Ah !, merci de cette correction détaillée. Oui, je suis bien en lettres sup'. C'est l'horreur, ça se voit même dans les phrases que l'on doit traduire...
Profites-en, ça me manque tous les jours que Juppiter fait.
Enfin, je commence à me demander si je vais pas y demander un poste un de ces jours. Ca me manque trop, le latin de haut-niveau.
1. Tunc profecerunt elephanti, quorum aspectum Romanos terrebant.
À la réflexion, "proficio" ne me paraît pas très glop comme verbe pour "s'avancer" en parlant d'éléphant ; bon, cela étant, Gaffiot cite une phrase de César, alors si César dit... (moi j'aurais cherché dans les composés de gradior : adgredior, ingredior, progredior...).
Je t'ai demandé de mettre "aspectus" au singulier nominatif, pourquoi le mettre à l'accusatif ? (c'est un mot de la quatrième : aspectus, us). Et dans ce cas, il faut accorder terreo au singulier aussi.
2. Potesne hujus hominis faciem aspicere quo contemneris ?
J'ai rajouté homo dans un but purement pédagogique, mais on peut l'omettre en français comme en latin.
On peut hésiter à mettre "quo..." si l'on considère qu'on est méprisé par la figure ou "a quo" si l'on considère que l'on est méprisé par l'individu, être animé. Il me semble que la phrase française ne laisse entendre aucune métonymie, donc je mettrais plutôt "a quo".
3. Sonos in caverna audiebantur, quorum vehementes similes erant fletuum.
Sauf à faire du latin épigraphique dialectal et archaïque, où effectivement l'on peut trouver cette forme, "sonos" ne me semble pas être un nominatif pluriel...
De plus, ta phrase disait "on entendit" et non "on entendait", donc j'attends plutôt un beau parfait passif pour audio.
Attentio, ton superlatif en soi était juste ; et c'est même la condition sine qua non pour pouvoir utiliser le relatif génitif pluriel (puisque le superlatif a son complément au génitif partitif), litt. "desquels plus plus graves..."
"vehemens" ne passe pas non plus pour un son (encore moins même) ; il a à peu près le même sens qu'en français.
Faisons un point de méthodologie ; quand on fait du thème latin, on doit chercher les mots :
1. Dans sa tête ; la pratique doit faire qu'on possède normalement la plupart des mots les plus courants. Et souvent, quand on a du mal à traduire un mot français, c'est qu'il correspond à un de ces mots "emmerdeurs" des versions latines, ceux qui veulent tout dire : peto, animus, ago, quaero, adhaeresco, ingenium, gens...
[la pratique est encore courte en lettres sup mais ça ira de mieux en mieux, rassure-toi]
2. Dans le Gaffiot, en partant de ce qui est probable, ou des grandes familles de mots : tous les composés de gradior, de ago, de esse, etc.
3. Dans le petit dico de thème, genre Hatier.
4. Dans le gros Edon, uniquement pour : a) les termes rarissismes
(genre belette ou pelle à tarte), b) quand on est vraiment désespéré.
Et
dans cet ordre !
Là, typiquement, tu ne trouveras pas quel mot signifie "grave" quand on parle
d'un son si tu cherches dans un petit dico de thème (le hatier).
En revanche, puisque tu as déjà trouvé "sonus" qui effectivement va très bien, va donc regarder dans le Gaffiot s'il ne donnerait pas la réponse... [et il la donne !]
En termes savants, c'est ce qu'on appelle une "collocation" avec deux l : l'association fréquente d'un mot avec un autre. Pour prendre un exemple que j'ai récemment rencontré avec un étudiant que je collais, on dit en français "lancer un assaut", alors qu'on dit en latin "impetum effundere" (litt. répandre).
De même qu'en version, le "nez sur la feuille" aboutit chez 80% des étudiants de première année à écrire une horreur du genre "les Gaulois répandirent un assaut".
De même en thème, le "un mot par un mot" aboutira à écrire une horreur du type "jacere impetum" qui ne veut rien dire.
En version, il suffit de savoir parler français (ou d'aller vérifier dans un dico de français).
En thème, il suffirait de savoir parler latin mais ça personne ne le peut, mais en tout cas, il "suffit" de bien demander à Félix.