Que lisez vous ces jours-ci?

[leo]

Je viens de finir Ouf Ouf Ouf "Traité du zen et de l'entretiten des motocyclettes" de Robert Pirsig.
Je n'ai pas souvenir d'avoir abandonné un livre en cours de lecture, mais là j'ai vraiment du me forcer pour aller au bout. Peut être qu'à l'époque où la philo m'intéressait j'aurai accroché?
L'avez vous lu ?
Demain je vais à la bibliothèque et prendrai Les fleurs bleues de Queneau.

j'ai du mal à comprendre comment avec un tel titre il a pu en vendre...

[Maïwenn]

J'ai enfin terminé Gabrielle de Marie Laberge. 850 pages, il faut dire qu'il couvre presque 10 ans de la vie d'une famille.

Je ne sais pas trop qu'en penser. En le lisant, je n'étais pas trop accrochée, pas à 100% dans l'histoire. Le style peut-être ? les longueurs ? Mais après avoir lu la dernière page, la première pensée qui m'ait traversée l'esprit c'est : où vais-je trouver le 2ème tome ? Alors que j'avais hâte de finir le premier... Bizarre, je n'arrive pas à me l'expliquer.

Par contre il y a quelque chose que j'ai beaucoup aimé, c'est l'évocation de la vie au Québec dans les années 30. Une découverte pour moi : le poids de la religion, la pauvreté, les luttes entre Canadiens-français et anglophones...

Je change de pays pour mon prochain livre No Bones d'Anna Burns, qui se passe à Belfast de 1969 à 1994.

[svernoux]

J'ai lu Une année étrangère de Brigitte Giraud, que j'avais pris à la bibliothèque. C'est l'histoire d'une fille qui part au pair en Allemagne, donc ça m'intéressait. Mais ce n'est pas un récit, c'est de la fiction, donc il y a des drames et tout et tout... Bon bouquin mais ça donne pas envie de partir au pair, donc finalement je ne recommanderai pas sa lecture aux jeunes !

Je suis en train de finir La nuit la neige de Claude Pujade-Renaud. C'est un roman historique qui se passe à la cour d'Espagne. Comme je connais très mal l'Espagne et encore plus son histoire, ça m'intéresse bien.

[Maïwenn]

Je change de pays pour mon prochain livre No Bones d'Anna Burns, qui se passe à Belfast de 1969 à 1994.

Ce livre ne me plaisant vraiment pas, j'ai laissé tomber. C'était censé être drôle, selon les critiques, moi je le trouvais déprimant...

Pour me remettre, j'ai emprunté son opposé exact : Shopaholic Ties The Knot de Sophie Kinsella, de la vraie bonne chick-lit

[svernoux]

Ah purée, ça datait quand même du 2 février ! Alors, 1 mois et demi pour arriver au bout des Misérables !
Bon, verdict : histoire plutôt bien, personnages prenants, et on sent un vrai propos chez Hugo.
Après, je suis pas très impressionnée par la langue et la narration, je trouve le français parfois assez faible (pas tout le temps heureusement !) et je trouve que les rebondissements et coïncidences improbables, même s'ils renouvellent le récit, sont vraiment exagérés et en plus, il essaie à chaque fois de nous faire des pseudo-surprises qui ne marchent pas du tout, on marche une fois, deux fois et après on les voit toutes venir comme des montagnes... Et surtout, certaines digressions sont totalement lourdingues et, de mon point de vue, inutiles.
Donc bref, pas mal au niveau du sujet, mais au niveau de la forme, je trouve qu'on a vu mieux !

Bon je vais pouvoir passer à d'autres choses, j'ai une pile de livres qui m'attend !

[ElieDeLeuze]

Je profite des vacances scolaire bâloises pour lire Les particules élémentaires de Houellebecq. C'est toujours la même chose avec lui: il fait le portrait de ce qui est pour lui une civilisation en fin de vie. Son style est toujours aussi sans intérêt (des passages à la vulgarité mal placée, des diatribes philosophico autoérotiques inutiles et incompréhensibles, de longs passages dignes de voix off de documentaires à la grandpapa et une provocation sexuelle qui n'est même pas aussi scandaleuse que les médias ont voulu nous faire croire).

Mais son analyse se tient. Il faut pénétrer dans la logique de Houellebecq et accepter de se faire traiter de matérialiste dégénéré (ce que nous sommes tous) pour se poser les vraies questions sur le capitalisme relationnel, la déhumanisation du sexe et la dissociation de la sexualité de la fonction reproductive de l'espèce (son grand dada). Cet homme est logique. Il est implaccablement logique. Et c'est là le génie, car il bazarde bien des idées confortables pour aller au bout de sa logique... mais il y va. Et c'est cela l'important.

Je considère Houellebecq comme le pire stylisticien et le meilleur penseur-romancier de notre temps.

[svernoux]

Jamais rien lu de lui !

PS : j'ai édité mon précédent message, j'avais oublié un truc

[leo]

assez étonnant ton post Elie, à la première partie je me suis dit... mais alors, pourquoi il lit ça, puis vient la deuxième partie et la conclusion... étonnant

[ElieDeLeuze]

Pour Houellebecq, franchement, il faut se renseigner avant sur lui sinon on s'énerve sur son style minable et on passe à côté de la seule chose intéressante chez lui: le phénoménologie de la décadence des rapports humains basés sur les lois du marché aussi bien dans le domaine privé que relationnel, aboutissant à une contradiction insoluble entre la libération de l'individu et la libéralisation des échanges humains devenus marchants. Bref, c'est un penseur qui ne sait pas écrire mais qui sait penser, donc il faut suivre sa pensée sans s'attarder sur la langue. Son Extention du domaine de la lutte me semble être un bon préalable. Les livres suivants en découlent, notamment son dernier, le goncourisé (la carte et le territoire), qu'il faut lire après un ou deux autres.

J'ai aussi enfin pris le temps de lire LTI - lingua tertii imperii - Die Sprache des dritten Reiches, de V. Kemperer. C'est un récit personnel, touchant, avec des réflexions linguistiques et générales, relativement peu académiques, comme un témoignage du temps dont il est le témoin attentif. Il explique des concepts, des expressions et des mots, mais tout en racontant son vécu qui y est lié. Un témoignage complet et profond même si on se fout complètement de la rhétorique.

[svernoux]

Merci pour les infos sur Houellebecq, Elie. J'ai vue La carte et le territoire à la bibliothèque et j'avais envisagé de le prendre, mais je me demandais justement si c'était une bonne idée de commencer par le dernier...

[ElieDeLeuze]

Le premier et le dernier, ça permet d'éviter les livres un peu glauques. J'avoue que je n'ai absolument pas trouvé d'apologie du viol de préadolescentes, car en suivant sa pensée, son propos est logique même quand il a des érections mal placées. Mais pour les esprits sensibles, Extention du domaine de la lutte et ensuite La carte et le territoire devrait donner un bon aperçu de cet écrivain, à mon humble avis incontournable.

Je suis en train de lire un petit livre de J. Chessex, écrivain suisse francophone goncourisé aussi une fois pour je ne sais quoi: Un juif pour l'exemple. Dans la Suisse en marge de la guerre, un petit village de la plaine centrale, un marchant de boeufs, juif, et les autres. L'antisémitisme meutrier a aussi fait une victime en Suisse, pour les mêmes raisons et selon les mêmes modalités que dans l'Allemagne hitlérienne dont les Helvètes prennent tant soin de se distancer, aussi bien à l'époque qu'aujourd'hui. Chessex montre que la Suisse est un pays comme les autres, tellement comme les autres qu'elle a même, au moins une fois, ressemblé de très près à l'Allemagne nazie. Un livre qui a beaucoup dérangé, vous l'imaginé.

[svernoux]

Ah, oui, ça me dit quelque chose... On avait dû en parler sur AOX, non ?

[Dada]

je suis en train de lire 'Tragédie sur l'Everest' (Into thin air en VO) de Jon Krakauer. Bon c'est sûr c'est pas pour le style, mais le sujet me passionne: la montagne. À travers le récit d'une histoire vraie le livre traite de la marchandisation de cet espace de liberté. On en apprend aussi beaucoup sur la nature humaine malheureusement...

PS: si le style est quelconque en revanche c'est très fluide et donc très facile à lire (le bonhomme a aussi été journaliste)

[alice]

Bonjour tout le monde !

Je vais faire un petit tour dans les pages précédentes pour trouver de l'inspiration. Je me remets doucement à la lecture, moi qui était une vrai dévoreuse de livres avant. Je viens de commencer 'The Long Song' d'Andrea Levy (en V.O) et c'est pas mal. J'avais lu et apprécié 'Small Island' il y a quelques années et celui-ci a l'air tout aussi intéressant.

[svernoux]

Récemment, j'ai lu :
Poète et paysan de Jean-Louis Fournier : le résumé me paraissait prometteur :

" Ca a commencé comme une plaisanterie.
On a beaucoup ri, on s'est embrassés, on s'est caressés, c'était doux, c'était chaud, j'étais bien, je n'avais jamais été aussi bien de ma vie. Je ne suis redescendu du ciel que le lendemain matin, par l'escalier, titubant de bonheur. Naïf, je pensais que, désormais, j'allais être heureux toujours. Avant d'avoir repris mes esprits, j'avais décidé de reprendre la ferme de son père. Quand on est amoureux, on devient un peu fou, et comme je l'étais déjà un peu avant, j'étais capable de tout.
Son père aurait été poissonnier, je reprenais la poissonnerie ".

Mais finalement, une fois qu'on a lu ça, on a tout lu. C'est très court et à la fin, on ne sait strictement rien de l'aspect poète et presque rien de l'aspect paysan, qu'il abandonne d'ailleurs. Je ne sais pas si c'est parce que je l'ai lu juste après Victor Hugo, mais pour moi un livre sans substance.

Sang chaud, nerfs d'acier, le dernier Arto Paasilinna paru en français : un auteur que j'adore, j'ai aimé tous ses livres mais celui-ci m'a paru en-dessous, enfin en tout cas très différent des autres et sans le petit grain de folie qui fait qu'on aime tous ses personnages.

L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon : alors là... C'est la dame de la bibliothèque qui m'a dit : vous devriez prendre celui-ci, c'est super ! Je regarde l'auteur : inconnu. Le titre : tristouille. La couverture : méga-tristouille. Le résumé : nébuleux. La table des matières : hyper déprimante (véridique : Le cimetière des livres oubliés, Jours de cendre, Malheur et compagnie, Trompeuses apparences, Ville d'ombres, Mémoire de revenants, L'ombre du vent, Post mortem, Les giboulées de mars, Dramatis personae). Je lui ai dit que franchement, ça me tentait absolument pas mais elle a insisté et la seule chose qui a sauvé ce livre a été le nom espagnol de l'auteur, je me suis dit qu'il fallait que je relève le niveau de mon inexistante culture hispanophone. Eh bien... ce fut une excellente surprise ! L'histoire n'était pas si triste que ça finalement (enfin, un peu, mais plus dans le genre suspense que dans le genre ramollo que me laissait prévoir la couverture), ça m'a même fiché un peu les jetons à un moment, mais au final une histoire très bien ficelée et bien écrite ! (Je ne suis d'habitude pas très sensible au style, et là pourtant je l'ai remarqué !)

Quelqu'un connaît cet auteur ? Malheureusement, on dirait que c'est son seul livre traduit en français...