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Etymologie Ancien français
Posted: 05 Nov 2007 16:39
by Mi$s-himitsu
Bonjour^^
Voilà, je publie ceci pour vous demander de l'aide.
J'ai dû traduire un texte en Ancien Français X__x
On me demande l'origine du mot étable, qui dans mon texte s'écrit estable (c'est du picard)
Pourriez vous m'aider à répondre à cette question =)?
Merci d'avance
Re: Etymologie Ancien français
Posted: 05 Nov 2007 17:23
by Olivier
Mi$s-himitsu wrote:On me demande l'origine du mot étable, qui dans mon texte s'écrit estable (c'est du picard)
Si tu n'as pas besoin de plus de détail quand aux dialectes et à l'ancien français, le TLF en ligne dit:
Du lat. vulg. *stabula, prob. plur. collectif du class. stabulum « lieu où l'on séjourne » et en partic. « étable, écurie, bergerie »
(donc la racine c'est sta- "être debout, être là")
-- Olivier
Posted: 05 Nov 2007 17:29
by Mi$s-himitsu
En fait, j'essaie de comprendre comment on est passer de "estable" à "étable" :S
Mais ce que tu as dit est aussi important pour ma dissert' (car oui c'est une dissert que je fais Y_Y)
Posted: 06 Nov 2007 00:36
by Sisyphe
Je ne comprends pas : vous êtes en lettres et c'est un devoir d'ancien français, c'est ça ? (Juste pour savoir jusqu'à quel point je peux jargonner...)
"étable" bien en effet du latin "stábulum", qui dérive effectivement du verbe stare, se tenir debout, être dans tel ou tel lieu, et dont on retrouve l'équivalent dans presque toutes les langues indo-européennes (stehen, to stay, istêmi, tiSthati, stat' etc.). le "-bulum" étant ce qu'on appelle un suffixe "médiatif" qui désigne en l'occurence "le lieu où" (mais ça vous pouvez l'ignorer).
l'évolution du mot est plutôt simple :
- Disparition de la posttonique dès le latin classique : [stablum]. La graphe "stablum" doit être attestée.
- Apparition d'une prothèse vocalique au IIe siècle, d'aborde timbre /i/ bref [istablum]. Qui évolue ensuite en [e] fermé en latin parlé tardif (j'ai des doutes quant à la date). [establum]
- Au Ve siècle, le bref final passe à [o], cependant que les -m finaux s'amuissent : [establo]
- Au VIIe/VIIIe siècle, la présence de la liquide (le [l]) empêche la disparition complète du [o], qui devient donc un [e] central ([e] avec un petit rond creux en dessous en alphabet bourciez). [establE].
De là, la forme reste pratiquement la même durant tout le moyen âge, quels que soient les dialectes.
Quant au passage de 'estable' à "étable", c'est vraiment un des phénomènes les plus généraux de l'histoire de notre langue : l'effacement des sifflantes sourdes intérieures devant consonne, ordinairement accompagné d'un allongement compensatoire.
Chronologiquement parlant, la datation est ambiguë : disons que ça commence au XIe siècle, que l'Académie enregistre la modification orthographique en 1740, et qu'il faudra la Révolution française pour que la nouvelle orthographe rentre dans les moeurs.
Graphiquement parlant, ces S devant consonnes :
- Sont remplacés par des accents circonflexes dans 70% des cas : estre > être, forest > forêt (mais les Anglais nous ont emprunté forest avant le XIe siècle, de même que tempest, escape, feast), beste > bête, isle > île (mais l'Isle-sur-le-Doubs), asne > âne, aumosne > aumône, etc.
- Sont remplacés par des accents aigus dans 25% des cas, en particuliers si la syllabe est atone : festu > fétu, estable > étable.
- N'a pas du tout été remplacé dans le cas de la 3e sing. du verbe être : "il est". Donc la graphie n'a pas changé depuis le latin classique !
Il y a quelques exceptions à tout ça, mais là j'ai la flemme alors je vous renvois au Bourciez, §157 et sqq.
étable
Posted: 21 Nov 2007 16:35
by iris astro
je dirais que étable vient du latin stabula
lq tu regardes l'étymon latin et le produit français tu vois que le de -bu- s'est syncopé, ce n''est dc pas la syllabe accentuée. l'accent remonte sur la première syllabe:sta-
amuïssement du ds entourage consonnatique, càd syncope ss doute dès époque latine, soit [stabla]
pas diphtongaison spontanée de [a] tonique au VIè siècle car prosthèse, càd dév d'un morphème vocalique devant la base: soit [establa]
VIIème affaiblissement de [a] en position finale en [e] central [estable]
XII2 amuïssement de [s] antéconsonnatique [etable]
MF [e] central s'affaiblit en [oe], comme pas en hiatus se maintient ds graphie et prononciation [etabloe]
début XVII, devient caduc: prononcé ou non prononcé selon contexte
ex: une étable = pas prononcé; une belle étable que je vois = prononcé[
on note dc ce phonème par [e] à l'envers, qui indique que proncé ou non
voilà je pense avoir répondu à ta question[/i]
Re: étable
Posted: 21 Nov 2007 23:15
by Sisyphe
iris astro wrote:je dirais que étable vient du latin stabula
lq tu regardes l'étymon latin et le produit français tu vois que le de -bu- s'est syncopé, ce n''est dc pas la syllabe accentuée. l'accent remonte sur la première syllabe:sta-
amuïssement du ds entourage consonnatique, càd syncope ss doute dès époque latine, soit [stabla]
pas diphtongaison spontanée de [a] tonique au VIè siècle car prosthèse, càd dév d'un morphème vocalique devant la base: soit [establa]
VIIème affaiblissement de [a] en position finale en [e] central [estable]
XII2 amuïssement de [s] antéconsonnatique [etable]
MF [e] central s'affaiblit en [oe], comme pas en hiatus se maintient ds graphie et prononciation [etabloe]
début XVII, devient caduc: prononcé ou non prononcé selon contexte
ex: une étable = pas prononcé; une belle étable que je vois = prononcé[
on note dc ce phonème par [e] à l'envers, qui indique que proncé ou non
voilà je pense avoir répondu à ta question[/i]
Oui, c'est à peu près ce que je disais, non ?
(Mais inscrivez-vous, Iris, ce serait bien d'avoir un(e) "vrai(e)" franciste sur ce forum, moi je suis un traître.
Posted: 22 Nov 2007 12:37
by iris astro

oui en gros mais il y avait quelques incohérences
l'essentiel c'est de participer
PS je ne suis pas littéraire mais je passe l'agreg LM.....
Posted: 03 Dec 2007 04:22
by bluetwo
C'est un peu comme le mot estampe, dont on a garder le "es" mais on le prononce "étampe", non?
Posted: 03 Dec 2007 10:07
by Sisyphe
bluetwo wrote:C'est un peu comme le mot estampe, dont on a garder le "es" mais on le prononce "étampe", non?
Non, ça se prononce [etãp]... Mais c'est effectivement une exception. C'est un emprunt à l'italien "stampa", postérieur à la résolution #esC > #eC-.