Ces choses qui nous énervent

Venez tous :o) ... blabla, coup de gueule, délire... Faut que ça bouge!!
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Maïwenn
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Maïwenn »

svernoux wrote:Oui mais Anuanua a raison, vous êtes les auteurs donc les propriétaires des droits, donc il faut vous imposer. C'est sans doute pas facile quand on en est à sa première publication, mais je vous encourage à ne pas vous faire marcher sur les pieds !
J'attends que ma co-auteure se réveille et valide le mail que je propose d'envoyer à la maison d'édition. Ne vous inquiétez pas, on ne va pas laisser passer ça !

Merci pour votre soutien :)
Penn ar Bed
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Anuanua
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Anuanua »

Maïwenn wrote:Ne vous inquiétez pas, on ne va pas laisser passer ça !
J'espère bien!
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arkayn
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by arkayn »

Surtout qu'il existe dans le processus un bon à tirer. Vous êtes parfaitement en droit de refuser de le signer ou de le signer sous réserve de corrections que vous imposez.

Si la maison d'édition insiste pour passer le texte tel quel, tu peux demander à retirer ton nom (et ta co-auteure aussi) plutôt que d'être ridiculisée par des je m'en foutistes.
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joey
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by joey »

moralité : il faut se méfier de tout (exercice fatigant à la longue) même des maisons d'édition!!!
je souhaite pour toi et ton co-auteur que tout finisse bien... :)
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Maïwenn
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Maïwenn »

Merci, merci ! :) Dans l'état, c'est sûr qu'on ne signera pas le bon à tirer. En fait, ils nous ont dit qu'une vérification orthographique était en cours. Mais vu les premiers résultats de leur travail sur nos textes, on n'en attend rien de bon ! Et il restera toujours les contresens, les mots remplacés par d'autres moins précis et les détails importants qui ont sauté...
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Maïwenn
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Maïwenn »

Quelques nouvelles

La maison d'édition nous a répondu hier soir. Ils n'ont vraiment pas compris la gravité des erreurs signalées. D'après eux, ce sont surtout des fautes d'orthographe et ponctuation qui sont en cours de correction (alors, pourquoi nous envoyer les textes dès maintenant ? et surtout, pourquoi avoir changé ce qui était correct dès le début ?). Mais quand on écrit des bêtises comme "les Africains sont noirs parce qu'il y a des blancs en Europe" (juste un exemple créé pour l'occasion mais il pourrait être vrai) est-on vraiment en mesure de comprendre l'étendue du problème ? On nous assure que le résultat final sera bien. J'ai des doutes !
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by arkayn »

Tu n'es pas la seule. Leurs méthodes interpellent, quand même !
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Latinus »

Effectivement.... Le niveau frôle la haute voltige :sweat:
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by leo »

Maïwenn wrote:... Mais quand on écrit des bêtises comme "les Africains sont noirs parce qu'il y a des blancs en Europe"
phénoménal, mais pour bien comprendre, j'aimerai connaitre le texte original (du moins en ce qui concerne cette partie) :P
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Anuanua
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Anuanua »

Texte 1 : Maïwenn est vraiment très conne! Ça fait honte!
Texte 2 : Maywaine. es une modératrisse ; vraimant adroites et qui, as beaucout de taque.

Les deux textes ci-dessus contiennent des erreurs, de deux types différents.
Le texte 1 a une seule erreur de sens et aucune faute d'orthographe, de grammaire ni de ponctuation.
Le texte 2 a de nombreuses erreurs de ponctuation, d'orthographe et de grammaire, mais aucune erreur de sens.
Quel texte contient l'erreur la plus lourde de conséquences : une seule erreur de sens ou de nombreuses erreurs de ponctuation, de grammaire et d'orthographe?

Ces gens, dis-tu, se disent prêts à corriger quelques erreurs de ponctuation, de grammaire et d'orthographe, mais ils ne semblent pas capables de voir des erreurs de contresens. À première vue, pour prendre une expression d'Aznavour, ils sont bêtes à manger du foin. Même trop pour que ce soit crédible : ou bien ils sont politisés et aiment vraiment le foin*, ou bien il y a quiproquo. J'ai plusieurs fois mentionné que je travaille auprès de victimes d'abus et d'oppression : dans la dynamique de communication de ces gens, le quiproquo est extrêmement fréquent (il est utilisé par les abuseurs pour induire les victimes en confusion), de sorte que j'ai eu à me familiariser avec les quiproquos et leurs conséquences dévastatrices. Je ne dis pas qu'il y a désir d'abuser de part ni d'autre dans ce cas-ci, mais qu'on néglige beaucoup trop l'impact dévastateur des quiproquos. Lorsqu'il y a déviance ou rupture de communication, ce qui cause des quiproquos, chaque partie agit au mieux de sa compréhension mais, vu que leur compréhension d'une même situation est différente, les agirs de l'un semblent incohérents à l'autre. Résultat : chacun croit de bonne foi que l'autre est con ou mal intentionné.

Tes posts me semblent dépeindre une telle situation. C'est clair, si on prend tes dires à la lettre, que 1° ces gens sont cons ou mal intentionnés ou 2° qu'il y a un MAL compris. Et je n'ai pas dit un NON compris, ce qui est très différent. La différence est capitale : un NON compris saute aux yeux et presque tout le monde s'en aperçoit immédiatement. Si j'écris que j'ai installé un gyrateur laser dans un module optoinertiel, à moins que vous soyez très familier avec l'opto-électronique, vous vous êtes tout de suite aperçus qu'il y a un ou des termes que vous n'avez pas compris. Ceci est un NON compris : ça ne cause aucun désaccord, vous ne pensez pas que je suis con et, si la conversation vous intéresse, vous demanderez probablement "C'est quoi un gyrateur laser, c'est quoi un module optoinertiel?". Et, si je me rappelle que vous n'êtes pas experts en opto-électronique, je ne vous prendrai pas pour des c*** non plus.

Il en va tout autrement pour un quiproquo qui est un MAL compris : les deux parties ont compris et savent qu'elles ont compris ; le problème étant qu'elles ne savent pas qu'elles ont compris différemment. De sorte que si une partie dit à l'autre "Tu ne comprends pas ce que j'essaie de te dire", l'autre répondra "Oui je le comprends" et elle a tout à fait raison : ce que les deux parties ne savent pas est qu'elles ont compris autrement. Par exemple, si je vous mentionne que deux menuisiers travaillent très bien ensemble et s'entendent à merveille, et que l'un a planté des clous dans les talons de l'autre, quelle image vous vient? Image

Il y a absurdité, n'est-ce pas? Vous pensez que je vous présente un texte absurde pour illustrer quelque chose. Mais non, il n'y a aucune absurdité : en menuiserie, un talon est une pièce de bois étroite et longue qu'on fixe à la jonction d'un mur et d'un plancher. L'un tenait le talon pendant que l'autre le clouait.

J'ai délibérément choisi un exemple évident parce que ce post est déjà suffisamment anuamétrique comme ça ; mais je suggère à Maïwenn et à son amie d'aller à la pêche aux quiproquos. Ne cherchez pas quelque chose qu'ils n'auraient pas compris, mais les différences de points de vue entre ce que les deux ont clairement compris. Là où il y aura désaccord, là est le quiproquo. N'expliquez pas : reformulez. Redites la même chose mais en employant des mots différents. La deuxième partie s'exclame souvent alors "Ah! C'est ÇA que tu voulais dire! Moi j'avais compris #######". Et le conflit se termine souvent avec un éclat de rire. Si, dans l'exemple précédent, j'avais parlé de "joint mural" au lieu de "talon", je n'aurais pas eu à clarifier de quiproquo. Ceci illustre bien l'utilité de la reformulation plutôt que de l'explication.

Si ce post peut t'être utile, Maïwenn, j'en serai heureux.

_______________________________________________

* foin : expression québécoise désignant l'argent, comme, en marseillais, l'oseille. "Avoir du foin" signifie "être riche" ; "faire du foin" signifie "gagner de l'argent".
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Sisyphe »

:roll: J'ai le petit avantage de savoir de quoi Maïwenn parle (je veux parler de sa publication), et je mesure de ce fait l'ampleur des choses : j'imagine à peu près le type d'éditeur et la nature (intrinsèquement périssable) de la publication.

Toute personne ayant publié, quoi que ce soit d'ailleurs, sait qu'un éditeur tend assez naturellement à considérer un auteur comme une quantité négligeable, pour ne pas dire un parasite. L'éditeur rêve d'un monde éditorial sans auteur comme un universitaire rêve une université sans étudiants et un physicien un monde où les vaches seraient parfaitement sphériques. Le point cardinal du conflit, c'est que pour l'éditeur, ce livre un est objet commercial, dont Maïwenn n'est qu'une minuscule "externalité" parmi d'autres ; il ne s'agissait que de remplir. Pour Maïwenn, c'est une oeuvre de l'esprit, comme dit le code civil, qui aurait donc une valeur morale intrinsèque.

La loi va dans le sens de Maïwenn : elle reste maîtresse du "bon à tirer". Mais la pression économique va dans le sens de l'éditeur. Si Maï l'emmerde trop, il mettra fin au contrat et en tout cas ne le renouvellera pas pour une année supplémentaire.

L'intégrité morale ou les pépètes. Dilemme cornélien.

(Tiens, j'ai pas de Corneille au bac cette année)
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Anuanua »

Très bon commentaire Sisyphe! Cependant, il y a moyen de concilier la chèvre et le chou : montrer à l'éditeur que certains lecteurs LISENT les livres et ne font pas que les acheter. Et qu'un lecteur qui trouve des c***eries dans un livre supposément sérieux ou éducatif perd confiance en l'éditeur, ce qui est très mauvais commercialement.

Certains éditeurs, comme Odile Jacob, semble l'avoir compris, d'autres non. Il n'ont pas le même public.

Maï mentionne que c'est l'éditeur qui les a approchées pour produire ce livre et non l'inverse : il devrait être d'autant plus facile à convaincre puisque, s'il l'a fait, c'est qu'il croit son public intéressé.

Je persiste à croire que, d'après la description que Maï nous a faite de la situation, il semble y avoir un ou des quiproquos.
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Maïwenn »

leo wrote:
Maïwenn wrote:... Mais quand on écrit des bêtises comme "les Africains sont noirs parce qu'il y a des blancs en Europe"
phénoménal, mais pour bien comprendre, j'aimerai connaitre le texte original (du moins en ce qui concerne cette partie) :P
C'était juste un exemple imaginé pour illustrer leur incompréhension des mots de liaison (mais, or, donc, alors...)

Anuanua : Je ne crois pas que ce soit un problème de quiproquo, mais bien de logique et de mauvaise maîtrise de la langue française. Ma co-auteure et moi en avons fait une blague : nous parlons maintenant du pauvre stagiaire chinois recruté pour la relecture. Il a des problèmes en français et il est payé à la virgule (il en a ajouté partout !).
Sisyphe wrote: La loi va dans le sens de Maïwenn : elle reste maîtresse du "bon à tirer". Mais la pression économique va dans le sens de l'éditeur. Si Maï l'emmerde trop, il mettra fin au contrat et en tout cas ne le renouvellera pas pour une année supplémentaire.
A moins d'un changement d'équipe, on ne travaillera pas avec eux l'année prochaine, ça c'est sûr.

Pour ce qui est de la logique commerciale, oui, je te suis. Mais, quand on passe son temps à répéter que les délais sont très courts et qu'il faut se dépêcher, est-ce vraiment judicieux de mettre des fautes partout qu'on entend corriger ensuite ? C'est vrai que la logique commerciale dit qu'un stagiaire chinois coûte moins cher qu'un relecteur pro. Mais sachant que les textes sont globalement corrects au départ et qu'ils seront relus par les deux chargés de projet, ne serait-ce pas une étape à faire sauter ?
Anuanua wrote:
Maï mentionne que c'est l'éditeur qui les a approchées pour produire ce livre et non l'inverse : il devrait être d'autant plus facile à convaincre puisque, s'il l'a fait, c'est qu'il croit son public intéressé.
Si j'en crois les ventes du dernier ouvrage du même style, il y a un public intéressé, pas de problème pour ça ! (il est épuisé)
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Chrysopale »

Un éditeur qui rajoute des fautes, c'est la meilleure... Courage Maï, et te laisse pas faire.
Essayons d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Prévert)
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Re: Ces choses qui nous énervent

Post by Sisyphe »

Mais sachant que les textes sont globalement corrects au départ et qu'ils seront relus par les deux chargés de projet, ne serait-ce pas une étape à faire sauter ?
Ton éditeur avait très certainement déjà fait le "chemin de fer" du doc (Arkayn expliquera tout ça mieux que moi) : il avait besoin d'une quantité de texte qu'il avait déjà remplie de "bolo-bolo" (du faux texte, le célèbre "lorem ipsum"), à l'espace fine près, et non d'une qualité. Il a rallongé ou recoupé ce que tu lui as envoyé en fonction de ce seul et unique critère. Mais tout le monde n'est pas doué en rédaction : d'où le massacre de ce que vous aviez fait.
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