etc.Culis ne viendra pas, ici, troubler nos selles,
Ici, bien sûr, on entend le mot "cul".

"Selle" peut signifier à la fois ce qu'on met sur un cheval ("saddle" en anglais) et les excréments ("stools").
"ardent" est très souvent employé au sens figuré dans le théâtre classique, en parlant de sentiments, de souhaits, d'états de l'âme : "Mais si nos voeux ardents vous peuvent émouvoir" (Phèdre) = s'il vous est possible d'être émus par les nos voeux, que nous formulons d'une manière pressante.Ses sujets sont lassés de voir qu'en ces climats,
Le soleil trop ardent dessèche leurs cacas.
Le jeu de mot vient ici de ce que le terme est utilisé au sens propre : "qui brûle" ("ardre" en ancien français = brûler ; ardent = brûlant)
Chio est une île grecque, mais prononcé à la française, on entend "chie haut", de même pour Cuba qui peut s'entendre "cul bas". Quant à Foirance, je ne sais pas si cette ville existe, mais on y entend à la fois le verbe "foirer" = rater, ne pas réussir, et "foie rance".Je ne crains ni Chio,ni Cuba, ni Foirance,
"être bas", en français classique, signifie "être à terre, être vaincu". Donc "aller par le bas" pourrait se comprendre "se faire vaincre".Plus ils vont par le bas, plus s'accroît ma puissance.
Mais dans le contexte, l'expression est évidemment dans un sens non figuré : ce sont les excréments qui vont "par le bas" (c'est à dire : qui descendent l'intestin et sortent par l'anus).
Par aillleurs, ce genre de vers avec un balancement à l'hémistiche : "plus... plus..." est typique de Corneille.
Je veux qu'en pot de chambre on les mène à leur roi,
Que Culis me respecte et connaisse ma foi. (/quote]
Là encore : parodie du théâtre classique.
"et connaisse ma foi" : "foi" est un mot qui a beaucoup de sens en français classique : "amour" "sincérité" mais aussi "vaillance", "ardeur". En fait ce vers ne veut pas dire grand-chose (mais il fait peut-être écho au mot "foie").
Last edited by Sisyphe on 09 Dec 2004 20:11, edited 1 time in total.
-
- Guest
Ici, foirance est plutôt pris dans son sens premier : foirer, avoir la foire, signifie avoir la diarrhée. Et comme foirer, au sens figuré, veut dire avoir peur (faire dans sa culotteCitation:
Je ne crains ni Chio,ni Cuba, ni Foirance,
Chio est une île grecque, mais prononcé à la française, on entend "chie haut", de même pour Cuba qui peut s'entendre "cul bas". Quant à Foirance, je ne sais pas si cette ville existe, mais on y entend à la fois le verbe "foirer" = rater, ne pas réussir, et "foie rance".

L'autre sens de foirer est en effet rater, échouer qui se dit aussi familièrement merder. On n'en sort pas

Après Chio et Cuba, pour poursuivre les jeux de mots scato-géographiques, je vois et j'entends France (F(oi)rance).
[nimportkoi] Si on écoute bien les paroles de la chanson de Sardou, qui comme chacun sait est un grand lecteur de Voltaire, on entend d'ailleurs clairement "Ne m'appelez plus jamais Foirance"[/nimportkoi]
Excrément intéressant en tout cas...


- Sisyphe
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- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Ici, foirance est plutôt pris dans son sens premier : foirer, avoir la foire, signifie avoir la diarrhée. Et comme foirer, au sens figuré, veut dire avoir peur (faire dans sa culotte ) foirance renvoie également au début du vers : je ne crains.....


[nimportkoi] Si on écoute bien les paroles de la chanson de Sardou, qui comme chacun sait est un grand lecteur de Voltaire, on entend d'ailleurs clairement "Ne m'appelez plus jamais Foirance"[/nimportkoi]



-
- Guest
Sisyphe wrote:J'ignorais totalement ce sens. Gratias ago Nemini (si je puis dire).
Ego vero, gratias habeo alicui : SisyphoSisyphe wrote:J'explicite pour Dorine, qui n'est pas francophone et qui risque de ne pas comprendre : Sardou est un chanteur français populaire un tout petit peu nationaliste (
), et l'une de ses premières chansons s'appelait "Ne m'appelez plus jamais France" (il faisait allusion au bateau transatlantique le France, qui venait d'être vendu à l'Angleterre et rebaptisé le Norway).

merci pour cette explication de texte : c'est vrai que j'aurais pu penser à notre amie étrangère après ce jeu de mot... foireux

Merci bien!

A plus. Ciao

Dorine
- Sisyphe
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Re: Merci bien!
Dorine wrote:Merci beaucoup pour votre enthusiasme. J'ai appris pas mal des choses à travers votre réponse. C'est très enrichissant! J'aime de plus en plus ce site.
A plus. Ciao

Nouvelle questions

1. "L’attrait de la charge comique qu’exerçaient et contenaient les diverses sécrétions amoureuses ou les exonérations physiologiques étaient et restent certains. Le but des autres était très respectable. Il s’agissait de capter l’attention d’un public distrait, de l’amuser, le séduire, pour le rendre plus réceptif au mesage philosophique ou politique que contenait, toujours, la comédie."
2. " Ces femmes estant arrivées au lieu de la pissoire, ou pissotière, elle se disposent, comme les montagnes d’Angleterre chacune où elle est, y gardant dignitez, prérogatives et honneurs, ainsi qu’es actes publics et notables, ne plus ne moins que se mettent les chevaliers en leur rang, le jour de leur cérémonie. En ceste commodité, abondamment, joyeusement, et à la copieuse et bénigne descharges des reins, elle vuident leur vessie et pissent tant que cette rivière en est fait et continuée ; et de là les Allemans, Flamans et Anglois font venir leur bonne eau pour faire de la bière, la plus double et de plus haut goust. Cela est cause que leurs femmes ne les ayment pas tant qu’elles font les François, d’autant que ces femmes-là pensent que leurs maris leur veulent derechef reverser leur urine dans le corps. Que s’il y a des femmes qui ne sçavent bien pisser, on les envoye à Genève, d’autant que là il y a plusieurs belles escales où on apprend à pisser en public et en compagnie, au grand soulagement des honteux, qui là, apprennent la sotte honte qui resserre le boyau culier. "
Merci pour votre attentions! et votre réponse sera très appréciées!!!
Dorine
Re: Nouvelle questions
Comme un marin faisant escale au port, il y a à Genève divers lieux où l'on peut s'arrêter, où l'on peux faire étape.Dorine wrote: il y a plusieurs belles escales
Pour certains, pisser en public est honteux. Et selon l'auteur, il est sot, bête, de penser celà. Les honteux ressèrent les fesses, contractent l'anus. A Genève, ils se relachent, dans tous les sens du terme.Dorine wrote:au grand soulagement des honteux, qui là, apprennent la sotte honte qui resserre le boyau culier. "
La folie des uns est la sagesse des autres
Concernant mes questions...


Mais je dois poser encore une fois la question: qui pourrait me dire ce que c'est "exonérations physiologiques" que j'ai mis déjà dans le dernier message.

Merci bien pour votre réponse! J'espère qu'il n'y aura plus de ce genre de question.

Dorine