Anne345 wrote:Personne pour me confirmer la réponse de LSF ? Vous êtes pourtant rentrés de vacances...

Pardon. J'avais vu ton message et j'avais noté d'y répondre, mais mon ordi a bogué et j'ai perdu le bloc-note virtuel où je l'avais noté.
Le vouvoiement dans les versions latines a disparu au 19e siècle, et même assez tôt dans le 19e siècle. Je crois que Françoise Waquet en parlait dans son excellent ouvrage
Le latin ou l'empire d'un signe (que je continue de conseiller), mais je ne retrouve plus la page.
Emile Littré (dont il ne faut pas oublier qu'il fut aussi un traducteur, plutôt du grec) écrivait déjà dans son dictionnaire à l'article "tu"
9. La seconde personne a deux pronoms pour le singulier, tu et vous. Tu s'emploie dans la familiarité entre camarades, amis, parents, mari et femme, etc. Il s'emploie aussi en parlant à des enfants et quelquefois à des personnes fort inférieures. Quelquefois au contraire il fait partie du style oratoire et poétique, et c'est de lui qu'on se sert pour s'adresser aux personnages qu'on respecte le plus, aux monarques, à Dieu même. Ce tutoiement respectueux est un retour à l'antique manière de parler, où l'on ne disait pas vous à une seule personne ; et c'est cet archaïsme qui lui donne sa majesté. Dans les traductions des auteurs anciens, il est d'usage aujourd'hui d'employer le tu ; dans les traductions du XVIIe siècle, on employait la distinction moderne entre tu et vous.
Je m'amuse parfois à noter de quelle façon les traducteurs "traduisent" le "you" anglais unique dans les feuilletons télévisés.

Combien d'absurdité ai-je pu noter ! Trop souvent (j'ai plusieurs exemples en tête : dans NCIS, dans Monk, dans Urgence, pourtant plutôt bien traduites), les traducteurs commencent par faire utiliser le "tu" par un personnage s'adressant à un autre (dans un exemple, un enfant par rapport à un adulte). Sauf qu'un peu plus tard dans la série, le même personnage dira "Monsieur Machin", sauf qu'ils sont obligés de conserver le "tu", ce qui est incompatible en français...
... J'ai remarqué aussi qu'ils faisaient passer du "vous" ou "tu" à partir du moment ou le héros (-ïne) A avait couché avec le héros (-ïne) B. C'est une limite assez rationnelle, mais dans la "vraie" vie ça peut être plus complexe (et puis quand : a. les héros C, D, E ne sont pas censés savoir que A et B ont couché et/ou que b. TF1 ou M6 diffusent les épisodes dans le désordes, on ne s'y retrouve plus).
Bref : introduire du tu/vous, c'est introduire une difficulté de traduction supplémentaire, et par ailleurs plus qu'archaïque, effectivement...
... Ce n'est pas seulement un archaïsme par rapport à la "norme" de la traduction moderne, c'est surtout à mes yeux un anachronisme par rapport au texte latin : c'est introduire une démarcation sociale qui n'existe pas dans l'Antiquité ; car non seulement il n'y a pas de "tu/vous", mais surtout il n'y a pas d'autres indices linguistique de déférence dans la la langue latine : pas de "monsieur/mister/sir", pour reprendre mon exemple.