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[es->fr] Trad (uni): J. R. Ribeyro, Crónica de San Gabrie

Posted: 02 Oct 2006 19:45
by damiro
Salut à tous,

Cette année pour le cours d'espagnol, nous devons traduire une ou deux pages par semaines du livre de Juan Ramón Ribeyro, Crónica de San Gabriel. J'avoue que cet exercice, bien qu'il me soit fort enrichissant, me pose parfois quelques problèmes surtout s'agissant du vocabulaire, principalement péruvien.

Je donne à titre d'exemple pour les éventuels lecteurs curieux qui auraient lu ce sujet pour découvrir la littérature espagnole le mot gondola, qui au Pérou, à l'inverse de Venise, signifie autobus et non gondole!

Mes problèmes me sont d'autant plus difficiles à résoudre que je ne possède aucun site internet spécialisé dans le vocabulaire péruvien.

Trève de bavardage! Pourrais-je vous demander de bien vouloir me conseiller et me corriger en ce qui concerne les traductions ou parties de traductions que je posterais ici avec parties problématiques entre crochets [ ].

Je placerais autant que faire se peut le texte source sur mon site personnel.

Je vous remercie beaucoup.
:hello:

Posted: 02 Oct 2006 19:54
by damiro
Première partie: Chap. I, pages 15-16

Le Voyage

Les villes, comme les gens ou les maisons, ont une odeur particulière, souvent une pestilence. Pendant que je parcourais les rues rectilignes de Trujillo, je me sentais enveloppé d’une transpiration secrète qui émanait d’on ne sait où, peut-être des entrées, des caves condamnées ou des égouts. Une présence olfactive s’approchait de moi et me rappelait à chaque pas ma condition d’étranger, de fils de terre étrangère. Moi, je marchais [à pas lourds] sous un soleil de plomb et les balcons mauresques, me rappelant qu’à Lima, [des années auparavant...] quand j’allais dans les rues du centre, j’avas perçu aussi l’odeur de la ville. Lima, disaient les anciennes, sentait le renfermé. Pour moi, elle a toujours eu l’odeur d’un baptistère, d’un châle béni [d’une grenouille de bénitier], d’un sacristain bedonnant et poussiéreux. Mais Trujillo avait une autre odeur. C’était une odeur jaune, en tout cas, une odeur qui avait à voir avec celle des jaunes d’œufs, des glaces impériales ou de ce soleil d’ambre qui pénétrait tous les objets.

La veille, à six heures du matin, nous étions partis de Lima, dans une gondole rouge. Ce voyage avait été décidé par mes oncles chez qui j’habitais depuis la mort de mon père. Je n’ai jamais su avec certitude pourquoi ils s’étaient résolus à m’éloigner d’un endroit dans lequel je commençais à me sentir bien. Je suspectais une machination de ma tante Hernimia, qui me détestait parce que je passais mes journées entières à ne rien faire. Mon occupation favorite était de m’appuyer contre les murs, me vautrer dans tous les fauteuils, en pensant à des choses absurdes, comme au visage qu’aurait ma tante Herminia si elle se coupait un peu les cheveux. [pg. 16] D’autres fois, je montais à la terrasse et je passais mon temps à poursuivre les chats de gouttière ou à épier l’intimité du voisinage. Alors que je venais de terminer l’école, je croyais avoir conquis pour toujours le droit d’être oisif.

Toutefois, on considérait que ma conduite devait être pernicieuse pour mes cousins, bien qu’en réalité, mon commerce avec eux se limitait à leur donner, de temps à autres, des gifles.
Ce qui est sûr, c’est que Philippe, l’époux d’Hermina, s’est entretenu avec moi durant quelques jours, me parlant du ranch duquel il était l’administrateur, de son air pur, du lait bu à l’ombre des vaches. Son discours ne m’émouvant pas, il se résolu à exercer ses droits de tutelle. Et du jour au lendemain, il annonça notre voyage.

C’est ainsi qu’un matin d’été, Philippe et moi-même nous en allâmes. La première journée de voyage fut mémorablement ennuyeuse. Je n’aurais jamais imaginé que la côte de mon pays fût un désert. Jusqu’alors, je n’avais connu que la vallée de Lima, riche en vergers et jardins. Par la petite fenêtre, je voyais circuler [je ne comprend pas cette phrase]

Tous les cent kilomètres, nous croisions un fleuve sur les rives duquel poussaient des herbes ou des [cabanes]. Des villages [pullulaient] on ne sait trop comment dans la plaine qui vivaient [du chemin] comme on vit du torrent. L’omnibus les traversait, ne leur accordant aucune importance, et sur les abords de sa rue principale, de son unique rue, on avait à peine le temps de voir s’agiter un bras faisant un signe qui, plus qu’un salut, avait l’air du geste désespéré d’un homme qui se noie.

A Trujillo, nous occupions un vieil hôtel à trois étages, sur la façade duquel se trouvait une enseigne représentant une étoile à cinq pointes. Ses très hautes chambres tapissées et maussades ne m’inspiraient qu’effroi [si bien que] je ne fis qu’errer dans les rues à la recherche de l’odeur citadine. Philippe passait ses journées à faire d’étranges [activités]. Je ne le voyais que le soir, quand en rentrant, il faisait du bruit et me réveillait. Ouvrant un œil, j’épiais ses gestes machinaux d’aventurier nocturne : il se regardait dans le miroir, ajustait sa moustache, s’étirait et, sifflant allégrement, allait dormir.

Posted: 02 Oct 2006 20:06
by Manuela
Damiro, peux-tu nous fournir le texte d'origine ?

Je peux peut-être t'aider, étant latino-américaine...

:hello:

Posted: 02 Oct 2006 20:11
by damiro

Posted: 03 Oct 2006 14:58
by Manuela
Salut Damiro,

Quelques petites remarques comme ça en passant...

Tout d'abord pour "góndola" : si tu traduis le terme par "gondole" ne crois-tu pas que tes lecteurs français penseront à la gondole de Venise et pas du tout à une espèce d'autobus ? Ne vaudrait-il pas mieux traduire cela directement par autobus ? Et ce, parce qu'il faut toujours penser au récepteur du message que tu as traduit et à ses "connaissances du monde". Un lecteur francophone pensera sans doute à la gondole vénitienne et pas du tout à un bus lorsqu'il lira ta traduction.

Ensuite, pourquoi as-tu traduis l'un des prénoms (Felipe) et non pas l'autre ? Je pense qu'il serait mieux si tu conservais les prénoms d'origine (c'est ce qui se fait souvent dans les traductions littéraires).

C'est ce que je peux te dire pour l'instant, je n'ai pas lu attentivement ta traduction... quand est-ce que tu dois la rendre ?

Amitiés

Posted: 03 Oct 2006 17:16
by damiro
Manuela wrote:Tout d'abord pour "góndola" : si tu traduis le terme par "gondole" ne crois-tu pas que tes lecteurs français penseront à la gondole de Venise et pas du tout à une espèce d'autobus ?
C'est une erreur de copier/coller. Dans une autre copie de la traduction, j'ai écrit autobus (je remercie d'ailleurs Shirin de m'avoir fait remarquer ces petites erreurs pour la première partie du texte)
Ensuite, pourquoi as-tu traduis l'un des prénoms (Felipe) et non pas l'autre ? Je pense qu'il serait mieux si tu conservais les prénoms d'origine (c'est ce qui se fait souvent dans les traductions littéraires).
Ah! Je veux bien mettre Hermine, mais c'est plus communément en Europe du nord le nom d'une fourrure et de l'animal aussi.
Je vais finalement garder Felipe et Herminia.
quand est-ce que tu dois la rendre ?
Euh, ce vendredi... Si j'avais résolu mes problèmes informatiques plus tôt, je l'aurais déjà placé ici vendredi dernier.

Mon grand problème restant que je ne possède pas de dictionnaire unilingues (si ce n'est le Diccionario de la Real Academia de España) ni de glossaire ou page internet appliquée au péruvien.

Merci beaucoup :hello:

Posted: 04 Oct 2006 21:32
by Manuela
Salut Damiro,

Petites remarques...

1er paragraphe

"disaient les anciennes"... ne crois-tu pas qu'il vaudrait mieux écrire : "disaient les vieilles (dames)" pour "decían las viejas" ?

Je laisserais "grenouille de bénitier", car "beata de pañolón" est une expression dénotant un certain mépris, et c'est tout à fait le sens de grenouille de bénitier.

"une odeur qui avait à voir avec celle des jaunes d’œufs"... dans l'original c'est dit "que tenía algo que ver" je pense que le "algo" est important, du coup j'ajouterais "qui avait quelque chose à voir avec..."

Dans l'original tu as "helados imperial" pas "helados imperiales" (ce qui s'ajusterait à ta traduction). Je pense que là tu peux être en train de passer à côté d'un détail important. Est-ce que "helados imperial" est une maison qui fabriquait des glaces quand l'auteur était enfant ou quelque chose du genre ?


2e paragraphe

"Mon occupation favorite était de m’appuyer contre les murs" dans l'original il y a "en todas las paredes" c'est à dire "dans tous les murs" après il renforce l'idée avec "caer despatarrado en todos los sillones"...


3e paragraphe p. 16

"Lo cierto es que Felipe (...) me entretuvo durante varios días"... "entretener" en espagnol signifie "distraire" et non pas "entretenir"...

"Por la ventanilla veía circular a las arenas, formar dunas pardas y perderse hacia el oriente en tristes explanadas que recordaban un planeta abandonado"... Je t'explique cette phrase : à travers la fenêtre, l'auteur voir défiler (circuler) les sables, qui forment des dunes brunes et qui se perdent à l'est dans de tristes esplanades et qui lui font penser à une planète abandonnée... A toi de rédiger cela...

D'ailleurs "ventanilla" ne signifie pas dans ce cas "petite fenêtre" mais la fenêtre du bus (on appelle "ventanilla" les fenêtres des transports : ventanilla de avión, de tren, de coche...)

"Había pueblos parásitos nacidos no se sabe cómo en la planicie y que vivían del camino como se vive del torrente"... "Il y avait des villages parasites qui étaient nés dans la plaine on ne sait (pas) comment, et qui vivaient du chemin comme l'on vit du torrent".


Dernier paragraphe

"viejo hotel de tres pisos"... attention, en Amérique Latine -sauf au Mexique, à ma connaissance- le rdc (appelé "planta baja") n'existe pas. Du coup, un "tercer piso" latino-américain correspond à un deuxième étage français.

"je ne fis qu’errer dans les rues à la recherche de l’odeur" ... dans le texte en espagnol c'est plus poignant. L'auteur parle de "a la caza de" et non pas "en busca de"... Si c'était "en busca de" ta traduction serait fidèle, mais là tu adoucis l'ardeur avec laquelle l'auteur tente de montrer son désespoir...

"Extraños ajetreos" serait plutôt "étranges affaires", plutôt qu'activités... En fait "ajetreo" traduit une idée d'agitation, d'effervescence... à toi de chercher un meilleur terme...

Voilà...

:hello:

Posted: 01 Feb 2007 21:23
by damiro
J'arrive un peu tard pour dire MERCI, mais j'avoue que ton aide, Manu, m'a été bien précieuse.

Puis-je m'enquérrir d'y faire appel une fois de plus, dans le cadre de la suite de cette même traduction.

J'ai placé l'intégralité de chapitre 2 sur cette page, et ai déjà effectué une petite partie de la traduction.

Serait-il possible que tu (et tout autre personne disposée à m'apporter son aide) y jette un oeil lorsque tu as le temps...

Merci beaucoup :hello:

Posted: 01 Feb 2007 21:46
by Manuela
Damiro hola,

Je te fais quelques remarques par msn, ok ?

Posted: 01 Feb 2007 23:19
by damiro
Je vais revoir ça à tête reposée... je marquerais les corrections en vert ;)
:hello: Merci beacoup

Posted: 05 Feb 2007 00:03
by damiro
J'ai apporté qulques corrections au début et continué la traduction...

Merci pour ton aide Manu :D

:hello:

Posted: 05 Feb 2007 00:59
by Manuela
Ok, tu m'as dit que tu en as besoin pour vendredi, c'est bien cela ? Car là je suis un peu débordée mais le serai moins à partir de mercredi soir...

Posted: 05 Feb 2007 01:16
by damiro
Oui, c'est pour vendredi... Merci d'y jetter un coup d'oeil; c'est un exercise ;)