Posted: 10 Jun 2004 05:55
Bonsoir ou bonjour,
C'est vrai que j'arrive un peu tard et j'ai lu bien des choses avec lesquelles je suis tout à fait d'accord. En ce qui a trait à la qualité de la langue au Québec, je ne peux pas m'empêcher d'ajouter mon petit grain de sel.
En fait, je me demande si en plus de parler une variété de langue différente de nos cousins européens ou des autres francophones, les Québécois, tout comme tous les autres francophones mais chacun à leur façon, n'entretiennent pas un rapport distinct aussi avec la langue.
Je m'explique. Socialement parlant, le genre d'erreurs relevé par Moi se conçoit bien dans la culture québécoise comme un mode d'expression fonctionnel qui vise essentiellement la fonction communication (qui, que, quoi, où - même si malheureusement le but peut ne pas être atteint justement à cause d'un manque de cohérence grammaticale).
Je veux dire que même dans notre rapport à la langue, nous sommes vraiment "américain" pour qui les bienséances du langage, et l'autocorrection qui en découle, nous paraissent un peu décalées ou inopportunes socialement.
Enfin, je ne veux pas dire que nous ne nous corrigeons jamais, mais je constate une plus grande liberté face à la rigueur grammaticale, par rapport aux français en général, il me semble en tous cas. Par comparaison, on a parfois le sentiment et l'impression que les français sont un peu coincés dans leurs émotions ou leur sentiment car ils parviennent à si bien les réguler (en apparence en tous cas) dans leur discours.
Bref, je pense que l'autocorrection n'est pas nécessairement un trait universel de toutes les langues ni de tous les francophones (pour le français qui a d'ailleurs à ce sujet une longue et parfois lourde tradition avec l'Académie, etc.). Je ne parle pas de l'autocorrection normale lorsqu'on apprend une langue seconde, mais je parle essentiellement de l'autocorrection en langue maternelle. Il y a dans ce réflexe linguistique beaucoup de traits culturels en contexte (quand corriger, comment corriger, comment se faire corriger, comment se reprendre, etc.).
Au fait, qu'en pensent les locuteurs d'autres langues européennes ou non? Comment se sentiment d'autocorrection est-il véhiculé culturellement et valorisé ou dévalorisé?
Bien le bonsoir!
Syntagme
C'est vrai que j'arrive un peu tard et j'ai lu bien des choses avec lesquelles je suis tout à fait d'accord. En ce qui a trait à la qualité de la langue au Québec, je ne peux pas m'empêcher d'ajouter mon petit grain de sel.
En fait, je me demande si en plus de parler une variété de langue différente de nos cousins européens ou des autres francophones, les Québécois, tout comme tous les autres francophones mais chacun à leur façon, n'entretiennent pas un rapport distinct aussi avec la langue.
Je m'explique. Socialement parlant, le genre d'erreurs relevé par Moi se conçoit bien dans la culture québécoise comme un mode d'expression fonctionnel qui vise essentiellement la fonction communication (qui, que, quoi, où - même si malheureusement le but peut ne pas être atteint justement à cause d'un manque de cohérence grammaticale).
Je veux dire que même dans notre rapport à la langue, nous sommes vraiment "américain" pour qui les bienséances du langage, et l'autocorrection qui en découle, nous paraissent un peu décalées ou inopportunes socialement.
Enfin, je ne veux pas dire que nous ne nous corrigeons jamais, mais je constate une plus grande liberté face à la rigueur grammaticale, par rapport aux français en général, il me semble en tous cas. Par comparaison, on a parfois le sentiment et l'impression que les français sont un peu coincés dans leurs émotions ou leur sentiment car ils parviennent à si bien les réguler (en apparence en tous cas) dans leur discours.
Bref, je pense que l'autocorrection n'est pas nécessairement un trait universel de toutes les langues ni de tous les francophones (pour le français qui a d'ailleurs à ce sujet une longue et parfois lourde tradition avec l'Académie, etc.). Je ne parle pas de l'autocorrection normale lorsqu'on apprend une langue seconde, mais je parle essentiellement de l'autocorrection en langue maternelle. Il y a dans ce réflexe linguistique beaucoup de traits culturels en contexte (quand corriger, comment corriger, comment se faire corriger, comment se reprendre, etc.).
Au fait, qu'en pensent les locuteurs d'autres langues européennes ou non? Comment se sentiment d'autocorrection est-il véhiculé culturellement et valorisé ou dévalorisé?
Bien le bonsoir!
Syntagme