Salut!
En entendant
binnerie, on imagine un restaurant bon marché qui sert de la nourriture très ordinaire : du fast-food québécois (poutine, guédille, grilled-cheese, parfois du pain de viande), un peu de fast-food américain (le hamburger, avec des variantes québécoises), de la cuisine du terroir et le bon vieux spaghetti à la viande.
On pense aussi aux binnes, c'est-à-dire aux fèves au lard, qui font partie de la cuisine du terroir au Québec et qui ne coûtent pas cher à faire. On pense aussi à de l'authentique, d'où mon envie de préciser qu'une binnerie est « vraie » par définition. Ça existe seulement en ville (et on a juste trois-quatre villes, ici!) dans les quartiers populaires. Je dois dire que le mot n'est pas souvent utilisé, bien qu'il semble faire un petit retour en force dans un mouvement de nostalgie généralisée. Je ne le connaissais pas il y a quinze ans, mais faut dire que je venais de la campagne.
J'ai fait une recherche pour voir si ma compréhension de
binnerie correspondait à ce qu'on en dit dans les études linguistiques. Je suis heureuse d'annoncer que c'est assez similaire!

J'ai aussi appris que le mot avait pris naissance au XIXe siècle dans les chantiers (camps de bûcherons), où les repas se résumaient pas mal aux fèves au lard.
On trouve plus de détails sur la page
http://www.rabaska.com/super/chroniques ... 205_go.htm .
Dans les
cantines (terme beaucoup plus répandu, comme son synonyme
casse-croute), cependant, on trouve du fast-food québécois et du fast-food américain avec les mêmes variantes (pas de pizza, cependant). Pour moi, c'est ça, une vraie cantine. Dans une fausse cantine, il y a seulement du fast-food américain et pas de guédilles. Par contre, il y a (il FAUT

) toujours de la poutine. La cantine est souvent une sorte de roulotte ou une petite cabane plus ou moins de fortune. Certaines ferment durant l'hiver. On les trouve sur un coin de rue en ville et sur le bord des routes de campagne, dans les campings et près des plages, parfois également au village.