
mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
- leo
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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
je sais pas lire les caractères pitchoun Anuanua 

le Travail c'est bien une maladie, puisqu'il y a une Médecine du Travail (Coluche)
- leo
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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
dernière minute... Matt se porte comme un charme
quelques claques quand il se lèche le ventre mais sinon tout va bien

le Travail c'est bien une maladie, puisqu'il y a une Médecine du Travail (Coluche)
Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Bonnes nouvelles!
C'est quoi pitchoun? Je connais l'expression marseillaise "pitchounette", mais ce n'est pas la même chose je crois...
Si tu veux dire qu'ils sont trop petits pour ton écran, clique sur "Citer".
C'est quoi pitchoun? Je connais l'expression marseillaise "pitchounette", mais ce n'est pas la même chose je crois...
Si tu veux dire qu'ils sont trop petits pour ton écran, clique sur "Citer".
I te rahiraa o te taime, mea pāpū aè te reo ia taì mai i te mafatu, e mea haavarevare roa atoā rä o ia.
La langue est souvent plus éloquente, mais aussi plus trompeuse que le coeur.
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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Ce n'est pas une expression, ça veut dire "petit" en occitan.
Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
J'avais compris : c'est pourquoi je lui suggère de cliquer sur "citer". 

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- leo
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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
er nàhmt mi fer a dodel !Anuanua wrote:J'avais compris : c'est pourquoi je lui suggère de cliquer sur "citer".

le Travail c'est bien une maladie, puisqu'il y a une Médecine du Travail (Coluche)
Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Bin là... traduction SVP?
Tu m'écris parfois en argot français et moi en québécois, mais si tu commences à me parler martien, je vais te répondre en polynésien!
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- patmos
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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Anuanua wrote:Bin là... traduction SVP?
Tu m'écris parfois en argot français et moi en québécois, mais si tu commences à me parler martien, je vais te répondre en polynésien!

la réponse approprié de ta part serait dans une langue amériendienne du Québec..........
Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Oui mais je ne parle ni mohawk, ni montagnais, ni cree, ni... Et non, je n'irai pas à Akwasasne ni à Kanawhaghe, ni à St-Michel ni à Metabetchouan, ni à .... seulement pour faire traduire quelque chose pour leo. Par contre je connais des langues polynésiennes. Ainsi, pas besoin d'aller à Tahiti, ni à Moorea, ni à Rangiroa ni à... Mururoa!
Je sais bien qu'il ne m'a pas répondu en martien : si c'en était je l'aurais compris tout de suite, je parle couramment l'américain et j'ai de bonnes notions de Nasaese. C'est probablement en breton, ou en alsacien, ou germano-alsacio-normano-lorainno-belfordien ou quelque chose dans ce coin-là (c'est à dire quelque part entre l'Atlantique et l'Asie quoi!).
Je sais bien qu'il ne m'a pas répondu en martien : si c'en était je l'aurais compris tout de suite, je parle couramment l'américain et j'ai de bonnes notions de Nasaese. C'est probablement en breton, ou en alsacien, ou germano-alsacio-normano-lorainno-belfordien ou quelque chose dans ce coin-là (c'est à dire quelque part entre l'Atlantique et l'Asie quoi!).
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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"

Cela étant, Belfort, quoique faisant historiquement partie de l'Alsace, mais dont elle a été détachée de facto en 1870 quand elle est restée française, en raison de sa vigoureuse résistance aux Prussiens, contrairement au reste de l'Alsace qui est devenue allemande jusqu'en 1918, pour former le département "résiduel" du "territoire de Belfort" (le plus petit de France), mais qui curieusement ne l'est pas redevenue (alsacienne) puisque le "Territoire de Belfort" n'a pas été réintégrée au Haut-Rhin (qui est en bas...), ni même quand les "régions" ont été créées, dont "l'Alsace", puisqu'elle appartient toujours à la Franche-Comté dont elle ne fait pas partie historiquement, n'a jamais parlé alsacien.
(Si vous comprenez syntaxiquement quelque chose à la phrase précédente, c'est que vous pouvez comprendre l'histoire de France, ou bien une copie de baccalauréat)
Pour une mystérieuse raison, la frontière "welche/teuton" est toujours restée stable, au nord-est de la "trouée" entre deux "ballons", termes locaux pour désigner deux monts et un plateau.
Et je confirme que Léo parlait bien en alsacien, dans une variante qui n'est pas grand-chose d'autre que de l'allemand qui aurait attrapé un coryza (attention, chez les chats, c'est grave...), mais ça i faut pas le dire aux Alsaciens. Sonscht wird d Leo mich globfe...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Je ne sais pas si j'ai compris la grammaire, mais j'ai compris le reste et c'est fort intéressant (je l'ignorais). Le facteur langue ne serait-il pas justement la raison pour laquelle Belfort ne s'est finalement jamais re-rattaché à l'Alsace ?Sisyphe wrote:Belfortain...
Cela étant, Belfort, quoique faisant historiquement partie de l'Alsace, mais dont elle a été détachée de facto en 1870 quand elle est restée française, en raison de sa vigoureuse résistance aux Prussiens, contrairement au reste de l'Alsace qui est devenue allemande jusqu'en 1918, pour former le département "résiduel" du "territoire de Belfort" (le plus petit de France), mais qui curieusement ne l'est pas redevenue (alsacienne) puisque le "Territoire de Belfort" n'a pas été réintégrée au Haut-Rhin (qui est en bas...), ni même quand les "régions" ont été créées, dont "l'Alsace", puisqu'elle appartient toujours à la Franche-Comté dont elle ne fait pas partie historiquement, n'a jamais parlé alsacien.
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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Ah c'est donc ça... je la trouvais limpide, moi, ta phrase.Sisyphe wrote:(Si vous comprenez syntaxiquement quelque chose à la phrase précédente, c'est que vous pouvez comprendre l'histoire de France, ou bien une copie de baccalauréat)

Je t'ai dit que l'une de mes copies de bac cette année n'avait aucune ponctuation? Une épreuve... éprouvante.
PS. dans le coin, juste avant Belfort, il y a quelques villages du haut-Rhin qui ne parlaient pas allemand non plus. Même à Ferette, c'est déjà limite.
Last edited by ElieDeLeuze on 11 Jul 2011 23:35, edited 1 time in total.
Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Parler de Belfort me rappelle de très beaux souvenirs. J'y étais allé lors d'un voyage d'affaires pour la CII. Superbe région!
Nous y avions mangé une bavette de marcassin exactement à point et savouré un Valnay blanc (si, ça existe) de rieslings que je n'oublierai jamais!
Quant aux gens qui nous ont reçus j'vous dis pas : le charme de leur région, ils sont tombés dedans quand ils étaient petits.
Brèfle, et pour vous faire un dessin :
Nous y avions mangé une bavette de marcassin exactement à point et savouré un Valnay blanc (si, ça existe) de rieslings que je n'oublierai jamais!
Quant aux gens qui nous ont reçus j'vous dis pas : le charme de leur région, ils sont tombés dedans quand ils étaient petits.
Brèfle, et pour vous faire un dessin :

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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
Il y en a qui disent qu'il n'y a pas de hasard. Revenant de poster mon message ci-dessus, où je parle de la qualité exceptionnelle du riesling Valnay, je découvre sur mon yahoo un message me disant (in English) que j'ai été sélectionnée par les Onéologues de France comme récipiendaire d'une subvention/donation pour parfaire on éducation. C'esg pas beaucoup : seulement 2,000,000 d'Euros.
Voici le début de la page : On y note la collaboration de nombreuses associations TRÈS CRÉDIBLES telles les Economic Community for West African States (ECOWAS), United Nations Organization (UNO) and the European Union (EU). Je dois avoir une prémonition terrible car ça ne me surprend pas d'y trouver une mention des États Africains...
Dois-interpréter cette offre comme signifiant que j'ai dit une c***erie concernant le Valnay et que ça presse de voir à mon éducation, ou que ça prouve que je suis déjà un connaisseur dans lequel il est sûr d'investir?
Voici le début de la page : On y note la collaboration de nombreuses associations TRÈS CRÉDIBLES telles les Economic Community for West African States (ECOWAS), United Nations Organization (UNO) and the European Union (EU). Je dois avoir une prémonition terrible car ça ne me surprend pas d'y trouver une mention des États Africains...
Dois-interpréter cette offre comme signifiant que j'ai dit une c***erie concernant le Valnay et que ça presse de voir à mon éducation, ou que ça prouve que je suis déjà un connaisseur dans lequel il est sûr d'investir?
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Re: mon chat et moi... "Les tribulations d'un papy chat"
( :gnii: j'ai une fois de plus failli éditer au lieu de citer... Vous venez d'échapper à une marmelade de loir... )
Il faut bien se rappeler d'une chose : la récupération de l'Alsace-Moselle, en 1918, fut tout sauf simple. Il ne suffit pas de gagner les guerres. Coté français, on l'avait désirée pendant presque 50 ans, le temps de deux générations, mais on la connaissait mal. Côté alsacien, c'était nettement plus compliqué, même si globalement le sentiment anti-allemand n'avait jamais cessé (le statut de "terre d'Empire" n'était pas loin de faire de l'Alsace-Moselle une sorte de colonie de Berlin - la haine artistiquement géniale d'un Hansi est restée célèbre...) il n'était plus forcément "pro-français" pour autant au bout de deux générations. Entre les ex-Alsaciens pro-Français qui avaient fui l'Alsace au moment de l'annexion et qui y revenaient coucou nous revoilou cinquante ans plus tard non sans condescendance, et les Allemands authentiques qui s'y étaient pacifiquement établis et qu'on a viré du jour au lendemain comme des malpropres, sans parler des mariages mixtes entre Herr Müller, Allemand, et mademoiselle Mueller, ex-Française de jure Allemande dialectophone et redevenue de jure française... Bref, la pagaille. Je suis sûr que Léo, comme tous nos Alsaciens, ont des anecdotes familiales à nous raconter sur le sujet...
On cite souvent les spécificités juridiques et légales de l'Alsace (trains qui roulent droite, curés payés par l'Etat, instruction religieuse, sécu meilleure qu'ailleurs...) en disant que "ça date du temps où elle était allemande". La vérité est que, d'un point de vue juridique, ça ne tient pas. Puisque l'Alsace redevenait française, la loi qui s'y appliquait aurait dû automatiquement être la loi française, au moins à partir de l'entrée en vigueur du traité de Versailles (donc on aurait dû continuer à payer les curés en poste, mais pas les nouveaux, comme on l'avait fait en 1905, et aligner leurs sécus sur la sécu française quand on l'a enfin inventé en 1945). D'ailleurs il a suffi d'un tampon pour vider littéralement l'université allemande de Strasbourg de tout enseignant germanophone (ce qui a offert un nombre considérable de places dans les années 20 pour de jeunes et brillants chercheurs français, mais a détruit par ailleurs un bel édifice, car les facs allemandes valaient bien mieux que les nôtres, fin de la parenthèse). Les fameuses exceptions juridiques sont en réalité une concession faites, sur les sujets auxquels ils étaient attachés, aux Alsaciens, pour éviter d'envenimer les choses en 1920.
Donc, de ce fait, ça devenait compliqué d'y rattacher à nouveau Belfort, qui elle n'avait aucune raison de disposer d'exceptions.
Si la question, sinon linguistique, du moins identitaire a pu jouer un rôle, c'est dans l'autre sens : pas sûr que les Belfortains se soient sentis encore alsaciens en 1920. Dans le fond, passée du statut de sous-préfecture à celui de préfecture, nantie d'un joli gros lion qui lui a donné une visibilité nationale (alors qu'avant, franchement...), enrichie par un développement industrielles aux alentours de 1900 (Alstom est le plus célèbre exemple...), qui la rattacherait plutôt au tissu nord-franc-comtois, Belfort n'avait plus de raison de regarder au Nord en 1920.
Ce dont je puis témoigner également, c'est que pour des raisons à la fois politiques (occupation allemande) et économiques (développement industriel), Belfort a connu une forte immigration d'Alsaciens "alsacianisants" à la belle époque (très visible dans les noms de ses hommes politiques actuels !)... Laquelle, comme toutes les immigrations, a été finalement assez mal perçue des Belfortains "de souche", welsches. J'ai connu (grand-mères de vagues copains dans les années 90) des mamies qui se plaignaient encore d'avoir dû passer leur enfance dans ces quartiers "oùsqu'y avait que des Alsaciens qui baragouinaient leur langue qu'on comprenait et rien et qui mangeaient le pain des Français", j'exagère à peine.
Heureusement que depuis, il y a eu les bougnoules pour nous réconcilier
*
Les chats, eux, s'en f*** complètement...
En fait, je doute que cela ait beaucoup joué dans la tête du (enfin, des, à l'époque y'en avait un tous les six mois...) gouvernements français de l'immédiat après-guerre. Lesquels de toute façon méprisaient à l'époque institutionnellement les langues régionales.svernoux wrote:Je ne sais pas si j'ai compris la grammaire, mais j'ai compris le reste et c'est fort intéressant (je l'ignorais). Le facteur langue ne serait-il pas justement la raison pour laquelle Belfort ne s'est finalement jamais re-rattaché à l'Alsace ?Sisyphe wrote:Belfortain...
Cela étant, Belfort, quoique faisant historiquement partie de l'Alsace, mais dont elle a été détachée de facto en 1870 quand elle est restée française, en raison de sa vigoureuse résistance aux Prussiens, contrairement au reste de l'Alsace qui est devenue allemande jusqu'en 1918, pour former le département "résiduel" du "territoire de Belfort" (le plus petit de France), mais qui curieusement ne l'est pas redevenue (alsacienne) puisque le "Territoire de Belfort" n'a pas été réintégrée au Haut-Rhin (qui est en bas...), ni même quand les "régions" ont été créées, dont "l'Alsace", puisqu'elle appartient toujours à la Franche-Comté dont elle ne fait pas partie historiquement, n'a jamais parlé alsacien.
Il faut bien se rappeler d'une chose : la récupération de l'Alsace-Moselle, en 1918, fut tout sauf simple. Il ne suffit pas de gagner les guerres. Coté français, on l'avait désirée pendant presque 50 ans, le temps de deux générations, mais on la connaissait mal. Côté alsacien, c'était nettement plus compliqué, même si globalement le sentiment anti-allemand n'avait jamais cessé (le statut de "terre d'Empire" n'était pas loin de faire de l'Alsace-Moselle une sorte de colonie de Berlin - la haine artistiquement géniale d'un Hansi est restée célèbre...) il n'était plus forcément "pro-français" pour autant au bout de deux générations. Entre les ex-Alsaciens pro-Français qui avaient fui l'Alsace au moment de l'annexion et qui y revenaient coucou nous revoilou cinquante ans plus tard non sans condescendance, et les Allemands authentiques qui s'y étaient pacifiquement établis et qu'on a viré du jour au lendemain comme des malpropres, sans parler des mariages mixtes entre Herr Müller, Allemand, et mademoiselle Mueller, ex-Française de jure Allemande dialectophone et redevenue de jure française... Bref, la pagaille. Je suis sûr que Léo, comme tous nos Alsaciens, ont des anecdotes familiales à nous raconter sur le sujet...
On cite souvent les spécificités juridiques et légales de l'Alsace (trains qui roulent droite, curés payés par l'Etat, instruction religieuse, sécu meilleure qu'ailleurs...) en disant que "ça date du temps où elle était allemande". La vérité est que, d'un point de vue juridique, ça ne tient pas. Puisque l'Alsace redevenait française, la loi qui s'y appliquait aurait dû automatiquement être la loi française, au moins à partir de l'entrée en vigueur du traité de Versailles (donc on aurait dû continuer à payer les curés en poste, mais pas les nouveaux, comme on l'avait fait en 1905, et aligner leurs sécus sur la sécu française quand on l'a enfin inventé en 1945). D'ailleurs il a suffi d'un tampon pour vider littéralement l'université allemande de Strasbourg de tout enseignant germanophone (ce qui a offert un nombre considérable de places dans les années 20 pour de jeunes et brillants chercheurs français, mais a détruit par ailleurs un bel édifice, car les facs allemandes valaient bien mieux que les nôtres, fin de la parenthèse). Les fameuses exceptions juridiques sont en réalité une concession faites, sur les sujets auxquels ils étaient attachés, aux Alsaciens, pour éviter d'envenimer les choses en 1920.
Donc, de ce fait, ça devenait compliqué d'y rattacher à nouveau Belfort, qui elle n'avait aucune raison de disposer d'exceptions.
Si la question, sinon linguistique, du moins identitaire a pu jouer un rôle, c'est dans l'autre sens : pas sûr que les Belfortains se soient sentis encore alsaciens en 1920. Dans le fond, passée du statut de sous-préfecture à celui de préfecture, nantie d'un joli gros lion qui lui a donné une visibilité nationale (alors qu'avant, franchement...), enrichie par un développement industrielles aux alentours de 1900 (Alstom est le plus célèbre exemple...), qui la rattacherait plutôt au tissu nord-franc-comtois, Belfort n'avait plus de raison de regarder au Nord en 1920.
Ce dont je puis témoigner également, c'est que pour des raisons à la fois politiques (occupation allemande) et économiques (développement industriel), Belfort a connu une forte immigration d'Alsaciens "alsacianisants" à la belle époque (très visible dans les noms de ses hommes politiques actuels !)... Laquelle, comme toutes les immigrations, a été finalement assez mal perçue des Belfortains "de souche", welsches. J'ai connu (grand-mères de vagues copains dans les années 90) des mamies qui se plaignaient encore d'avoir dû passer leur enfance dans ces quartiers "oùsqu'y avait que des Alsaciens qui baragouinaient leur langue qu'on comprenait et rien et qui mangeaient le pain des Français", j'exagère à peine.


Les frontières linguistiques (entre deux langues clairements différentes, non entre des dialectes) sont un défi à toute rationalité... Je me souviens d'avoir lu une thèse passionnante sur la frontière franco-flamande en Belgique, laquelle arrivait à la nette conclusion... Qu'il n'y avait aucune raison pour qu'elle soit approximativement là où elle est, ni historique, ni géographique, ni même économique. Il en va de même pour la barrière des röstis. C'est un ensemble de micro-phénomènes, à un moment donné, dans un village donné...Elie wrote:PS. dans le coin, juste avant Belfort, il y a quelques villages du haut-Rhin qui ne parlaient pas allemand non plus. Même à Ferette, c'est déjà limite.
*
Les chats, eux, s'en f*** complètement...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)