Tout d'abord, la différence entre billinguisme et diglossie
Si on exclu la similarité des racines latines d'un côté et grecques de l'autre...
Et si j'ai bien compris toute la partie s'y référent, la diglossie serait d'avantage le fait de pratiquer, dans un certain contexte une variété A et dans un autre, une variété B.
ex: je fais mes courses en français, mais je joue à la belotte au café du coin en wallon.
Le bilinguisme, quant à lui serait le fait, soit d'être individuellement capable de s'exprimer dans deux variétés différentes (A et B); soit une coexistence de deux langues (A et B) au sein d'une même société, sant qu'il soit fait de différence de statut entre A et B.
C'est exactement cela.
Tu as donné un contexte ou la diglossie est relativement "égalitaire" (tes courses en français et la belotte en wallon), mais bien souvent la diglossie est inégalitaire : l'une des langues est sentie comme plus "noble", ou du moins est utilisée dans un contexte plus institutionnel, plus formel : tu prends tes cours et rédige tes dissertations en français, mais au café, tu te moques du prof en wallon.
La conséquence est souvent que la langue "en position inférieure" (si tu veux jargonner : basilectique

) est moins ample, moins riche, que la langue supérieure ("acrolectique") ; que la langue inférieure crée moins facilement des mots, et/ou les empruntes souvent à la langue supérieure, etc.
Seconde question, d'orrdre plus technique également (litinophobes, s'abstenir ).
Les dénominations substrat, superstrat et adstrat me sont légèrement ambigües...
En effet, si j'ai bien cerné les différences entre les deux premières,
Le substrat serait le nom donné à une variété A qui a été à un moment supplantée par une variété B et qui a, avant de disparaître, influencé de manière visible tant B que B1, B2, ...
Le superstrat serait le nom donné à une variété B qui se supperpose à une variété A, l'influence, puis disparaît sous l'action de A (sous l'actionde; un example?)en laissant à cette dernière des trace de son influence.
L'adstrat serait le nom donné à une variété A qui coexiste avec une variété B qui elle-même influence A. Dans ce dernier cas, ni A ni B ne disparraîssent.
ex: le français et l'anglais, où l'anglais influence le français (cf. parking, laptop, rocking chair, un CD, ...).
Merci de bien vouloir confirmer ou infirmer les propos tenus ci-dessus;
Merci beaucoup,
C'est ça, mais pour bien le comprendre, il vaut mieux raisonner plus franchement en diachronie. Prenons le français.
A. La langue française elle-même est le résultat de l'évolution du latin. On part du principe que c'est donc une langue romane (ex. : tous les mots de cette phrase sont d'origine latine).
B. Cependant, avant de parler latin, nos "ancêtres" (enfin, ceux qui vivaient au même endroit) parlaient gaulois. Le gaulois a disparu et a été remplacé par le latin (quelque part entre le deuxième et le cinquième siècle). Mais il nous en reste une petite centaine de mots : "petit, bruyère, mouton, ruche, sillon, etc.". C'est un substrat.
C. Par ailleurs, à partir du Ve siècle, la Gaule a été envahie par des populations germanophones. Elles n'ont pas imposé leur langue, au contraire : elles ont adopté "gallo-roman" (le latin évolué), mais elles ont quand même laissé des mots : "trop, blanc, garnir, etc.". C'est un superstrat.
D. Enfin, des langues occupant une aire contiguë au domaine français ont toujours offert des mots au français. Plutôt que de citer l'anglais (car les mots anglais en français sont plutôt des xénismes, surtout les mots récents) , on peut parler de l'allemand (vasistas), de l'espagnol (adjudant), de l'italien (soldat), etc.
Vous serait-il également possible de me préciser si l'afirmation suivante est correcte:
Considérons A substrat de B. B ne pourra jamis être le superstrat de A puisqu'un substrat conduit à la disparition de la langue dominée et un superstrat conduit à la disparition de la langue dominatrice.

Oui, tu as raison.
Les deux notions ne sont pas relative l'une à l'autre, car il y a un quatrième niveau, qu'est la langue dont il est question ; dans mon exemple
niveau 2 : adstrat (italien, anglais, allemand)
niveau 1 : superstrat (germanique)
niveau 0 : la langue elle-même (le français)
niveau -1 : substrat (le gaulois).
Cela étant, on raisonne toujours "a posteriori", après coup : le germanique est superstrat
parce que il a disparu devant le gallo-roman. Ce n'est pas le germanique lui-même qui s'est "conduit" à disparaître !
Inversement, le gaulois est un substrat parce qu'il a disparu devant le latin.
Si tu prends les langues celtiques de îles brittaniques : au Ve (Thoirdh confirmera) le latin disparaît devant les parlers celtiques, en lui laissant des mots. Donc le latin est un substrat pour le celtique insulaire.
Mais quand arrivent les Angles et les Saxons, le celtique recule devant le vieil-anglais, tout en lui laissant des mots. Il est donc à son tour un substrat pour l'anglo-saxon.
J'espère que je suis clair.