Le français, 24 ans
Le latin : je suis entré dans ma douzième année d'étude de cette langue. Mais il est difficile de comparer entre elles une année de quatrième et une année d'agrégation. Je pense que j'ai appris la semaine dernière à peu près autant que durant toute ma première année ! En gros je découperais mon apprentissage ainsi :
- 4e à première : découverte des bases.
- Terminale à licence : approfondissement, jusqu'à épuisement du "filon grammatical", et possession d'un vocabulaire significatif.
- licence et agrégations (étant entendu qu'en maîtrise on ne f..t rien) : polissage, prise de contact avec "l'idiomatique" et le "génie" de la langue.
Il est assez difficile de juger du niveau de latin, car c'est une langue morte. On ne fait perpétuellement des textes littéraire, présentant donc une difficulté qui ne relève pas de la langue même ; on peut n'ignorer aucun point de grammaire et avoir un dictionnaire et se planter - du reste en France on a toujours le droit au dictionnaire durant toutes ses études (sauf à l'oral de l'agrégation, ouch). Inversement, on ne fait que tardivement du thème.
Cela étant, si on se base sur certains critères objectifs : je sais à peu près TOUTE la grammaire latine (pas la grecque...) et quasi tous ses idiomatismes. Je connais totalement les deux ou trois premières "tranches" des tables de fréquence du vocabulaire, et sans doute assez bien les suivantes (mais pas forcément dans le détail. Un verbe comme "agere" (agir/mener en avant) peut avoir des dizaines de sous-sens - comparez le verbe "mettre" en français !). Les textes de latin non-littéraire MAIS écrits dans une langue littéraire (genre : les préfaces des éditions scientifiques des textes latins publiés en Allemagne

) me sont à peu près transparents, et je commence à avoir un certain naturel pour ce qui est d'écrire en latin directement quand il n'y a pas de méchancetés, nam ita libenter latine scribere possum, ut latinus aliquis me intellegeret, quocumque illi insolita viderentur verba mea. Ergo quod "latinam linguam loquar", dici potest.

La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)