Trad. vers l'anglais ou le japonais d'un texte sur l'école
Posted: 17 Sep 2010 15:29
Bonsoir,
Je m'adresse à nouveau à Freelang pour la traduction en anglais ou en japonais d'un texte long, d'environ 800 mots.
Il s'agit de réflexions sur l'enseignement au Japon. Je voudrais profiter d'un prochain voyage dans ce pays pour visiter d'autres écoles. Ce serait moins difficile si je pouvais présenter à mes interlocuteurs ce que j'ai déjà écrit à ce sujet.
Le texte original se trouve ici : http://ecoles.alternative-democratique. ... l-ecole-au
Voici le texte (il y a quelques bizarreries qui correspondent à des légendes de photos) :
Quelques réflexions sur l’école au Japon
Les systèmes éducatifs français et japonais partagent des points communs qui les distinguent de tous les autres, en particulier la pression exercée sur les élèves pour qu’ils soient “performants” et, corrélativement, le manque de confiance des élèves en eux-mêmes.
En France, on considère que plus les enfants démarrent tôt, plus ils seront avantagés. Beaucoup de parents présument que c’est mieux si leurs enfants apprennent à lire dès cinq ans.
Au Japon, on est moins impatient. Il faut avoir six ans révolus le 1er avril pour entrer à l’école élémentaire. Les élèves y restent jusqu’à l’âge de douze ans (lors des deux dernières années, les cours sont donnés par des professeurs qui circulent de classe en classe, l’instituteur restant parmi ses élèves pour les aider). La pression se manifeste davantage par des cours supplémentaires donnés après l’école.
Dans les deux cas, cela entraine une dévalorisation et du pessimisme chez des enfants qui sentent bien qu’ils ne sont pas à la hauteur des souhaits de leurs parents. Mais les jeunes Japonais s’en sortent quand même mieux que leurs homologues français.
Les évaluations PISA montrent que les jeunes Japonais obtiennent des résultats nettement supérieurs à ceux des jeunes Français. En France, on attribue généralement cela à un travail acharné qui confinerait au dressage et qui en pousserait certains au suicide, peut-être par confusion avec ce qui est une réalité en Corée du Sud. D’autres raisons du succès des élèves japonais me semblent plus crédibles car cohérentes avec les observations que j’ai faites en Finlande.
Tout d’abord, le Japon ne semble pas (encore ?) victime de l’obsession sécuritaire et de la surveillance paralysante qui caractérisent les écoles françaises.
Dans cette cour de récréation d’une école près d’Osaka, les enfants ont à leur disposition des ballons, des portiques, des monocycles… Aucun adulte n’est là pour les surveiller. Ceux qui s’égratignent se rendent seuls à l’infirmerie en me montrant fièrement leurs genoux écorchés. On est loin de nos programmes scolaires 2008 qui précisent (page 67 du “Guide pratique des parents”) : “accomplir les gestes quotidiens sans risquer de se faire mal” !
Ensuite, ce n’est pas considéré comme une exploitation abusive que les enfants contribuent à l’entretien de leur environnement. Une demi-journée par semaine est consacrée au nettoyage de l’école, aux plantations et à l’entretien des parterres floraux.
Chaque jour, à midi, des élèves se transforment en marmitons, vont chercher les plats à la cuisine et distribuent le repas qui est pris en classe.
On le voit, cela va beaucoup plus loin que ce qui se fait chez nous et que ce qui est stipulé dans les programmes 2008 où les enfants sont restreints à la distribution et au rangement du matériel.
Les enfants japonais font preuve d’une habileté manuelle étonnante. Ces garçons, âgés de trois à six ans, fabriquent des sacs à provision pendant une activité postscolaire.
Minako conseille ce garçon de six ans qui utilise une machine à coudre pendant que les plus jeunes cousent avec des aiguilles. À aucun moment, elle ne touchera au matériel. Il fera tout, de A à Z.
Dans les dernières années d’école primaire, des professeurs spécialisés se déplacent de classe en classe pour donner des cours. L’enseignant en charge d’une classe reste parmi ses élèves, observe comment ils travaillent, intervient selon les besoins. Cela assure une transition vers le secondaire beaucoup moins traumatisante qu’entre notre école primaire et la sixième.
Même si les effectifs sont chargés — de trente à trente-six élèves par classe selon ce que j’ai pu observer —, la présence simultanée de plusieurs enseignants aux moments importants permet de conduire des activités complexes, comme cet atelier de fabrication de guitares mené conjointement avec les professeurs de travail manuel et de musique.
Que toutes les guitares soient différentes et à des stades de réalisation variés, en dit long sur l’autonomie laissée aux élèves.
Cette autonomie, les risques encourus pendant la réalisation, assurent ce “Minimum de Reconnaissance du Moi” cher à Jacques Lévine. On est loin de la France où une inspectrice peut intimer à une institutrice : « Je ne veux plus voir des enfants ; je veux voir des élèves. »
L’importance accordée aux travaux des enfants se manifeste aussi par une reconnaissance sociale. Ainsi, le musée d’Inuyama présente parmi ses collections les réalisations des élèves du collège local, sur le thème du mouvement. Ce qui est frappant, c’est l’extrême diversité des objets produits, des matériaux utilisés, des mécanismes retenus (voir photo ci-dessous).
Je n’écris pas que l’école japonaise ne connait pas de problèmes. J’essaye juste de repérer dans les pratiques ce qui pourrait expliquer la meilleure réussite des élèves japonais aux évaluations internationales. Je doute que les exercices mécaniques et répétitifs, dont j’ai aussi été témoin, soient d’une grande efficacité. L’acceptation de la prise de risque, l’autonomie laissée aux enfants, leur implication, la reconnaissance de leurs travaux me semblent des explications plus plausibles.
Test d’un des mécanismes présentés au musée local d’Inuyama.
En vous remerciant pour votre attention et pour l'aide que vous m'apportez.
Je m'adresse à nouveau à Freelang pour la traduction en anglais ou en japonais d'un texte long, d'environ 800 mots.
Il s'agit de réflexions sur l'enseignement au Japon. Je voudrais profiter d'un prochain voyage dans ce pays pour visiter d'autres écoles. Ce serait moins difficile si je pouvais présenter à mes interlocuteurs ce que j'ai déjà écrit à ce sujet.
Le texte original se trouve ici : http://ecoles.alternative-democratique. ... l-ecole-au
Voici le texte (il y a quelques bizarreries qui correspondent à des légendes de photos) :
Quelques réflexions sur l’école au Japon
Les systèmes éducatifs français et japonais partagent des points communs qui les distinguent de tous les autres, en particulier la pression exercée sur les élèves pour qu’ils soient “performants” et, corrélativement, le manque de confiance des élèves en eux-mêmes.
En France, on considère que plus les enfants démarrent tôt, plus ils seront avantagés. Beaucoup de parents présument que c’est mieux si leurs enfants apprennent à lire dès cinq ans.
Au Japon, on est moins impatient. Il faut avoir six ans révolus le 1er avril pour entrer à l’école élémentaire. Les élèves y restent jusqu’à l’âge de douze ans (lors des deux dernières années, les cours sont donnés par des professeurs qui circulent de classe en classe, l’instituteur restant parmi ses élèves pour les aider). La pression se manifeste davantage par des cours supplémentaires donnés après l’école.
Dans les deux cas, cela entraine une dévalorisation et du pessimisme chez des enfants qui sentent bien qu’ils ne sont pas à la hauteur des souhaits de leurs parents. Mais les jeunes Japonais s’en sortent quand même mieux que leurs homologues français.
Les évaluations PISA montrent que les jeunes Japonais obtiennent des résultats nettement supérieurs à ceux des jeunes Français. En France, on attribue généralement cela à un travail acharné qui confinerait au dressage et qui en pousserait certains au suicide, peut-être par confusion avec ce qui est une réalité en Corée du Sud. D’autres raisons du succès des élèves japonais me semblent plus crédibles car cohérentes avec les observations que j’ai faites en Finlande.
Tout d’abord, le Japon ne semble pas (encore ?) victime de l’obsession sécuritaire et de la surveillance paralysante qui caractérisent les écoles françaises.
Dans cette cour de récréation d’une école près d’Osaka, les enfants ont à leur disposition des ballons, des portiques, des monocycles… Aucun adulte n’est là pour les surveiller. Ceux qui s’égratignent se rendent seuls à l’infirmerie en me montrant fièrement leurs genoux écorchés. On est loin de nos programmes scolaires 2008 qui précisent (page 67 du “Guide pratique des parents”) : “accomplir les gestes quotidiens sans risquer de se faire mal” !
Ensuite, ce n’est pas considéré comme une exploitation abusive que les enfants contribuent à l’entretien de leur environnement. Une demi-journée par semaine est consacrée au nettoyage de l’école, aux plantations et à l’entretien des parterres floraux.
Chaque jour, à midi, des élèves se transforment en marmitons, vont chercher les plats à la cuisine et distribuent le repas qui est pris en classe.
On le voit, cela va beaucoup plus loin que ce qui se fait chez nous et que ce qui est stipulé dans les programmes 2008 où les enfants sont restreints à la distribution et au rangement du matériel.
Les enfants japonais font preuve d’une habileté manuelle étonnante. Ces garçons, âgés de trois à six ans, fabriquent des sacs à provision pendant une activité postscolaire.
Minako conseille ce garçon de six ans qui utilise une machine à coudre pendant que les plus jeunes cousent avec des aiguilles. À aucun moment, elle ne touchera au matériel. Il fera tout, de A à Z.
Dans les dernières années d’école primaire, des professeurs spécialisés se déplacent de classe en classe pour donner des cours. L’enseignant en charge d’une classe reste parmi ses élèves, observe comment ils travaillent, intervient selon les besoins. Cela assure une transition vers le secondaire beaucoup moins traumatisante qu’entre notre école primaire et la sixième.
Même si les effectifs sont chargés — de trente à trente-six élèves par classe selon ce que j’ai pu observer —, la présence simultanée de plusieurs enseignants aux moments importants permet de conduire des activités complexes, comme cet atelier de fabrication de guitares mené conjointement avec les professeurs de travail manuel et de musique.
Que toutes les guitares soient différentes et à des stades de réalisation variés, en dit long sur l’autonomie laissée aux élèves.
Cette autonomie, les risques encourus pendant la réalisation, assurent ce “Minimum de Reconnaissance du Moi” cher à Jacques Lévine. On est loin de la France où une inspectrice peut intimer à une institutrice : « Je ne veux plus voir des enfants ; je veux voir des élèves. »
L’importance accordée aux travaux des enfants se manifeste aussi par une reconnaissance sociale. Ainsi, le musée d’Inuyama présente parmi ses collections les réalisations des élèves du collège local, sur le thème du mouvement. Ce qui est frappant, c’est l’extrême diversité des objets produits, des matériaux utilisés, des mécanismes retenus (voir photo ci-dessous).
Je n’écris pas que l’école japonaise ne connait pas de problèmes. J’essaye juste de repérer dans les pratiques ce qui pourrait expliquer la meilleure réussite des élèves japonais aux évaluations internationales. Je doute que les exercices mécaniques et répétitifs, dont j’ai aussi été témoin, soient d’une grande efficacité. L’acceptation de la prise de risque, l’autonomie laissée aux enfants, leur implication, la reconnaissance de leurs travaux me semblent des explications plus plausibles.
Test d’un des mécanismes présentés au musée local d’Inuyama.
En vous remerciant pour votre attention et pour l'aide que vous m'apportez.