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Traduction d'un passage de latin vers Françaix

Posted: 23 Mar 2009 21:14
by Joelle
Bonjour

Quelqu'un peut -il m'aider sur ce passage.. j'essaye de trouver l'origine de mon nom et j'ai trouvé ceci sur un forum italien... mais mon latin remonte à 30 ans.. et j'avoue de pas avoir beaucoup pratiqué depuis.. cela me serait d'une grande aide.. merci par avaance à l'érudit(e) qui me répondra..

: "...Sed contentiosa haec philosophia suos habuit lacertos, et optime de posteris merita dicenda est, cum per tria et amplius secula a summis viris post Lanfrancum et Anselmum nobilitata, quidquid doctrinarum a barbaria et vastationibus reliquum erat, infestissima aetate servaverit. Ita sentiebat Calusius; qui enim Baconem laudabat, quod homines ad meliora studia revocasset, non minus aequum in scholasticos se ostendebat, Aquinatis et aliorum opera digito plus semel indicando, unde complura derivaverant recentiores


Joëlle

Re: Traduction d'un passage de latin vers Françaix

Posted: 24 Mar 2009 00:27
by Sisyphe
Sed contentiosa haec philosophia suos habuit lacertos, et optime de posteris merita dicenda est, cum per tria et amplius secula a summis viris post Lanfrancum et Anselmum nobilitata, quidquid doctrinarum a barbaria et vastationibus reliquum erat, infestissima aetate servaverit. Ita sentiebat Calusius; qui enim Baconem laudabat, quod homines ad meliora studia revocasset, non minus aequum in scholasticos se ostendebat, Aquinatis et aliorum opera digito plus semel indicando, unde complura derivaverant recentiores


:D Ouaouh ! Ca c'est de la viande... Longtemps que je n'avais pas eu de si jolie demande.

"Mais cette philosophie combative n'a pas manqué de bras musclés pour la défendre, et c'est à bon droit que la postérité doit faire redire ses mérites, puisque, marquée durant trois siècle et plus par des hommes remarquables à la suite de Lanfranc de Pavie et de Saint Anselme de Cantorbéry, elle a protégé tout le savoir qui avait survécu à la barbarie et aux dévastations. C'est ce que pensait Celse ; lui qui faisait en effet l'éloge de Bacon, parce que selon lui ce dernier avait ramené les hommes vers de plus riches études, ne tournait pas moins vers les scolastiques, indiquant plus d'une fois du doigt les oeuvres de l'Acquinate [Thomas d'Acquin], qui fut pour les auteurs plus récents la sources de nombreuses réflexions.

J'ai pris le partir de traduire de façon élégante, parce que paradoxalement, une traduction trop proche obscurcirait le sens. En gros, c'est un éloge de la scolastique (cette "philosophia contentiosa") ; selon l'auteur de ce texte, il y a une continuité entre les penseurs scolastiques (Lanfranc, Saint Anselme, Thomas d'Aquin) et la pensée "prérationaliste" (je m'excuse, mon vocabulaire philosophique est assez grossier) qui naît à la Renaissance.

Le début du texte est un jeu de mot assez difficile à rendre : "contentiosus" signifie "qui est caractérisé par l'affrontement", que ce soit la discussion (en l'occurence, allusion à la disputatio scolastique) ou la lutte. Mais le mot peut aussi être péjoratif (chicaneur) ou mélioratif (opiniâtre)... Or, cette philosophie a eu ses "lacertos", qui signifie à la fois "bras" et "muscle".

Tout cela me rappelle ma khâgne : Ah, Saint Anselme et Gaunilon, la preuve ontologique de l'existence de Dieu... D'un ennui passionnant. :sun: