Posted: 20 Nov 2004 23:11
C'était encore moi ci-dessus... Je suis trop lente en ce moment, je me fais tout le temps déconnecter !
Oui mais dans ce cas là, faudrait peut-être penser à se remettre en question. Faire des études de langues pour chercher du boulot sur un espace restreint à 10 km² réduit effectivement les opportunités. Donc dans ce cas oui, je te suis tout à fait, y'a peu de débouchés dans la traduction si l'on est pas prêt à regarder plus loin que le bout de son nez. Cé pas toujours évident de bouger quand on a déjà une famille, je peux le comprendre. Mais quand on est jeune diplômé, on a encore la capacité d'aller là où il y a du boulot. Je ne connais bien sûr pas les gens de ta promo, mais je pense qu'on ne choisit pas non plus la traduction dans le but de travailler sans penser éventuellement à bouger (sans forcément aller loin... y'a pas mal d'opportunités en Belgique par exemple). Ca me hérisse un peu d'entendre - enfin plutôt de lire - des choses pareilles. Etre réducteur au point de ne même pas vouloir quitter sa ville pour bosser, je trouve ça presque indécent. Quand on est stagiaire, cé pas forcément facile d'aller payer un loyer ailleurs sachant qu'on est pour ainsi dire pas payé. Mais quand cé pour trouver un emploi, faut quand même pas pousser mémé dans les orties.Anonymous wrote: Pour la mobilité du traducteur, certes, mais le problème, c'est que ce n'est pas parce qu'on a fait des études de trad qu'on a forcément envie de bouger. Au moins le moitié des gens de ma promo de cette année ne veulent à aucun prix bouger, ni hors de France, ni pour certains hors de leur ville, même pour qqs mois de stage (donc, l'expatriation, on oublie...). Je sais, tu vas me dire : tant pis pour eux, yzonkabougé. Certes. Mais la réalité est là : le marché chez nous n'est pas mirobolant, et le marché ailleurs n'intéresse pas tout le monde. D'où l'impasse.
Evidemment que l'anglais et l'espagnol sont demandés! Mais ce qui peut faire la distinction (quand on est prêt à "bouger", mais ça rejoint le point précédent) c'est notamment les langues des nouveaux pays de l'UE. Sur les offres d'emploi de mon école, on trouve de plus en plus de demandes pour le croate, le polonais etc. La traduction ne se fait pas uniquement en agence spécialisée. Il y a aussi de la demande dans le commerce. Donc oui, on peut faire de la traduction quand on est polyvalent. Et dans le nord, le néerlandais est aussi très demandé, y compris dans les agences de traduction!Bayou wrote: Ben, je sais pas où t'as pris ces informations... En tout cas en France, actuellement, après l'anglais, c'est l'allemand qui est le plus demandé. C'est clair et net par rapport à toutes les autres langues. Et la langue rare, je crois que c'est une idée toute faite, colportée allegrement par les écoles etc.
Ah tiens... là je suis d'accord!Bayou wrote:Mais je me cantonne là au salariat puisqu'en ce qui concerne les jeunes diplômés, y'en a pas beaucoup qui ont envie de se mettre à leur compte. Beaucoup y sont forcés, mais peu le font de bon coeur.
Je comprends ton indignation, mais elle est injustifiée. Dans la théorie, tout est vrai. Mais dans la pratique, il faut d'abord savoir que tout le monde ne choisit pas traduction par envie de bouger. Au contraire, parmi les métiers des langues, c'est sans doute celui on l'on a le moins de chance de bouger. Ensuite, beaucoup ne le choisissent malheureusement pas, mais atterissent en trad parce qu'ils voient que c'est bouché côté enseignement (je dis ça par exemple pour les germanistes) et qu'ils ne sont pas assez bons pour faire interprétation (ou qu'ils ne veulent pas). De plus, si on s'oriente plus tôt (comme quelqu'un le suggérait, je ne sais plus si c'est toi), c'est encore pire : crois-tu vraiment qu'à 18 ans on sache si on veut ou non travailler à l'étranger ? Sauf qqs mordus, très peu de gens peuvent décider de telles choses aussi tôt, et même s'ils croient l'avoir décidé, ils ont encore le temps de changer d'avis d'ici à la fin de leurs études (exemple : moi). Enfin, quand tu parles de famille, je ne sais pas dans ta promo, mais dans la mienne, plus de la moitié des gens étaient en couple (en couple sérieux j'entends : depuis deux, trois, quatre ans, pour certains mariés), et pour certains avec des enfants ou des projets d'enfant (une camarade accouche bientôt). En ce qui me concerne, je suis depuis quatre ans avec la même personne et on ne se voit presque pas depuis tout ce temps, justement à cause de mes études. Lui a déjà bien du mal à pouvoir rester en France, si je lui dis que je pars à l'étranger c'est très simple : c'est sans lui. J'aurai peut-être des possibilités dans quelques temps de partir à New-York, mais que faire quand on a un conjoint qui n'aime pas les Etats-Unis, parle très fragmentairement anglais, et n'a même pas encore le droit de vivre en France ? Et bien tout ce que je peux faire, c'est essayer de rester le plus près de lui et de profiter un peu, en gagnant ma vie comme je peux.Bayou wrote: Oui mais dans ce cas là, faudrait peut-être penser à se remettre en question. Faire des études de langues pour chercher du boulot sur un espace restreint à 10 km² réduit effectivement les opportunités. Donc dans ce cas oui, je te suis tout à fait, y'a peu de débouchés dans la traduction si l'on est pas prêt à regarder plus loin que le bout de son nez. Cé pas toujours évident de bouger quand on a déjà une famille, je peux le comprendre. Mais quand on est jeune diplômé, on a encore la capacité d'aller là où il y a du boulot. Je ne connais bien sûr pas les gens de ta promo, mais je pense qu'on ne choisit pas non plus la traduction dans le but de travailler sans penser éventuellement à bouger (sans forcément aller loin... y'a pas mal d'opportunités en Belgique par exemple). Ca me hérisse un peu d'entendre - enfin plutôt de lire - des choses pareilles. Etre réducteur au point de ne même pas vouloir quitter sa ville pour bosser, je trouve ça presque indécent. Quand on est stagiaire, cé pas forcément facile d'aller payer un loyer ailleurs sachant qu'on est pour ainsi dire pas payé. Mais quand cé pour trouver un emploi, faut quand même pas pousser mémé dans les orties.
Tu penses à quoi, précisément ?Bayou wrote: Il y a aussi de la demande dans le commerce.
Non, c'est pas moi qui ait dit ça, j'ai même dit le contraire. Mais il y a une chose de vraie dans ce que tu dis : si on veut orienter les jeunes plus tôt vers l'interprétation et que les études d'interprétation soient moins longues, il faudrait déjà commencer par relever le niveau en langues au collège-lycée. Parce que quand on voit que bien souvent, en première année de fac, les profs sont obligés de reprendre toute la grammaire à zéro, c'est évident qu'il faut au moins cinq ans pour sortir de bons interprètes. Pour moi, il ne devrait pas y avoir de grammaire à la fac, c'est bien trop tard !damiro wrote:Sverenoux nous disait que le choix de l'interprétation arrive trop tard à la fac. J'ajouterais ^m que le niveau de langue atteint par la majorité des élèves au lycée en anglais, par exemple, est, je n'oserait pas dire médiocre, mais très bas.
Faut-il appeler les Allemands des Deutschs et les Grecs des Ellenikous ?On a observé la même tendance à l'abandon des noms exogènes chez les peuples finno-ougriens de Russie, à peu près à la même période que pour les Sames. On ne parle plus des Tchérémisses mais des Maris, les Zyriènes sont maintenant les Komis, les Votyaks sont devenus les Oudmourtes, les Vogouls sont maintenant les Mansis et les Ostyaks sont appelés Khantys.
Les mots "Allemands" et "Grecs" ne comportent pas de connotation négative à ce que je sache.francis wrote:Faut-il appeler les Allemands des Deutschs et les Grecs des Ellenikous ?
La question était justement que beaucoup (dont moi) ne savaient pas que des termes comme "Lapon" (ou d'autres que tu as cités) avaient qc de péjoratif. Quelle est précisément la connotation qu'ils véhiculent ? Je veux dire, les mots "Lapon" "Tchérémisse" "Zyriène" etc. ont-ils une signification particulière en finnois ou en russe ? Ou bien est-ce juste par l'usage qu'ils sont devenus péjoratifs ?didine wrote:Les mots "Allemands" et "Grecs" ne comportent pas de connotation négative à ce que je sache.francis wrote:Faut-il appeler les Allemands des Deutschs et les Grecs des Ellenikous ?
Oui, par l'usage. Au fil du temps, ces mots se sont impregnés de la connotation négative qu'y mettait la population dominante. Désolée si ca n'est pas ressorti quand j'en ai parlé plus haut dans ce post.svernoux wrote:Ou bien est-ce juste par l'usage qu'ils sont devenus péjoratifs ?
Non, tu a sété relativement claire, seulement on n'avait pas abordé cette question précise.didine wrote:Oui, par l'usage. Au fil du temps, ces mots se sont impregnés de la connotation négative qu'y mettait la population dominante. Désolée si ca n'est pas ressorti quand j'en ai parlé plus haut dans ce post.svernoux wrote:Ou bien est-ce juste par l'usage qu'ils sont devenus péjoratifs ?
Eh bien c'est une bonne nouvelle ...didine wrote:En réalité, le comportement des populations dominantes vis-à-vis des Sames s'améliore constamment. Ca peut paraïtre bizarre, mais entre la situation des années 70 et la situation actuelle, il y a vraiment un énorme progrès!