Penn Kalet wrote: OUY, je crois qu'il vient de ces deux mots latins hoc est, présentement, encore en gascogne, on dit oc pour dire ouy. Au lieu de hoc est, on a dit hoce (e pour est), ensuite on a dit oe et ensuite oue , comme on le disoit à Amiens du temps de ... François I, et enfin pour oe et oue, on a prononcé oi et puis ouy.

Les très anciens dictionnaires sont souvent assez inventifs pour trouver des étymologies plus ou moins saugrenues... et parfois tomber pas très loin.
"oui" en français moderne est exactement le même mot que "oïl" de la langue du même nom.
Effectivement, "hoc" (pronom neutre = cela, cf. "c'est celaaaa ouiii"

) est à l'origine du mot "oc" en langue d'oc, qui s'est arrêté là. Mais il n'y a jamais eu de "est" exprimé.
Dans le nord, la finale s'est amuïe, d'où "o", qui existe comme tel en ancien français.
A ce o s'est ajoutée comme je l'ai dit la particule démonstrative "-il" (de ille) -> oïl.
Puis :
1. Le -l final s'est amuï, comme la plupart des consonnes. Comme dans "sourcil" ou "persil" (

sauf qu'à cause de la graphie beaucoup de personnes prononcent [sursil] et [pεrsil], mais on a déjà fait un post là-dessus).
2. Le o tend à évoluer en ou dans la deuxième moitié du moyen-âge. Au point qu'à la Renaissance, il y aura une grande querelle entre les "ouistes" qui veulent prononcer "souleil" et "douleur", et les non-ouistes, adeptes de l'étymologie, qui veulent prononcer "soleil" et "doleur"...
...

Le problème, c'est que les ouistes ont gagné pour la moitié des mots et les non-ouistes pour l'autre, d'ailleurs sans la moindre logique. On écrit "douleur" et "soleil" alors que l'étymologie était quand même plus évidente pour "dolor -> douleur " que pour "soliculus -> soleil".
Bref, "oïl" a donné "oui", preuve ultime qu'on le prononçait bien "o-il".
Qu'est ce que vous pensez de ouais, ouaille, oil ? hein?

Je comprends pas ce que tu veux dire... Que la graphie du français est particulièrement inconséquente puisque "ouai" = [uε] mais "ouaille" [waj] et oil [oil] ? Tout à fait d'accord !